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  • : Bienvenue sur Concerts-Review, le blog des critiques de concerts. Nous mettons en ligne quelques critiques subjectives des concerts auxquels nous assistons. N'hésitez pas à nous contredire à travers vos commentaires.
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7 mai 2024 2 07 /05 /mai /2024 15:36
 Album - Collision by  Carpet

Album - Collision by  Carpet

NoPo

CARPET - Collision LP 2024

Je connaissais 'Carpet crawler' (Genesis) pas 'Carpet collision', tout aussi inspiré (on peut parler d'Inspiral Carpets'!) et perché, tant il est vrai qu'une collision de tapis volants reste plutôt rare de nos jours, ce moyen de transport étant particulièrement sécurisé.
Non, je n'ai pas fumé la moquette, j'ai bien compris que CARPET nomme le groupe.
Eux aiment bien délirer puisque leur précédent album de 2018 (le 4è) s'intitulait 'About Rooms And Elephants', vaste sujet de débat pour les européennes...
Thème animalier qu'on retrouve sur la pochette du dernier disque, séparée nettement en 2 parties horizontales, un ciel bleu, peu nuageux, en haut, un troupeau, tronqué, de rhinocéros s'approchant d'un point d'eau... en bas.

Le projet allemand démarre en 2009 à Augsburg sous forme d'un album solo de Maximilian Stephan 'The Eye Is the Heart Mirror'.
L'orchestre s'étoffe avec un album en 2013 'Elysian Pleasures', puis ils attendent 2017 pour dévoiler 'Secret Box', enfin 'About Rooms and Elephants' (où comment rentrer 4 éléphants dans une 2 CV, blague antédiluvienne) sort en 2018.

Ils s'y mettent à 6 avec risque de manque de place et donc de collisions :
- Maximilian Stephan / guitars, Synthesizers, Mellotron, lead vocals
- Jakob Mader / drums, percussion
- Sigmund Perner / Fender Rhodes, Roland Juno, Hammond organ
- Hubert Steiner / bass
- Martin Lehmann / trumpet, flugelhorn
- Maximilian Wörle / percussion, backing vocals


On pénètre dans une ambiance cosmique dès les premières secondes avec des ébullitions synthétiques (planètes) autour d'une ligne de guitare fluide (étoile filante).
On croit planer sous la lune mais 'The Moonlight Rush' (plutôt que 'Moonlight drive' choisi par the Doors) change très vite de parcours avec un beau riff sur un rythme à syncope.
La voix, très agréable, suit les modulations sinusoïdales. Un délice, ces arrangements riches en parfums prog avec une trompette jazzy lointaine et pourtant prenante!
8 minutes sans aucun ennui, les vagues musicales variant fréquemment et éclaboussant le final d'embruns vivifiants avant de lécher l'extrémité de la plage.  
Un voyage grandiose!

De balancement dans les premières secondes, 'Dead Fingers' passe à une cadence régulière avec le boom boom tchack de la batterie.
L'orchestration pétille de claviers protéiformes traversés par le souffle de la trompette. La basse étire les rebonds. Le chant se laisse porter.
Au 3/4 du titre, le bouillonnement instrumental laisse la trompette barrir. Un éléphant ça trompe énormément!

Ici sur 'Ghosts', la batterie roule, en attendant le décollage d'une guitare laser sidérante.
Elle reste très présente lorsque l'instrumentation se dépouille, laissant filtrer quelques notes au clavier et une basse dodue.
Difficile de décrocher de la ligne principale de guitare. Lorsqu'une seconde gratte vient croiser le fer pour un solo, c'est carrément l'apothéose.
    
'P is for Parrot' évolue par à-coups, comme entrainé par une aspiration irrégulière.
Toujours aussi flottante, la voix donne parfois de l'écho ou s'éloigne.
La partie centrale, presqu'en apesanteur, ralentit et se désagrège progressivement, bordée par un mellotron essoufflé et répétitif.
Puis, les guitares lumineuses viennent redonner du peps et relancer la machine à rêves.

Un nouveau riff délicat (déc)ouvre 'Passage'.
Encore un solo de guitare vigoureux, pour traverser ces nuages cosmiques, bien soutenu par une basse caoutchouteuse.
Les arrangements virtuoses captivent à tout moment. Quelle puissance!

C'est un motif rythmique finement ciselé qui démarre 'Lost at sea'.  
Sans forcer, le chant prolonge, au bout des phrases, la note diaphane dans la dissipation de l'onde instrumentale.
La trompette se manifeste par petites touches éparpillées. Alors, la voix se délite dans une boucle atmosphérique qui prend de l'épaisseur.

'Cosmic Shape Shifter' comporte le mot 'Cosmic' ad-hoc et qui pourrait entrainer la réponse 'Yes' tant on peut penser à cette référence prog.
Entrée théâtrale, avant de poser une ligne mélodique régulière et entrainante. Le chant n'hésite pas à planer sur les claviers ondulés et les zébrures de guitare.
La composition prolonge ce plaisir d'écoute sans stress variant la puissance dans sa traversée intersidérale de près de dix minutes.

 

Entre développements alambiqués et fulgurances spontanées (quoi un pléonasme?), la musique de Carpet impressionne et transporte.
7 morceaux dont la durée totale (dépassant à peine 45 minutes) permet d'éviter les longueurs fréquentes de ce courant musical.
La progression instrumentale semble naturellement fluide comme une rivière, n'évitant pourtant pas les soubresauts, mais coulant inexorablement vers la mer.
Un disque 'wunderbar'!

 

 

Songs / Tracks Listing

1. The Moonlight Rush
2. Dead Fingers
3. Ghosts
4. P is for Parrot
5. Passage
6. Lost at Sea
7. Cosmic Shape Shifter

Recording and mixing Engineer Maximilian Wörle
Mastering Dimi Conidas

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3 mai 2024 5 03 /05 /mai /2024 12:48
Album - Boomerang by The Darts

 Album -  Boomerang by The Darts 

Alternative Tentacles Records 

Garage-punk-rock grrls

The Darts, à ne pas confondre avec les British  Darts,  qui ont aligné plusieurs hits  doo-wop dans les seventies, ni avec  le  jeu de fléchettes, désormais  reconnu comme sport dans le monde entier, même si les Belges préfèrent la dénomination Vogelpik,  viennent de Phoenix, le groupe naît des cendres du sulfureux combo The Love Me Nots ( vu au festival Roots & Roses de 2016, un grand souvenir) qui a jeté l'éponge en 2017.

Nicole Laurenne et Christina Nunez décident de continuer ensemble, elles recrutent de nouvelles javelines, Rikki Styxx (The Two Tens, The Dollyrots, Thee Outta Sites) aux drums et Michelle Balderrama ( Brainspoon) à la guitare,  pour former The Darts.

Très vite leurs shows brûlants attirent l'attention, les filles enregistrent deux EP's, puis l'album 'Me. Ow' .

Sur le suivant, 'I like you, but not like that', Meliza Jackson ( decker, Rose Colored Eyes) tient la guitare .

En 2022 paraît l'EP 'Love Tsunami', avec un nouveau changement de line-up,  Etti Bowen,  est appelé  à l'aide pour se charger  du drumming.

Fin 2022,  Mary Rose Gonzales ( call me Beef), qui officie chez Bev Rage and the Drinks,   est engagée pour tenir les baguettes sur 'Snake Oil' .

Avril 2024, un nouvel album paraît , 'Boomerang' ,  même staff que sur  'Snake Oil' : Nicole Laurenne on vocals and Farfisa, Christina Nunez on bass and backup vocals, Meliza Jackson on guitars, and Mary Rose Gonzales on drums.

 Tracks:

01. Hang Around
02. Are You Down
03. Pour Another
04. Your Show
05. Liar
06. Slither
07. Photograph
08. Hell Yeah
09. Night
10. Welcome To My Doldrums
11. Dreaming Crazy
12. You Disapppoint Me
13. The Middle Of Nowhere

 Produced by Mark Rains at Stationhouse Studio

 Cover photo by Thierry Causera, Design by Louise Sordoillet. Cover graffiti from the insane walls of L'Ecurie in Geneva

Parlons-en de la photo,  elles ne sont pas qu'un peu là ces filles au look 'I'm so  sexy and I know it',  elles exhibent toutes les quatre une pose mi-arrogante, mi- narquoise, l'air de dire à l'élément mâle,  rien ne nous impressionne, les gars!

Si le titre de l'album te fait penser à ' Comme un boomerang'  de Serge Gainsbourg, (chouette version de Dani et Etienne Daho),  on est à mille lieues de la pop chic made in France, avec ce projectile pervers des filles de Phoenix.

'Hang around': que la garage party commence! 

Le Farfisa, aussi fougueux que chez Sam the Sham and the Pharaohs ou chez les méchants The Lords of Altamont , donne le ton, le morceau écrit à l'époque de Snake Oil avait tellement frappé Jello Biafra que les filles ont décidé de l'inclure sur leur nouvel album.

Excellente idée, car ce titre, entêtant et tournoyant, aux riffs de guitare cinglant,   et aux backings vocals ruisselants , sent bon les sixties, et nous renvoient vers des groupes tels que The Luv'd Ones, The Shaggs  ou She Trinity.

Si t'as la gueule de bois, que tu peux pas payer tes factures, que ta petite amie s'est tirée, écoute 'Are you down', sa guitare vicieuse, la basse  qui gronde, le jeu de batterie sec et le chant fougueux, tu seras requinqué aussi sec et, comme nous, tu gueuleras le refrain à tue-tête!

OK, ça t'a donné soif, ça tombe bien, elles proposent le légèrement plus calme 'Pour another'.

Il semblerait que l'alcool doit être consommé avec modération...ça c'est bon pour la pub, sur la bouteille de Four Roses t'as cherché en vain la notice: harmful to health et puis comme le chante Nicole: pour another, you are not my mother!

'Your show', chanté d'un timbre soul,  est bourré d'effets psychédéliques, la guitare twangy surf de Meliza et l'orgue, en arrière-plan, devraient beaucoup  plaire à Quentin Tarantino. 

Retour au fond tapageur avec   ' Liar',  décoré  d'un gimmick à l'orgue proche de 'Peer Gynt'  d'Edvard Grieg .

Après cette bourrade brutale, elles proposent ' Slither' , un downtempo ensorceleur  qui doit permettre de recharger les accus.

La basse de Christina Nunez s'affole sur 'Photograph', encore un titre furieux qui connaît un mouvement apaisé au bout d' une minute 20".

 40 secondes plus tard , l'orgue, sournois, annonce la fin de la trêve, on repart au front, accompagnés par un chant saccadé pour se donner du courage et foncer tête baissée vers les lignes ennemies.

C'est à nouveau  Christina qui donne le signal de départ sur 'Hell Yeah', sa basse tonitruante n'a rien à envier à l'intro de 'Ace of Spades' .

Petits soli de guitare  crapuleux, Farfisa qui zigzague tel un bougre pris de boisson   et chant véhément , 'Hell Yeah' est probablement la  plage la plus bestiale du recueil.

Retour des climats acides  avec ' Night' ,  sur lequel l'orgue joue en pointillé,  tandis que la voix de Nicole prend des coloris tendres, auxquels on n'est guère habitué.

Ce soir, la nuit sera douce, dixit Francis Scott Fitzgerald!

'Welcome To My Doldrums' va  rameuter tous les fans des Sonics, des Seeds ou des Blues Magoos, les amateurs de fuzz, de garage volcanique et de sensations fortes.

Un tourbillon aussi spectaculaire que les récentes tornades ayant frappé l'Iowa!  

Rêve ou  cauchemar ' Dreaming crazy' risque de causer quelques wet dreams, que t'auras du mal à expliquer à maman. L'orgue liturgique fait vite place à une guitare scintillante, la voix  veloutée,  minaude, les Darts, quand elles sortent du garage, peuvent jouer aux séductrices.

Ecoute le toubib si ton organisme exige un apport en vitamines, tu écoutes 'You disappoint me', un titre   qui  doit éliminer  les risques de  maladies cardiovasculaires  et d'hypertension, le headbang est conseillé!

Le seul morceau dépassant les trois minutes, la ballade  incandescente à consonance lynchéenne ,  'The Middle Of Nowhere', met fin à  un album explosif.

With  ' Boomerang' the Darts are hitting the target, once again... on les attend de pieds fermes  en Europe cet été!

 

 

 

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2 mai 2024 4 02 /05 /mai /2024 11:25
Album -  Chapter II: The Lotus Covenant by Byron

Album -  Chapter II: The Lotus Covenant by Byron

NoPo

BYRON - Chapter II : The Lotus Covenant LP 2024

BYRON prend forme en 2019 sous l'impulsion du batteur finlandais Johannes Lahti, surnommé Byron V, après l'arrêt des doomers Church of Void.
Forcément, on se demande Lahti fait? Oui... il fonde son propre métal et ça va plomber du bulbe.
Dès 2021 parait l'album "The Omega Evangelion" dans la grande tradition heavy(tamines).

Les forgerons, pas fanfarons, s'y mettent à 5 :
Johanna Eteläkari: Vocals
Jaakko Puusaari, Ville Koskinen: Guitars
Tino Kantoluoto: Bass
Johannes Lahti: Drums

Ils aiment bien Stephen King et Lovecraft...
Sur la pochette du Chapter II, un monstre marin, entre pieuvre (présente aussi dont le 'o' du logo) et éléphant cyclonique, s'érige dans un chaos couvert de sombre nuages et bordé de récifs pas plus clairs.
Dans son sillon, la musique rivalise de secousses que nos vieux os subiront.

Après une courte ouverture crépitante autant qu'épique sous le nom original de 'Overture', The Lotus Covenant enchaine dans la simplicité en intitulant le morceau suivant... 'The Lotus Covenant'.
On peut supposer que la plage représente l'esprit musical du groupe qui se tourne vers un metal occulte aux influences seventies.
Johanna chante, en grande prêtresse, des lignes vocales mélodiques et tempétueuses.
Après un premier déboulé qui rassasie les baguettes, le riff principal plante ses griffes dans les terminaisons nerveuses et la gratte les enfonce bien profondément.
Le développé n'est pas couché, il gonfle ses muscles avec enthousiasme et fierté. Un solo tonitruant apporte le sel du heavy sans salir la clarté de la superbe et virevoltante composition.

Une nouvelle intro, diablement secouée, invite au headbang avec des frappes bien plombées qui estourbiront et une voix hurlante, bordée de claviers écumants et de guitares stridentes.
La basse amplifie la profondeur des coups rageurs (et non ragés). 'Resignation' n'en est pas une, les musiciens dégagent une énergie libératrice laissant des traces.

Tiens, vla de l'acoustique... c'est pour mieux te piéger mon enfant!
Un violoncelle ensorcelant tire un voile nuageux. La voix se fait plus plaintive mais le grain hargneux émergera plus loin.
Un rythme lourd et saccadé entraine la composition sur un terrain bosselé et bientôt les guitares vrombiront.
Au fil du titre "Sword_Of_The_Apostle" allongé, une six cordes s'envole avec des intonations Southern rock avant de tourbillonner avec une jumelle.
Cette combinaison nous rappelle les heures de gloire de Wishbone Ash, Thin Lizzy, Iron Maiden, un moment merveilleux.

Des guitares râpeuses grattent les cordes vocales de Johanna à l'entrée de "Sometimes Dead Is Better" avant que la batterie ne s'écroule bruyamment.
La rythmique s'installe alors sur un tempo lourd et profond. Le chant mélancolique s'en tamponne parfois en gémissements.
A mi morceau, la guitare souffle puis une accélération pousse la voix à grimper, se dédoubler en choeurs et finalement écumer avec lyrisme.

"The Golden Galley", entonné sur des accords de guitare acoustique, sautille tranquillement en ballade.
Le violon donne une épaisseur un peu celtique et le piano adoucit les marques.
La batterie rebondit en lâchant de la cymbale qui sonne particulièrement au final.

Un lent riff zèbre l'intro de "Return To Celephaïs" traversée par une narration grave et solennelle.
La cadence métronomique basse/batterie, sur une couche de guitare rythmique, établit alors un mid-tempo favorable aux arabesques passionnantes de la gratte soliste.
On n'entendra pas de voix féminine, le titre s'achevant prestement comme abandonné au fond d'un ravin.

On retrouve l'exaltation de Johanna sur la conclusion 'The X', un classique hard qu'on n'ira pas jusqu'à classer 'X'.
Un riff saccadé, tel un marteau-piqueur, entraine l'orchestration comme un puissant élastique. La rythmique contondante écrase.
Les fougueuses guitares s'éclatent ensuite en se croisant, se suivant ou s'enchevêtrant. Une belle éruption!

Les fans de heavy metal s'ébaubiront, les vikings œuvrent avec maitrise (et les meilleurs forgerons).
Une débauche d'énergie pleine sincérité et d'harmonies suffit à nous en convaincre.
Au bout du décompte qui dépasse à peine la demie-heure, on a pris grand plaisir.

 

     

    
1. Overture 01:49
2. The Lotus Covenant 03:58
3. Resignation 04:04
4. Sword Of The Apostle 07:20
5. Sometimes Dead Is Better 05:03
6. The Golden Galley 02:41
7. Return To Celephaïs 03:36
8. The X 04:32

Guest musicians:
Jyri Vahvanen: Guitars
Elias Kahila: Cello
Juho Savikurki: Keyboards
Magus Corvus: Narrator on "Return to Celephaïs"

All music and lyrics by Johannes Lahti except "Return To Celephaïs" narrated text from the novel "Celephaïs" by Howard Phillips Lovecraft

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25 avril 2024 4 25 /04 /avril /2024 16:10
EP Sin Miedo - Chu Chi Cha

 EP Sin Miedo - Chu Chi Cha

 production: Sonica Vibes

Genre: electronic cumbia

michel 

Chu Chi Cha, est plus facile à prononcer que six saucisses sèches pour l'archiduchesse  de Sichuan

Arrivé à  Marseille avec son accordéon, en provenance du Chili, David Santis s'associe avec Loli (ta ) Ponce, violon/chant au sein du trio de Ruts, pour former Chu Chi Cha.

Le duo écume tous les bars des Bouches-du-Rhône pour faire danser  collectionneurs de santons et amateurs de bouillabaisse aux sons colorés de la cumbia.

Leurs performances ne passent pas inaperçues, très vite l'annonce COMPLET s'affiche dans les salles où ils se produisent.

Quelques singles voient le jour et, en avril 2024, ils accouchent d'un premier EP ' Sin Miedo'!

5 canciones.

1. Te toca. 04:24 ; 2. Anne dit no. 04:17 ; 3. Refugiado · 04:20 ; 4. Culo del mundo · 05:24 ; 5. Yo quiero · 05:57. 

Lolita Ponce: voix, violon, percussions, boîtes à rythmes (drum machines, samplers, synthesizers)  .

David Santis: voix,  accordéon, boîtes à rythmes (drum machines, samplers, synthesizers) .

Crédit photo et visuels: 4to Mundo/Aeline Dunand/ Emmanuel Guigou/ Thibaud Ponce.

Le duo, bleuté, sur fond sombre, arbore de distingués masques-lunettes fluo, fabriqués sans huile de palme  (30€ chez Frenchys,) , normal qu'avec un tel accessoire, ils n'aient peur de rien, comme le dit le titre de l'EP.

Le duo a repris 'Te toca'  ( touche-toi)  , un morceau de Combo Ginebra , groupe de new Chilean cumbia  dans lequel officiait David.

Chu Chi Cha habille la cumbia d'éléments electro  et ça marche. Les deux voix se complètent remarquablement, les beats techno n'anéantissent nullement les sonorités acoustiques de l'accordéon et du violon, le petit sifflement Ennio Morricone a beaucoup plu à madame, quant à ton chat, il s'est mis à courir derrière sa queue.

Ambiance dans le salon. 

Et que dit, Anne?

Comme la poupée de Polnareff, elle dit: non!

'Anne dit no'  qui peut se prononcer ' Andino',  combine électro virevoltant, cumbia péruvienne, rythmes cubains, flow hip hop, cris de condors et  appels de félins en chaleur, pour t'entraîner vers un état second,  proche de la transe.

Chu Chi Cha est le nom du sorcier!

Plus sérieux ' Refugiado' aborde le thème  des réfugiés, les milliers d'individus contraints de quitter leur pays dans l'espoir d'une vie meilleure, ailleurs.

Un titre  à rapprocher de certaines plages  prônant la justice sociale, que l'on peut entendre chez La Mano Negra.

La danse n'exclut pas la réflexion!

"Où tu m'emmènes, dis. Où tu m'entraînes, dis. Va pas si vite, dis,  attends-moi!"

Ecoute, Gilbert, ils ont décidé de nous emmener dans le ' Culo del mundo' , sur fond de tango frelaté et corrosif.

Astor Piazzolla, depuis le Cementerio Jardín de Paz à  Buenos Aires, a applaudi à leur ingéniosité!

L'extended-play prend fin sur les rythmes  contagieux de ' Yo quiero', une véritable explosion sonore, truffée de gimmicks futuristes sur lesquels se greffe un chant fébrile.

Pour terminer le mois d'avril, Chu Chi Cha se produit encore à Lautrec et à Toulouse.

Salue La Goulue,  si tu la croises!

 

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25 avril 2024 4 25 /04 /avril /2024 07:32
 EP - # 6​.​9​.​2 by KEMP

 EP - # 6​.​9​.​2 by KEMP

NoPo

KEMP # 6.9.2 2024

Depuis le temps qu'on note la montée du niveau musical rock en Bretagne plus rapide que le niveau d'sa mer!
Voilà des gens biens, bien d'chez nous : Gwen, Jul, JEN, VIAV! Ils viennent de former KEMP fin 2023.
KEMP sent le breton à plein nez mais rien à voir avec Quimper, alors c'est en quelle langue?

Gwen tire sur ses cheveux qu'il n'a pas (encore plus que moi qui en ai!) pour mixer ses influences musicales :
'K' pour Kelt la justification celtique (il faut dire qu'il a sonorisé les ramoneurs, ou plutôt leurs menhirs, pendant 10 ans!), 'E' pour électro, 'M' pour math-rock, et 'P' pour punk, le compte est bon, ça fait KEMP!
Et que dire du titre de l'EP # 6.9.2 (à la pochette noir, blanc, rouge)? Ah ba, c'est juste le numéro des morceaux de leur répertoire choisis pour figurer sur le disque?
Simple comme des maths non?

Ils ne viennent pas de nulle part... Saint-Brieuc donc et jouent avec d'autres formations :
AKA pour Jul,
le celtique Toxic Frogs et Dr DO pour Jen,
et encore du celtique avec Sons Of O'Flaherty pour Vlav.

Scorpions avait son 'No pain no game', KEMP aussi.
Le violon passe par tous les états, pincé en picking (du shamisen? ou autres instruments tradis de ouf!), brossé à l'archet, voire carrément scié au canon.
Un démarrage prog me rappelle le talent d'Eddie Jobson dans UK.
La guitare lacère et la basse continue de gronder. Le chant de Jul fascine avec force de conviction dans ses harangues.
Le titre, plein de personnalité, secoue tel un manège de fête foraine.

Une base de machine à rythmes et une grosse basse saturée tonnent dès l'entrée de 'Come what may'.
Marrant, ça me fait penser au (all stars quasi female band), the Breeders de la Pixies Kim Deal.
La voix, pleine de morgue, surfe sur un riff de guitare épileptique.
Ah, mais c'est pas tout, les chœurs aériens viennent souligner ensuite un chant plaintif au ralenti.
Lourd, le morceau allie vivacité et puissance. KEMP se dévoile... advienne que pourra!

'Quiet's no more a deal', presque ‘spoken words’ avec une voix charismatique, emballe un rock fougueux des plus costauds.
Le violon joue la marque de la petite aiguille. Les arrangements noircissent un tableau destiné à dessiner vos pensées.
Moi ça me fait penser à 'Tunic' de Sonic Youth...

KEMP nous sert un cocktail original et rafraichissant fait de grunge, de stoner et de math-rock, un GSM finalement et on capte!
Après une bonne rasade, on a juste envie de remettre ça et d'entendre plus...
Pour l'instant, on se contente de l'écouter en boucle... d'or à la kempagne...

https://kemplegroupe.bandcamp.com/album/692

 

PS : Merci à John pour l'interview dans l'excellllent Générique Rock https://www.radio-activ.com/index.php/2024/04/22/generique-rock-19042024/

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14 avril 2024 7 14 /04 /avril /2024 12:16
EP - Altered Five Blues Band - ‘Testifyin’

 EP - Altered Five Blues Band - ‘Testifyin’

Blind Pig Records 

 

electric soul blues

 

michel

 Altered Five Blues Band naît en 2002 sous l'identité Altered Five, à Milwaukee , une ville qui a vu naître des gens aussi recommandables que Steve Miller, les Violent Femmes, James Chance, Al Jarreau, The Baroques, Les Paul ou  le fabuleux Spencer Tracy et encore, Reginald Lisowski, le catcheur, connu sous le surnom The Crusher.

Le band débute dans les clubs locaux en jouant des reprises  blues, leur premier album, '  Bluesified' de 2008,  ne contient que des covers retravaillées en mode bluesy , si 'Fortunate Son' du Creedence paraît normal, 'Hot Legs' de Rod Stewart peut surprendre.

Sur ' Gotta earn it ' de 2012, les gars du Wisconsin  introduisent plusieurs compositions de leur plume.

Quatre plaques compètent leur discographie: 2014  Cryin' Mercy  / 2017  Charmed & Dangerous  /  2019  Ten Thousand Watts /  2021  Holler If You Hear Me

Lors de leur passage à La Grande Ourse à Saint-Agathon, en mars 2023, la liste s'arrêtait là, nous sommes en 2024, les gars nominés lors des 44th Blues Music Awards pour 'Song of the Year' de 2023 avec le titre "Great Minds Drink Alike", reviennent avec un cinq titres flambant neuf: ‘Testifyin’!

Témoigner quoi?

Leur attachement au soul/blues généreux et efficace.

 

  1. Don't Tell Me I Can't 03:44
  2. Whiskey Got Me Married 03:51
  3. Brand New Bone 03:18
  4. I've Got The Scars To Prove It 05:10
  5. You Can't Win (If It Ain't Within') 03:38

Line-up: Jeff Schroedl. Electric Guitar ; Jeff Taylor. Lead Vocals ; Mark Solveson. Bass Guitar ; Steve Huebler. Piano/Organ; Alan Arber on drums, soit les gens que les assidus de La Grande Ourse ont pu admirer l'an dernier.

The album has been produced by Tom Hambridge

La pochette, des plus classiques, affiche un cliché, retouché esthétiquement,  du quintet. 

Démarrage en force avec le funky soul blues 'Don't tell me I Can't' pour lequel Max Abrams au saxophone et Julio Diaz à la trompette viennent apporter leur concours et ajouter une touche Muscle Shoals Horns à cette composition à la fois musclée et juteuse.

L'orgue de Steve Huebler et la guitare incendiaire de Jeff Schroedl, qui a écrit le morceau, s'en donnent à coeur joie, la rythmique, bien charpentée, jointoie le mélange, aucune fissure à craindre et puis il y a le timbre déterminant de Jeff Taylor, puissant et chaud à la fois.

Un message?

Faut pas prétendre que je ne peux pas, ça peut prendre la journée entière, mais je vais y arriver, capisce?

Devant le maire: Jeff Taylor, un flacon de Johnnie Walker et une madame dont les jambes ressemblent à celles que tu peux voir sur l'image illustrant ' Legs' de ZZ Top, voilà, en bref l'explication du titre 'Whiskey Got Me Married'.

Un twelve bar  blues vicieux, renforcé par l'harmonica  cinglant et affuté, tel un sabre de samouraï, du légendaire Jason Ricci.

Jeff Taylor  a dû  avaler des litres de pur malt pour disposer d'une tessiture vocale à ce point râpeuse, Big Joe Turner est jaloux.

Petit piano ,lors du démarrage, il est couché sur une rythmique  à 12 mesures typique, faut attendre un peu avant d'entendre Jeff Schroedl placer les stiletto licks dont il a le secret.

Après les anecdotes   boozy,  une histoire d'os,  like a dog with a 'Brand new bone' I can't leave you alone.

Jason Ricci est à nouveau de la partie pour étoffer  ce swampy blues canin.

Fais le beau, toutou, secoue la queue, va chercher le bâton... c'est sûr, il est sérieusement accroc, cette madame  le mène par le bout du nez.

Pas de blues sans  slow assassin, voici  “I’ve Got the Scars to Prove It.”, dominé par l'orgue Hammond de Steve Huebler. 

Jeff Schroedl nous place un long solo fluide nous rappelant le regretté Gary Moore, Jason Ricci quant à lui ajoute une ligne d'harmonica, histoire de camoufler toutes ces  cicatrices psychologiques .

L'autre Jeff gémit à faire pleurer Jacques Brel, ... Non Jef, t'es pas tout seul, mais arrête de pleurer comme ça devant tout le monde... 

Un grand morceau! 

Pour boucler l'exercice,  '  You Can't Win (If It Ain't Within')  déboule à une allure qui a mis tous les radars de la highway en alerte, le baryton du bullfighter impressionne à nouveau, la section rythmique ne tombera pas en panne, autonomie illimitée, Jeff , en mode Freddie King, multiplie les petits soli , et  l'orgue de Steve rappelle feu Gene Taylor, ex Canned Heat, Fabulous Thndebirds,  The Blasters , James Harman... un mec qui a eu la bonne idée d'emmener ses claviers en Belgique pour terminer une vie  bourrée de péripéties.

Cinq titres qui pètent le feu...

 The blues is still alive and well, disait Buddy Guy, il suffit d'écouter l' Altered Five Blues Band pour en être convaincu.

 

 

 

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11 avril 2024 4 11 /04 /avril /2024 13:30
album - Mick Torres Plays Too F​*​*​*​ing Loud - Chatte Royal

 album -  Mick Torres Plays Too F​*​*​*​ing Loud  - Chatte Royal

 Kapitan Platte

michel

math rock/post rock 

Chatte Royal:  manque pas un e, me glisse un amateur de polars qui a lu Tera Papars.

Comme on n'est ni là pour faire du San Antonio, ni pour décrire l'anatomie d'une madame qu'on ne connaît pas, on s'en tient à Chatte Royal.

Le groupe existe depuis 2020, il a pondu ( bizarre  pour une chatte) deux EP's ( ' Septembre' en 2020 et 'Petit Pansement' en 2022),  en mars 2024, il nous lègue un full album : Mick Torres plays too f***ing loud!

Diego Di Vito, l'instigateur du projet, fait aussi partie de We Stood Like Kings,  le band mené par  Judith Hoorens, tu les as vus quelques fois, mais à l'époque la guitare était tenue par Steven Van Isterdael.

La maffia est bien présente au sud de Bruxelles, donc Diego  a aussi joué chez Romano Nervoso et  il place quelques accords pour  Ana Diaz et Isadora.

Dennis Vercauteren, le batteur, présente un beau bristol: les vétérans Such a Noise,  du jazz avec le Téo Crommen octet et TWID Quartet,  du métal avec Trevox Nala, il accompagne encore la chanteuse Perdriya,  mais ne joue pas au foot.

A la basse, de Valenciennes, le barbu François Hannecart , il sévit chez Oddism et Mister Alv & Sweet Soul, et il a sorti sa raquette chez Jimi Connors Experience.

La recrue la plus récente se nomme Téo Crommen, fils de Thierry, le pape de l'harmonica, et copain de Denis.

Ce guitariste au background jazzy dirige son ensemble et a foulé des scènes avec, e a,  Green Moon ou le Oakstreet Trio.

Tout ce beau monde est donc crédité sur  'Mick Torres Plays Too F​*​*​*​ing Loud ', un album dont le dessin de la pochette  représente une chatte blanche, aux oreilles roses, couronnée d'un diadème serti de pierres précieuses.

Philippe Geluck n'est pas dans le coup, Otto Messmer, non plus, et ne nous demande pas qui est ce Mike Torres qui joue trop fort, on l'ignore, comme Vercauteren, il ne joue pas au foot, ni à Anderlecht, ni à Liverpool.

tracks:

 1. BONJOUR
2. VICTORIA WONG PT.2
3. ZIO NERVOSO
4. SUSHI
5. POU MI
6. INTERLUDE
7. MARTY MCFLY
8. LA TRAHISON 

Le math rock/post rock est  souvent synonyme de musique instrumentale, c'est le cas avec 'Mick Torres Plays Too F​*​*​*​ing Loud ' qui débute, car ces gens sont d'une politesse presque surannée, par le titre 'Bonjour'.

Une salutation concise, elle fait 1' 17", après une intro ciselée, aussi sinueuse que certaines broderies de Steve Hackett, la grosse artillerie intervient  et ce qui ressemblait à une composition de John Dowland, interprétée par Jan Akkerman, explose en méchant  post rock, style Explosions in the Sky, sans perdre le sens de la mélodie, d' harmonieux arpèges transpercent le chaos.

Les noms de baptême imaginés par les parents de ces 8 enfants interpellent, comme il s'agit d'une histoire sans paroles, tu te demandes qui est cette 'Victoria Wong' , t'as bien compris que part 2 renvoyait à leur premier EP, sur lequel tu pouvais entendre la première manche.

Victoria Wong, donc, une pianiste canadienne? une actrice? une blogueuse? une volleyeuse? un médecin? ... aucune importance, la composition, exubérante, enchaîne mesures asymétriques, riffs sereins,  contrepoints, envolées prog rock, drumming indompté ,  pizzicatos subtils,  passages agressifs, sans qu'il soit question de chaos, ces gens maîtrisent l'art de la variation à la perfection.

Le schéma se répète avec la suivante, 'Zio Nervoso'.

Cet oncle nerveux est-il  Giacomo Panarisi, l'apôtre du spaghetti rock et  collectionneur de panneaux de signalisation mentionnant La Louvière, on peut se poser la question!

Démarrage en force, apaisement fugace, il n' y a que Dennis Vercauteren à maintenir un cap sec, les autres jouent à saute-mouton, passant de l'olympien, au féroce, avec quelques pointes de hardcore, pour, ensuite,  revenir au cinématographique.

Quand tu y penses, la Belgique est terre bénie pour le math- ou post rock, depuis sa création le Dunk Festival à Zottegem ( désormais Gand)  a programmé la crème du genre: Pelican, Mono, And So I Watch You From Afar, This Will Destroy You, Thee Silver Mt Zion et les gloires locales inspirées par tous ces grands noms: Cecilia:Eyes,  Madensuyu, Casse Brique, Brutus, Glass Museum ... Chatte Royal attend son tour.

Après avoir quitté le tonton d'Ascoli, on se tape un Japonais, comprends - nous bien, un resto japonais, pour avaler des ' Sushi ' , sans mayonnaise s v p!

Assez plaisanté, ni les gens de Kyoto, ni Chatte Royal sont des amateurs de gimmicks médiocres, leur math rock est du genre élaboré et robuste, donc, petit chat, bien  mâcher le poisson.

Les guitares, souvent abrasives, virevoltent, bricolent des accords  imprévisibles et contrastés, tandis qu'à l'arrière une rythmique rugueuse scelle le mur sonore d'une couche d'enduit qui tiendra le coup pendant au moins un millénaire.

Et que proposez - vous comme boisson avec les sushi?

Bête question: du saké  non dilué!

'Pou Mi'.

C'est du créole?

Aucune idée,  ils vivotent à Mons, c'est peut-être du wallon tendance picard, mais pas surgelé!

Après une intro à la guitare,  aux sonorités poétiques, style Premiata Forneria Marconi,  basse et batterie viennent changer la donne et muscler la composition, mais le math rock, c'est comme un yo-yo, ça monte, ça descend.

Et ça demande de l'adresse, le fils du voisin s'est tapé un rendez-vous avec l'arracheur de dents après s'être  expédié   le jouet  sur  la mâchoire.

Un 'Interlude' ça sert à meubler un trou et ça te permet de te diriger vers le frigidaire, d'en sortir une Maes, de la décapsuler  et de la vider d'un trait avant 'Marty McFly'.

Back to the Future , du  math rock  comme B O pour une suite de la trilogie starring Michael J Fox,  comme ce dernier connaît quelques problèmes de santé, les producteurs ont pensé à Dany Boon.

Un jour, euh, un soir, t'as assisté à un concert de Don Caballero au Recyclart, c'était tellement puissant et percutant qu"en sortant du trou, t'as vu un mec, présent dans le bunker, essayer de singer le jeu du batteur en martelant les poubelles de la rue, t'as ressenti la même impression à l'écoute de 'Marty McFly'.

Il en reste une, ' La Trahison'  que tu ne risques pas de confondre avec un titre de Vitalic, car s'il est vital d'écouter Chatte Royal, on n'en dira pas autant de la techno/ disco/ synth wave pour supermarché du bricoleur de Dijon.

Chacun son truc,  rétorquent les fans  de bidouillages électro, une argumentation défendable, donc on revient à l'ultime morceau de l'album qui, pendant près de huit minutes,  propose un condensé de  toutes les caractéristiques évoquées dans ce qui précède: en bref, désintégration des codes de la métrique pour faire place à l'inspiration créatrice!

 

Le 11 mai Chatte Royal se produira lors du Godifest à Godinne!

 

 

 

 

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4 avril 2024 4 04 /04 /avril /2024 13:49
Album - Petit Soleil | Amorosa

 Album - Petit Soleil  | Amorosa

 Cypres Records

jazz latino in French

michel 

T'avais connu Stéphanie Scultore  comme la  Princesse Tonnerre, c'était en 2015.

 Depuis , on suppose que Stéphanie a trouvé son prince charmant , peut-être un ex-crapaud,  on sait  que, si elle n'a pas tout à fait changé de cap, comme toutes les princesses, elle a connu pas mal d'aventures. Membre du collectif Bossa Flor, elle monte le ROSA  Quartet qui,  plus tard,  a entamé une procédure pour changer de nom et devenir Amorosa.

Discographie: avec Rosa Quartet, en 2019, 'Chorando Sim',  en mars  2024,   paraît ' Petit Soleil' sous la nouvelle identité.

 

Tracks:

 1 Petit soleil
04:55
2 Ce matin
05:13
3 Casino
05:37
4 Il était une fois
04:21
5 Où es-tu ?
03:27
6 Steven et l'hirondelle
03:31
7 Cache cache
03:22
8 Meu menino
03:31
9 Déposer des fleurs
03:25
10 Liliane et Radou
05:04

 Stéphanie Scultore : chant, textes, compositions
Matteo Carola : guitare, cavaquinho, chant, compositions
Mathieu Robert : saxophone soprano, shakuhashi, agogô
Filippe Caporali : contrebasse
Falk Schrauwen: percussions

et : Pierre Vaiana (pistes 5 et 6) -  saxophone soprano
Sabrina Yactine, Sandrine Hanart et Mathieu Robert (piste 2)- chœur

 
Enregistré  par Rudy Coclet

Graphisme : Alice Dillon Corneck, elle a imaginé une merveilleuse petite Alice, couchée, admirant  un soleil orange  s'endormant  sur des flots bleus et englobant un paysage montagneux, avec en surimpression  une ou deux hirondelles.

Lewis Carroll s'est montré ravi.

'Petit Soleil' , si Stéphanie n'est pas la première artiste, installée à Bruxelles, trouvant son inspiration dans la musique brésilienne ( pense à Isabelle Antena), elle a le bonheur d'être accompagnée par une pléiade de musiciens bercés par le jeu et la voix de João Gilberto.

Matteo Carola a peaufiné son jeu de guitare et de cavaquinho auprès de Jorge Filho et de Jaime Vignoli. Le saxophone soprano de Matthieu Robert se rapproche des 'Brazilian Nights' de Kenny G  et pas besoin d' apprendre l'ABC du jazz latino à Fil Caporali, il est né à São Paulo!

Tu peux refiler congas, cymbales, shakers ou un agogô à 2 ou à 4 cloches à Frank Schrauwen, il en fera un excellent usage et puis il y  a la voix, douce   comme du  pain de sucre, de Stéphanie  qui vient se greffer sur ce fond sonore onctueux.

Chaque musicien a la possibilité d'étaler son talent à l'occasion de cette première plage. Mathieu Robert alterne  pointes de flûte japonaise ou de saxophone soprano, Fil place un  solo de contrebasse jazzy et concis,  Falk secoue quand il doit secouer et  utilise la paume de ses mains quand le morceau l'exige,  Matteo, lui,  distille ses notes fluides  de bout en bout.

Tu aimes Stan Getz, Astrud Gilberto, les Jobim, Clémentine et Luiz Bonfa, tu vas adorer cette berceuse  intimiste, inspirée par la naissance d'un bébé.

'Ce matin' est  à écouter d'urgence si, comme nous,  tu résides dans un coin où il pleut depuis des mois,... E assim começa o dia com um sol... voir le soleil à l'aube, c'est devenu un mirage, et dire qu'à Rio, la température annonce 28° ce matin.

Allo, Air France, un aller simple pour Belo Horizonte, please...

On perçoit du Michel Legrand ( Deneuve, Dorléac) dans cette plage frivole , chantée ou narrée à plusieurs voix .

'Casino' rime avec calypso.

Si le fond musical semble insouciant et prête au flirt, en background, des  traces d'amertume  et de lucidité pointent , car si c'est beau la mer à minuit, au large, des enfants font naufrage.

Faut-il fermer les yeux et, après avoir perdu  ton dernier banknote  à la roulette,   danser le calypso en pensant à Guy Marchand, Tito Puente et Harry Belafonte?

Tous les contes débutent par l'expression ' Il était une fois' , ceux à qui l'on doit 'Rien qu'un ciel' le savent pertinemment. 

La fable chantée d'une voix douce, un peu à la manière de Henri Salvador, par Stéphanie Scultore, enchante et apaise, tout comme  l'accompagnement musical, satiné, habille délicatement cette berceuse poétique, présentant certains  relents  Gérard Lenorman ( Il parle aux oiseaux) et dont l'imagerie "Nils Holgerssons underbara resa genom Sverige" devrait plaire à ceux qui ont  gardé une âme d'enfant.

Place à l'instrumental 'Où es-tu', permettant la mise en évidence du jeu fluide de Mathieu Robert et de l'invité Pierre Vaiana , ainsi que de  l'exceptionnel sens du rythme de leurs compagnons d'aventure.

Le dandy Oscar Wilde,  s'il est connu pour le sulfureux 'The Picture of Dorian Gray', est aussi l'auteur de contes  destinés aux jeunes lecteurs, notamment  'Le Prince heureux'  où il est question d'une hirondelle  et d'un prince statufié, qui désespéré par la pauvreté de son ex-peuple, se fait aider par l'hirondelle pour secourir les plus affligés.

Stéphanie s'est -elle inspirée de cette fable pour composer le poétique  'Steven et l'hirondelle', peut-être! 

On retrouve toute la sensibilité d'une Astrud Gilberto interprétant l'immortel 'How insensitive' d'  Antônio Carlos Jobim. dans le phrasé de la chanteuse bruxelloise.

On peut jouer à ' Cache cache' avec la mort, danser la farandole et chanter à en perdre haleine.

Brel ne  lançait -il pas à tue-tête... Je veux qu'on rie, je veux qu'on danse. Je veux qu'on s'amuse comme des fous. Je veux qu'on rie, je veux qu'on danse quand c'est qu'on me mettra dans le trou...

Il suffit d' enrober  le linceul   d'une couche   de musique populaire entraînante , style  forro, et tu transformes la journée de deuil en   carnaval joyeux.  

De Milton Nascimento à Bruna Nascimento, en passant par Jane Duboc ou Wanessa Camargo ils sont nombreux à chanter un hymne à l'enfant, em portuguès: 'Meu Menino'.

Un fado touchant, dégoulinant de tendresse, ponctué par un solo de flûte que n'aurait pas renié Herbie Mann. 

Le langage de Stéphanie Scultore est orné de fleurs, de papillons, d'oiseaux, d'étoiles, de flots bleus, il est donc normal  qu'elle ait baptisé un morceau 'Déposer des fleurs'.

La voix est aérienne,  la guitare sinueuse, le sax  charnel et les percussions sont bavardes, le tout donne  une lumineuse  aquarela  do Bruselas.

Une dernière rêverie nommée 'Liliane et Radou' interprétée à deux voix, rapproche une nouvelle fois l'univers d'Amorosa de celui de Michel Legrand et de Raymond Peynet.

 

On ne conseille pas ' Petit Soleil'  aux mordus de hardcore, de techno ou de cinéma gore, par contre toutes les âmes poétiques, les esprits romanesques  et les fans de bossa nova, de choro ou de sertaneja vont adorer ce disque.

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2 avril 2024 2 02 /04 /avril /2024 10:32
 Album - makesong -  Blue Grizzly

 Album - makesong -  Blue Grizzly

NoPo

BLUE GRIZZLY - makesong LP 2024

On ne rencontre pas beaucoup de Grizzlys dans les quelques grottes bretonnes, alors un bleu, ça marque! çui-ci est amoureux du miel sans doute!
On en compte même trois, mal rasés et mal léchés et ils font un sacré barouf. On les trouve pas loin de Rennes.
Leurs doux noms? Gaëtan à la batterie, Nico à la guitare et Tanguy à la basse.

Il y a un peu plus d'un an, ils sortent l'EP 'Malone' dont l'incipit, et pas insipide single, 'Shara' croche notre oreille.
Sans perdre de temps, l'ursidé (qui a de la suite dans les idées!) se lance dans une c'ours avec ce second disque.
10 titres courts et efficaces entre 1'24 et 3'29 en moins de 30 minutes au total, un bon score en vue des JO.
La pochette présente le nounours au pelage bleu, dans son antre très branchée, lunettes sur le nez, nez sur l'ordi et guitare à portée de patte.

'Tahiti' douche nos certitudes de suite... Quoi cet enregistrement date de 2024?
Voix trainante, soulignée de chœurs, grattes lourdes... On croirait un millésime heavy blues seventies.

Un grognement suffit à faire décoller 'Superhero' pourtant martelé à la batterie.
Le riff, lent et saturé, donne des airs de BO à l'instru bien rêche, conclu par le même grognement de contentement.

'Hangover' sent le punk californien, bien imbibé, à plein nez. Bordélique, bref et mélodieux!
La rythmique file droit, la guitare plaque quelques progressions d'accord et le chant, un peu gras, impose sa désinvolture, accompagné parfois de chœurs aériens.

Le couple basse, drue, et roulements de batterie ouvrent 'Melody Pendras'.
Lorsque la guitare amène son premier riff, on s'attend à un truc mélancolique mais le second riff ramène vite la compo dans le droit chemin.

Il y a un peu plus d'un an, on voit, en live, les gars de MY TAYLOR IS BITCH qui nous ramènent à l'époque de SUM 41, Offspring, Blink 182...
Après son intro un peu torturée, 'Pokerface' s'installe dans la même cour, avec un riff caracoleur et une voix rauque et désabusée.

Foutraque, comme son titre 'Monopxxxlis' en français, le morceau crache son énergie brute. Les voix préfèrent scander leur dépit, sans trop d'effort, mais sans négliger les wo-ho-ho-ho.

On arrive maintenant à une plage rock 'Don't Let The King'.
La cadence, syncopée, hésite entre balancements souples de la basse, bien marquée à la culotte par la batterie, et saccades à la guitare électrique.
La voix, poussée, monte, mélodieuse. Une bonne rasade de solo de gratte pour vidanger les esgourdes et on se sent mieux aussitôt.

A l'inverse, 'My way', plus punk, crache son venin sur un rythme heurté avec une basse dodue et une 6 cordes, smashée et crissante.
Pour un hymne keupon, les na-na-na sont encore ce qu'il y a de mieux. Elémentaire mon cher Watson! C'est l'heure du style Ramones qu'on suit, la Ramones heure quoi!!

Ah ben tiens, v'la un ptit ska fait 'in' pour donner du jus. 'Panama' ça s'appelle et c'est pas du Van Halen fraiche!
T'as envie de sauter? Faut pas hésiter, un enchainement pogo conviendra sans problème.
Comme de bien entendu, la basse fait des ronds de jambes et la guitare des cocottes mais pas tout le temps, elles aiment aussi jouer rectilignes.

Pas le moment de s'endormir, 'Pillow' t'en empêche avec ce son de guitare toujours saturé et cette batterie qui déboule pendant que la basse tonne, c'est bien connu!
1'24 suffit pour te lever de ton (grizz)lit!

'Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué?' ne s'applique pas à ce Grizzly qui rentre dedans avec conviction et sincérité.
Vu qu'il passe son temps à ronfler quand il ne chasse pas la truite ou ne la bouffe pas, il te joue de brèves sérénades efficaces qu'il aime partager.   
N'oublions pas qu'on surnomme l'animal, 'Frères des hommes'!

    1.Tahiti 02:41
    2.Superhero 02:42
    3.Hangover 02:17
    4.Melody Pendras 02:14
    5.Pokerface 03:04
    6.Monopxxxlis 02:55
    7.Don't Let The King 03:17
    8.My Way 03:29
    9.Panama 02:40
    10.Pillow 01:24

 

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28 mars 2024 4 28 /03 /mars /2024 12:53
EP - Iona Lane – Bring The Tide In

 EP - Iona Lane – Bring The Tide In

Hudson Records (?)

folk

Iona Lane naît à Lancaster,  il y  a à peu près un quart de siècle, elle grandit dans les Yorkshire Dales avant de s'établir à Leeds, où elle était inscrite au Conservatoire, section folk.

 She's a graduate now.

Avant de sortir un premier full album (  Hallival) en 2022, la jeune personne avait enregistré 4 EP's, 'Pockets' de 2017 fut d'ailleurs nominé pour le FATEA Short Album of the Year award,.

‘Dry Stone Walls’ (2015) et  ‘Solace’ (2017) l'avaient précédé, 'Golden Sleeves' paraissait un an plus tard.

En 2023,  elle collabore avec Ranjana Ghatak, les filles enregistrent l'EP 'Cove' et enfin, en mars 2024 c'est 'Bring the tide in' qui voit le jour.

Tracks

1. Suilven 

2. Great Stone

 3. Bring The Tide In

 4. Moors.

Credits:

Iona Lane - vocals, guitar, shruti box, piano, fiddle (on track 4)
Malin Lewis - fiddle, synth
Lucy Farrell - backing vocals
Euan Burton - double bass 

 
All songs written by Iona Lane apart from tracks 1 and 2 which were written by Iona Lane and Sol Edwards

 Produced by Andy Bell and Iona Lane
Mixed by Andy Bell
Mastered by Dean Honer 

Le titre de l'EP le laissait suggérer, la photo de pochette prise à  Ardnamurchan = promontoire des grandes mers ( Ecosse) , montre une mer,  peu agitée, à marée montante.

'Suilven'  ( altitude 731 mètres) , l'une des montagnes les plus célèbres  d'Ecosse pour sa forme particulière,  attire chaque année de nombreux randonneurs.

Iona Lane fait partie de ceux-ci, ...I told my dad I’d climb that hill that he said was too big for me when I was a girl... sont les premiers mots prononcés après une subtile et fingerpicked intro à l'acoustique.

La voix sincère et sensible, à la diction limpide, évoque les plus grandes chanteuses folk, Joni Mitchell ou Judy Collins,  quand le violon de Malin Lewis vient colorer la mélodie, tu t'éponges le front, car   tu  avais décidé de la suivre dans sa pénible ascension, en jurant, au bout de l'effort, de ne plus jamais tâter de l'alpinisme.

Elle y est arrivée au sommet,  'Great Stone' en atteste , et de là-haut ce n'est pas uniquement les vallons qu'elle aperçoit, mais aussi des souvenirs  de l'enfance qui rejaillissent.

Musicalement pas de bouleversement, la guitare subtile, gentiment taquinée,  comme pour  produire un tableau paysagiste pointilliste à la Seurat  et le chant  sensible, précèdent une envolée  du violon, joué à l'archet ou en pizzicato, pour donner une impression de beauté sereine .

La poésie pastorale a toujours eu des adeptes dans l'art anglais, de Wordsworth à T S Eliot, ils sont nombreux à dépeindre the English countryside dans leurs écrits.

Le mouvement flegmatique de la marée est rendu par un bourdonnement  sourd de la  shruti-box  pour introduire 'Bring the tide in' , une pièce contemplative, te donnant envie d'admirer  pendant des heures l'oscillation paisible des flots, tout en fixant la ligne d'horizon où  mer et  ciel se marient.

On te comprend, Alain?

...Et je reste des heures à regarder la mer...

Le court recueil prend fin avec le mélancolique ' Moors', inspiré  par les landes,  parsemées de bruyère, du Yorkshire.

Comme sur le titre précédent , les judicieux backing vocals sont assurés par Lucy Farrell, BBC Radio 2 Folk Award Winner, tandis que la voix bourrée de reverb  d' Iona , qui fait craquer sa guitare, survole le paysage de tourbes de mousse, de bruyères mauves et  de fougères, en arrière-plan, la contrebasse de Euan Burton  palpite aimablement, histoire de draper la mélodie et de la protéger des vents qui souvent balaient la végétation de ce pays idyllique. 

 

Le mot de la fin est pour la singer - songwriter Karine Polwart: ‘Iona feels like a kindred spirit with her gorgeous evocations of landscape and geeky scientific references.’ 

Elle sait de quoi elle parle!

 

 

 

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