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18 décembre 2021 6 18 /12 /décembre /2021 08:28
Album - Tensions par Azure Wolf

Album - Tensions par Azure Wolf 

 

Produced, mixed and mastered by Stella Music Studio and Will Beasley Recording Studio

( michel) 

  Le projet initial de la singer-songwriter Victoria Backle (de Vernon) était de se produire solo sous l'étiquette Azure Wolf.

Tout évolue dans la vie, elle se ravise et décide de s'entourer de musiciens pour donner plus d'envergure à ses compositions, Sean Spencer ( basse ,  synthé),   Isaac Foltz ( lead guitar) et Tommy Moore ( drums) la rejoignent, le groupe  tourne, enregistre quelques singles avant de produire un premier full album, ' Tensions', il y a quelques mois.

 

Tracks.

01. Black Fur 03:10
02. Chateau 05:19
03. Honey Rush 04:48
04. Secrets 04:30
05. Earth Didn't Stop 04:05
06. Crash And Burn 06:09
07. You Belong To Me 05:32
 08. Love, Mother 05:13

 

Victoria Backle - singer/songwriter & rhythm guitar
Isaac Foltz - Lead guitar & backup vocals
Thomas Moore - Drums
Sean Spencer - Bass & Synth
 
Une pochette originale, une rose sur fond noir qui donne naissance à une sculpture représentant une femme nue d'une blancheur de marbre ( de Carrare), par un jeu subtil la statuette se multiplie et semble vouloir prendre un envol.
Si cet artwork doit éveiller un tableau en toi, ce sera La Naissance de Vénus de Sandro Botticelli.
 
A propos de ' Black Fur'  Victoria raconte: “Black Fur is a conceptual song, inspired by personal experience, about the struggle of disassociating from traumatic experiences. It represents the moment of disconnection and becoming someone else. It was one of the first songs that Azure Wolf worked on together.”
Avec des sonorités proches de Fleetwood Mac ( époque américaine) de 10,000 Maniacs ou de Lone Justice , le morceau mixe les ambiances shoegaze ( de superbes guitares), la dream pop et l'alt country de par le timbre attachant de la frontlady.
Avec ' Chateau' le groupe propose une ballade introspective, sombre et tourmentée,  toujours portée par des guitares incandescentes, sur lesquelles se greffe une voix pleine d'émotion. 
Le dark pop track ' Honey Rush' s'avère plus mordant que les plages précédentes, les lyrics sont à la fois lucides et alarmants, ... The moon only wakens my soul Call my name, when you take my blood It's a slow, straight honey, honey... chante la madame d'une voix résolue. La batterie imprime un rythme d'enfer, bien soutenue par une basse bondissante, tandis que les guitares  viennent te déchirer le cerveau.
Il faut varier les plaisirs, ainsi ' Secrets' est porté par une voix mâle, Victoria assurant les choeurs, ce midtempo s'inscrit dans la lignée Stevie Nicks/ Lindsey Buckingham pour câliner les oreilles en manque de soft rock.
Et ne viens pas nous enquiquiner avec les mots vaseline ou mainstream, c'est tout simplement habilement exécuté et agréable à l'écoute, il n'y a pas de secrets!   
En mode valse, voici 'Earth didn't stop', elle continue à tourner, mais tu n'es plus là!
Dans un second mouvement la somptueuse mélodie fait place à une déflagration impressionnante, soulignant le désarroi de la jeune femme qui ne digère pas la disparition de l'être cher.... It's a lonely, lone, lone, lone Lonely, lone, lonely world down here... c'est par ces mots qu'elle clôture la chanson.
Ils ont sorti l'acoustique pour le folk rock ' Crash and Burn' qui offre la même force de frappe que les versions acoustiques enregistrées par Guns N' Roses.
La voix est convaincante, la mélodie imparable, avec un coup de chapeau pour les sonorités de claviers célestes qui décorent l'arrière-plan!
Une rupture ce n'est jamais marrant, ..I’d rather hide in the woods and make my great escape than choose a battle with you when you’re out there waging war....
Mec, c'est fini, je ne t'appartiens pas, ne me considère plus comme un bon coup, tire-toi, maintenant! 
Carly Simon, Bryan Adams, Vera Lynn,  Jo Stafford, Ringo ( celui de Sheila) , Jennifer Lopez, Dean Martin, ils ont tous interprété un titre baptisé ' You belong to me' .
Azure Wolf  nous livre un aveu d'amour inconditionnel, présentant des effluves allant de la  country au  folk et au rock. 
La voix de la chanteuse s'extirpe des entrailles, elle   ne peut que t'émouvoir.
Le groupe s'est payé une licence pour fabriquer des power-pop ballads irréfutables.
L'exercice s'achève avec le poignant  'Love, Mother'  qui confirme tout le talent de compositrice de Victoria Backle ainsi que la maîtrise totale de ses capacités vocales, elle passe sans peine de la profondeur à la tendresse, de la rugosité à la caresse.
Avec Isaac, Thomas et Sean, la jeune dame  s'est trouvé une équipe de choix pour mettre en valeur ses textes, ce  dernier titre, grandiose, mixe l'intensité d'un Madrugada à l'exigence des productions signées The National.
Un premier album, un coup  de maître!
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16 décembre 2021 4 16 /12 /décembre /2021 15:56
Lulu Van Trapp et Bandit Bandit à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 12 décembre 2021

Lulu Van Trapp et Bandit Bandit à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 12 décembre 2021

 ( michel - photos: Jacques Rolland)

Une première à Bonjour Minuit, un show en fin d'après-midi, le dimanche.

La formule a plu, le Club ressemblait à une boîte de sardines, huile au choix, il faut dire que ( non, pas chez ces gens -là), l'affiche était alléchante, au menu, deux des bands les plus hot de la scène française 2021:  Lulu Van Trapp et Bandit Bandit!

 

Lulu Van Trapp.

Quoi, La Mélodie du Bonheur, non, ceux-là c'est von Trapp et franchement, tu hésites à confier  tes petits-enfants à  Rebecca/Lulu   alors que Maria/Julie Andrews inspire la confiance.

Ils sont quatre dans la famille, ils ne ne viennent pas de Salzbourg, n'ont pas été nourris au biberon Mozart, non, c'est Paris qui les a vus naître en 2017.

Ils ont attendu jusqu'en 2021 pour sortir un premier album, doctement intitulé  I’m Not Here To Save The World!

Rebecca Fourcade ( chant, synthé)  et le grand Max(ime) Rezai Rashti , dans une autre vie connus comme La Mouche, ont embrigadé Manu(el) Dupont  à la basse et Nico(las) Colson  à la batterie, pour animer les bals de quartier et, accessoirement, les salles de concert. 

18:00, coup d'envoi, Manu et Nico ont opté pour une tenue sobre, Max a choisi un falzar à larges rayures, une veste de cuir et un béret plus basque que breton, le top d'un rouge scintillant de Rebecca, gracile et bouclée,  attire tous les regards, il est très court et dénude le dos.

Elle est sexy, glisse un mec derrière toi, tu ne te hasardes plus à de tels commentaires, vu ton grand âge.

Intro sifflotante avant la mise en route, ' Brazil' est sur les rails.

Partout t'avais lu les Rita Mitsouko, la filiation est indubitable, mais il serait stupide de les considérer comme de simples singeurs. La guitare tantôt  surf, tantôt tranchante,  le fond forain, les attitudes de diva kitsch de Lulu, un charme quelque peu out of fashion,  tout concorde à   rendre ce groupe attachant après une seule plage.

' Joan of Arc' susurre la fille, la plage est plus proche de No Doubt que de Leonard Cohen ou d'Orchestral Manoeuvres in the Dark.

Le mix dream pop et saveurs sixties ( yéyé, Mémé) fait mouche, à tes côtés, la jeunesse tangue.

Petite séquence, je caresse les Bretons dans le sens du poil avant de passer à l'exotique ' Korean BBQ' chanté dans la langue de Molière et bourré de twang.

Jean-Baptiste Poquelin, t'es sûr, Muriel Moreno paraît plus proche!

Elle est féline, Rebecca!

 Quoi, Baudelaire était fasciné par une femme serpent  qui ondule et hypnotise à la fois.

Je descends du podium pour prendre le pouls de la salle tout en croonant la ballade  ' The Echo' , avec toujours des  sonorités  de synthé  en plastic, tandis que la voix de la belle évoque une autre Lulu, celle qui chantonnait il y a bien longtemps ' To sir with love' .

On demeure en mode caresses  auditives avec ' Valley of Love' qui s'agite après 55 secondes, Rebecca reprend sa séance d'aerobics dans la salle pour le plus grand plaisir d'un public subjugué, à l'arrière les garçons confectionnent un tapis rock, passant de Chris Isaak à des fulgurances punk/ noise.

Grosse ambiance!

Time to dance, now, dit l'annonce.

Voici ' Lulu' , un twist dégénéré qui précède un  titre chanté en lead par Max, la menace,  'Les Mots d'Amour'.

T'as rendez-vous dans un univers où  la synth pop rencontre les idoles du temps de Salut Les Copains et c'est irrésistible.

On doit vous prévenir, l'amour n'existe pas et donc on passe à la partie dépressive du set avec  'Song for L'.

Un truc qui a enchanté tous les fans des Ronettes et autres girl groups couvés par Phil Spector.

Pour ajouter un élément théâtre de l'absurde, merci Samuel, au slow purulent, Rebecca transforme complètement sa voix, qui prend des inflexions viriles fort peu appropriées à son physique fluet.

 Ils enchaînent sur la romance cotonneuse ' Spritz Codeine'  avant d'achever ce show brillant par un  'Prom Night' délirant,  qu'elle termine couchée sur le dos au pied des retours.

Lulu Van Trapp est annoncé aux Vieilles Charrues en été! 

T'as ton billet?

Bandit Bandit

19:25', préparatifs terminés, encore 5' de patience pour voir débouler la clique de Montpellier, ayant flashé sur la Bande à  Bonnot, sur les lovers, Lula and Sailor, protagonistes du film Wild at Heart, mais un peu moins sur Bob et Bobette.

Au rayon amants maudits, tu peux désormais ajouter  Maëva Nicolas ( chant, guitare , très peu)  et  Hugo Herleman ( guitare, seconde voix), le duo qui est à l'origine d'un  groupe qui se complète par le ténébreux et fougueux Anthony Avril aux drums ( ex - Citizen Kane) et le classieux Ari Moitier à la basse ( Kursed).

Discographie: un EP en 2019 et l'album 'Tachycardie' en juin 2021.

La sono lâche ' Bang Bang' ( version française), deux hors-la-loi se pointent, Anthony et Ari, pas des alcooliques, ils lancent ' Néant', Maëva et Hugo rappliquent et ça claque, sec!

Riffs autoritaires, rythmique carrée et chant provoquant, à faire damner le prophète. On avait lu QOTSA, et The Kills, c'était pas une blague, c'est du lourd et du méchant.

Ces gangsters ont de la gueule et arbore une pointe d'arrogance juste  ce qu'il faut, si tu veux des images, pense à James Dean ou à Marlon Brando dans The Wild One.

Sur la même piste, sauvage, le quatuor attaque ' Dimension' , un titre calibré rock coup de poing.

Maëva décide de se débarrasser de sa veste de cuir, pas de gilet, pas de t-shirt, pas de chemisier, juste un soutif, ouah, entends-tu à tes côtés!

La température vient de grimpe de 10 degrés, du coup la fièvre guette, et justement ils lâchent ' Fever', pas le truc magnifié par Peggy Lee, un  redoutable stoner rock, extrait de leur EP.

Après avoir taquiné son mec c'est dans la salle que Maëva vient soupirer tandis que les copains tapissent un mur métallique digne de RATM.

Pas d'accalmie en vue avec l'explosif  et féroce ' Siamese Love'.

T'étais encore en train de balancer ton crâne d'avant en arrière quand Anthony amorce ' Maux' .

 Hugo et Ari rappliquent, d'abord en sourdine puis à plein volume, Maëva crache tout son fiel , avec elle toute la salle scande ...  Mange mes maux Des mots qui me font mal Range ces maux dits mots Qui me font mal... 

Toute la frustration engendrée par des mois de confinement s'expulse de nos corps libérés.

La fille ramasse une guitare, son mec, à elle, saisit une acoustique, c'est la basse qui amorce 'Désorganisée' .

Etre une femme dans un monde machiste, c'est pas évident.

Viens, Lulu, rejoins-moi on va leur montrer à ces Messieurs que les nanas aujourd'hui ont le pouvoir.

La plage vire ballade psychédélique pour s'éteindre à petits feux.

Exit la basse et la batterie, c'est en duo amoureux que les amants de la nuit offrent la romance ' La Marée' .

La mer continue à monter, elle est en apnée et tu réfléchis, à qui te fait-elle songer?

Mais bien sûr, murmure le commissaire,  à la talentueuse Marcella Di Troia, la chanteuse de Black Mirrors, ressemblance physique et vocale, sans oublier l'énorme présence scénique!

Au complet pour l'inédit  ' Point de sutures', un remède contre la gueule de bois, à consommer à petites doses car ça risque de faire éclater ta tête!

Pour la dernière salve, Hugo délaisse la guitare pour un instrument ressemblant vaguement à une  mandoline, sa copine secouant un tambourin,  du coup ' Tachycardie' reçoit un éclairage 'Kashmir' orientalisant  des plus acides.

Déflagration finale et saluts!

 Petit détour par les coulisses avant les bis entamés par une reprise destroy de 'Bonnie and Clyde' ( quoi de plus logique... ),  suivie par le sensuel et délirant  ' Nyctalope' ( le personnage qui voit la nuit).

Trois guitares à l'unisson, ça fait mal et même si on a pu profiter d'un bridge apaisé, le final apocalyptique nous a laissés K O.

C'est en hissant leurs guitares  vers le plafond que les truands   prennent congé de Saint-Brieuc!

 

Des concerts comme ceux-là on en redemande!

 

 

 

Lulu Van Trapp et Bandit Bandit à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 12 décembre 2021
Lulu Van Trapp et Bandit Bandit à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 12 décembre 2021
Lulu Van Trapp et Bandit Bandit à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 12 décembre 2021
Lulu Van Trapp et Bandit Bandit à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 12 décembre 2021
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15 décembre 2021 3 15 /12 /décembre /2021 12:16
That BLOND B!TCH - album -   The Beast

That BLOND B!TCH - album  - The Beast

NoPo 

River Monster Records

 

 THAT BLOND B!TCH The beast 2021

Mado, au chant, Nico à la guitare, Alice, à la basse (ces 2 derniers, mariés), Madeleine, à la batterie.
Les 3 premiers se connaissaient et Madeleine a été recrutée par petite annonce (et gros effets). Mado, 19 ans, apporte une belle fraîcheur.
Le couple officiel amène l'expérience, fort de l'aventure 'Talia' depuis 2001 (et en partie à Los Angeles).

L'artwork (by Mado) se livre simple, direct et monochrome à l'image de leur style musical.
La typographie s'imprime frêle et cassante, voire nonchalante, limite branleuse avec cette clope allumée remplaçant le 'i'.
Une certaine atmosphère de décharge bordélique dans l'intitulé (comme 'Garbage' en son temps) mais la décharge peut aussi *être sonore.

8 morceaux, 25 minutes, pas loin d'une performance des Ramones (dont Nico décalque l'attitude).
On les rapprochera plutôt de l'urgence des Stooges ou du punk entre Daysy Chainsaw et Br(rr)atmobile (qui possède son 'Bitch Theme') avec des traces de crasse grungy.
1.Head Spin 03:17
2.Shout Baby Shout 02:51
3.Cigarettes 03:39
4.Good Girl 02:39
5.The Herd 03:15
6.Smash & Shatter 03:04
7.The Beast 04:46
8.Horror Town 03:06
Music: Nicolas Costa
Lyrics: Alice Thomas
Mastering: Fabian Tormin

Une approche d'abord lointaine précède un allumage au riff crade et tournoyant. Une alternance claire, avec un rythme incitant au hochement de tête, laisse la ligne de batterie imperturbable.
Qui a dit Moe Tucker? Une cassure fait croire à un abandon abrupt mais finalement, on gagne un 2ème tour de 'Head spin' dans le garage.

La voix gracieuse de Mado tranche avec la frappe brute de Madeleine. Les choeurs répétitifs crachent leur jus dans un riff distordu alors que la basse, de son côté, vit sa vie de riff mélodieux.
"On te met au défi de ne pas gueuler ' Shout Baby Shout ' au diapason!" écrit Michel. Vrai! Impossible de réfréner cette envie 'Do it gain do it again do it again!'

La batterie cogne fortement, prise dans l'étau monolithique de la basse. A la suite, cette assise laisse toute latitude aux escapades variées sur les cordes.
Le tambourin s'invite sur un refrain enjoué alors que, sur les couplets sombres, se succèdent droits coups (sans faire rire) et uppercuts enroulés au menton, en deux temps (3 mouvements).
Pourtant au bout des 'Cigarettes', on sent un sourire nicotiné dans la voix harmonieuse de Mado.

La guitare produit un bruit de moteur, mal réglé, derrière des frappes lourdes et répétitives.
En dehors de ces passages qui sentent l'essence, la voix file, fluide, puis une attaque louche et explosive en bouche (un coin) impressionne la 'Good gir(rr)l'.

Les effluves 90's de 'The Herd' rappellent le grunge de Nirvana, par ce son brodé sur une toile acoustique de guitare à l'intro et par intermittence.
Entre ces instants plombés, le riff résonne, soulevé par les frappes implacables, pendant que la voix glisse, détachée.

Malgré le son, surprenant, de baguettes sur les lames, marié à la guitare, dès les premières notes, 'Smash & Shatter' perpétue cette ambiance grungy par la succession de 2 phases, l'une électrique et fracassée (on perçoit, au fond, une voix death), l'autre, faite de brisures d'arpèges presque nus, qui rappellent le duo instrumental de l'intro.

'The beast' se développe sur un rythme rugueux et pesant avec la basse fondue et une couche floue de guitare dans laquelle les vocaux s'enfoncent.
Un harmonica, hirsute, se réveille vaguement. Un solo de guitare s'accroche aux aspérités d'un son garage.

Le tambour élémentaire d''Horror town' fait la part belle à cette basse dégoulinante qui s'emmêle si bien avec la guitare rêche.
La cadence, intraitable, plaque tous les instruments au sol. Seul, le chant prend ses aises, montant dans les aigus jusqu'au cri quasi primal.

Il est loin le temps où le rock en France rimait avec insuffisance ou défaillance.
En voici, une nouvelle preuve flagrante avec ce jeune groupe qui assimile les codes et assume sa personnalité.
Entre douceur et hargne avec des riffs torves et des percussions basiques, l'équipe balance ses compositions aussi brèves que percutantes.
Prononcer 'That Blond Bitch The beast' fait bégayer son rock comme 'My Generation' en son temps.
Mieux que les initiales BB, TBB correspond à la mention Très bien!

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13 décembre 2021 1 13 /12 /décembre /2021 15:20
Dogsmile – EP - Sparks From The Fire

Dogsmile – EP - Sparks From The Fire

 

Self-Released.

( michel) 

Il y a une vache qui rit, en Suède, un chien sourit!

Et les souris, elles font quoi?

They cry 96 red tears en écoutant  Question Mark and the Mysterians!

La factrice ( quel vilain terme), allons-y pour la postière, a déposé dans ta boîte aux lettres verte, ( qui a dit qu'on fait du greenbashing) ,  une enveloppe timbrée en Sverige, elle contenait un CD, sur la pochette il est écrit dogsmile - sparks from the fire- t'as cherché le feu, les étincelles et le clebs, t'as entrevu un petit animal blanc, comme ta vue baisse tu ne peux affirmer s'il s'agit d'un caniche ou d'un agneau.

Dans un pré?

Non, il est l'arrêt sur une riche draperie d'un rouge vermillon, t'as caressé l'objet, c'était lisse!

  Le tissu ressemble à du velours, au sommet de l'édredon repose une montagne de perles, une sorte de collier destiné à être porté par la reine des Brobdingnagiens.

Qui a imaginé cert artwork?

Ingvar Larsson 

Dogsmile est un groupe suédois dont on retrouve une trace en 1995, année de parution de l'album 'Hey, I Just Wanna Say Hello', t'as été écouté la plage ' A Slap' : sympa !

Il faut attendre 2017 pour un nouvel enregistrement: 'We Walk The Streets With You', l'EP ' Listen to the Quiet' paraît en 2019 , et un nouvel EP, 'Sparks From The Fire' , est désormais disponible.

En fouinant sur le net, tu apprends que plusieurs membres du groupe actuel sévissait au sein de Camouflage, aussi connu sous l'étiquette The Tapirs, un groupe pratiquant un post punk tendu.

Musiciens:

Ingemar Karlsson: gitarr sång
Tinna Jörhall Möller:  ak gitarr melodika sång
Elisabeth J Karlsson:  bas
Ingvar Larsson:  keyboards
Tommy Dannefjord: trummor
Anders Pettersson: gitarr
 
 Tracklist
1 Cry
2 Stay
3 The Promised Land
4 Fire
5 Silver And Steel
 
'Cry', on nous promettait du post punk, on a entendu du shoegaze.
Personne n'a versé une larme, car ce 'Cry' et ses guitares atmosphériques, rappelant ' Under the Milky Way' de The Church, sont tout sauf fétides.
Sinon, une mélancolie hivernale dégouline à grands flots,  silencieuse comme des larmes sans gémissements;
Certaines chansons te laissent en bouche a bittersweet sense of nostalgia, ' Cry' est de ce calibre.
La prière ' Stay' est imprégnée des mêmes climats romantiques.
Les guitares sont toujours aussi éthérées, elles nous renvoient vers des groupes tels que Lush, Curve ou Jessica93, en France.
Les voix apaisantes de Ingemar et de Tinna t'invitent à un voyage astral, avec eux tu fredonnes...    I feel your love for a second, I need you to stay , to stay... tout en contemplant un petit nuage cotonneux, dans lequel tu crois deviner une toile de Magritte.
'The Promised Land' démarre comme un nocturne au piano avant d'entendre la voix d'Ingemar murmurer...  the snow is falling over me, I try to hide under a tree... 
C'est doux et reposant,  un tapis de neige, oui, mais.... I'm a long way from home... un melodica discret va accompagner la marche du solitaire vers la terre promise,  l'ours qui le surveille est bienveillant, pas d'affolement!
 L'orchestration, sans vouloir tout bousculer, devient majestueuse et c'est à la chamber pop de The Divine Comedy , Belle and Sebastian ou Tindersticks, que tu penses. 
Forcément ' The Fire' sera plus ardent, pas que le groupe vire Arthur Brown ou Pointer Sisters reprenant le Boss, mais de petites étincelles pétillent, tandis qu'à l'arrière la batterie de Tommy et les claviers d'Ingvar surveillent les braises.
 Une guitare  scintillante ravive les flammes, un choeur flamboyant surgit de l'âtre avant la reprise du thème.
Qu'il est doux de rêvasser près du feu ouvert tout en écoutant les bûches crépiter.
Un gars au UK entend comme des reflets Robert Smith dans le timbre neutre de Ingemar, peut-être mais sa voix, souvent combinée à celle de Tinna, se colle parfaitement à un morceau tel que ' Silver and Steel' , un nouvel exemple de rock contemplatif,  reposant sur des couches de guitares  ciselées  et des harmonies vocales brumeuses.
 
Game over, cinq titres!
 
Avec ' Sparks From The Fire', Dogsmile signe un disque remettant le shoegaze au goût du jour, il justifie la remarque d'un webzine du UK: "in such dark times as these, shoegaze is the perfect refuge".
 
 
 
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13 décembre 2021 1 13 /12 /décembre /2021 12:27
Little Odetta - CD - Little Odetta

 Little Odetta - CD - Little Odetta 

 

No Need Name

 

NoPo

LITTLE ODETTA 2021

Leur bosse, les Parisiens ont déjà roulé et ça s'entend. Tombés dans la musique à la naissance, ils brassent leurs influences diverses, soul, funk, jazz, blues (et même le reggae auparavant, 3 d'entre ayant joué dans 'GREZOU'), et montent en neige leur rock groovy.
A vos intuitions vous fier, il faut! Dont acte...

En 2019, on se rassemble :
Audrey LURIE chant, textes
Lucas ITIE guitare, musique
Aurélien HERSON-MACAREL basse
Florian CHIGNON claviers
Fabien RAULT batterie

Après patinage du ramage et du plumage instrumental sur les planches, ça commence à envoyer du bois vernis sur un disque cette année! Pour le présenter, quoi de mieux que de l'intituler par son nom? Ben ouais, évident!
La pochette magnifique brille d'un psychédélisme exacerbé par d'innombrables fleurs entrelacées (flower power?), en tons bleus à rouges, en passant pas les dégradés et débordant dans les cheveux noirs du personnage central.
La 'Little Odetta', assise sur un divan orangé, porte robe rouge (reflet sur les joues et les lèvres) et caresse une panthère noire (à qui elle se confie, l'effet du divan sans doute...).
Quelques arabesques de la tapisserie fleurie cache des yeux et têtes d'animaux étranges.
Un ciel de nuit dessine un arc noir en pointe sur le pelage de l'animal (on devinerait presque la coiffure de Odetta Holmes, chanteuse folk américaine décédée... hommage ou mon délire à moi?).
Illustration : Daria Hlazatova
Photos : Clément Caudal
Artwork : Louise Sordoillet


'Make up your mind', aucune tergiversation, on entre dans le vif du sujet aussitôt! Riff fougueux, franc du collier, basse grondante et batterie sèche, assise rock magique et voix énergique s'élancent.
Plus rien ne les arrêtera. Les choeurs du refrain montent dans une chantilly 'Supremes'.

'Don't stop' (plutôt que 'Stop in the name of love') incite à la persévérance. Cette fois, un orgue luxuriant vient croiser le fer avec une guitare funky dérivant vers le bluesy par instants.
Le ton soul prend soin de la voix d'Audrey. Parfois mêlée à des choeurs farouches, elle me fait penser à Nina Attal.

La basse roulante entraîne la batterie à secouer cymbales et tambourins 'I can't help it'. Le rythme (&blues) guide 'Shake' laissant s'échapper quelques fulgurances à l'orgue et un solo fuzzy de guitare.
Le chant enlevé et bien trempé dans un bouillon d'énergie fait couler la sueur. A l'unisson, le clip dynamise une chorégraphie 70's à la Tina Turner sauvage.

'No denying' Toms et caisses s'exclament portant la voix puissante puis la guitare tire un riff à percussions qui donne des fourmis dans les jambes.
Quasi religieuse 'You're the reason', la soul flotte sur le refrain à grands renforts de choeurs gospel. Plus le morceau avance plus je perçois l'ambiance volcanique du second album des Blues Pills.
La guitare démonte progressivement son riff pour aboutir à un passage planant, avant une relance et nouveau coup de fuzzy sur le solo qui clôture

'Waiting for the sun' marque une pose psyché. La guitare propage des sonorités indiennes avant de vrombir au gros grain. Un climat hallucinogène parfumé de champignons doorsiens s'installe.
'Hurry up hurry up hurry up now' Le soleil finit par déclencher un final torride.

Une intro clin d'oeil à Lenny Kravitz précède la voix comme un filet de lave qui nettoie tout. Dans 'You will find someone', le chant, indomptable, grimpe, griffe et gratte, dessine des graffitis.
En se dédoublant, il s'épaissit et glisse entre les interstices cimentant le bloc musical marqué par son rythme et des double stops bluesy.

'Never keep us down' s'ouvre par une 6 cordes blues sonnante à progression trébuchante. Basse/batterie viennent attiser le feu par une cadence rebondissante à grosses bulles.
Le chant parfois tendu ou suspendu, ne peut plus se retenir et lâche des pulsions crachées 'Listen you all' sur des braises instrumentales à salutations hendrixiennes!

'Keep up' démarre comme une finale par une guitare brûlante puis elle se tait pour laisser Audrey se transformer en panthère noire.
Les frappes sur le cercle éclaboussent quelques flaques d'orgue et soudain, l'instrumentation finit par exploser, avant de se reposer sur une guitare loquace passant par plusieurs nuances en commençant par la wah wah.

'Roller coaster', un aboiement et la caisse claire propulse la fusée. Le riff saccadé contribue au rythme éruptif. La gratte, très gourmande, reste en mise à feu permanente.

'Your love' ne nous balade pas. Le ton, d'abord bluesy, s'installe sur un balancement rapide et martial creusé par une basse profonde.
La guitare vient fouetter la bête qui crie et Dieu sait qu'elle aime ça, ça s'entend 'Your love is better'! Le passage central, acrobate et lascif, éblouit les sens et fait transpirer.

'Rhythm' prend sa source dans un marais à ambiance lourde et boueuse.
Le dobro rampe comme un alligator prêt à bondir.
Le chant, plus nasillard, serpente parmi tambours et échos au milieu des esprits.


On pourrait presque enchaîner les encouragements par le côté radieux de la force :
'Décide-toi, t'arrête pas, secoue-toi, ne renie rien, en attendant le soleil, tu trouveras quelqu'un!
Les LO manient, en effet, leurs brûlots rocks et dansants comme les Jedi leurs sabres laser.
Imparables, leurs attaques mélodieuses, vainqueurs sortiront.

1-Make up your mind
2-Don't Stop
3-Shake
4-No Denying
5-Waiting For The Sun
6-You Will Find Someone
7-Never Keep Us Down
8-Keep Up (Can We?)
9-Roller Coaster
10-Your Love
11-Rhythm
Rélaisé par Frederic JAILLARD
Mastérisé par Steve PRESTAGE

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12 décembre 2021 7 12 /12 /décembre /2021 09:18
Ann O’aro à La Passerelle de Saint-Brieuc, le 9 décembre 2021

 Ann O’aro à La Passerelle de Saint-Brieuc, le 9 décembre 2021

( michel) 

 

Ce n'était pas une simple affaire de rejoindre Saint-Brieuc en ce jeudi soir où  tout l'ex-  comté du Goëlo s'est retrouvé copieusement arrosé.

De sérieux ralentissements sur la N12, bien avant la sortie Binic/Saint-Quay,, obligent les usagers à faire du place pendant un long moment.

Arrivé Place de la Résistance, tu apprends que le Jazz au Bar a été annulé ( maudit Covid!).

A 19:45,  les portes du théâtre Louis Guilloux s'ouvrent, 15 minutes plus tard tu constates que la salle est loin d'afficher complet.

Est-ce dû au retour en force de la pandémie, à la météo exécrable, ou parce que les Briochins ont décidé de serrer la ceinture au maximum avant les festivités de fin d'année, la question attend vos réponses....

20:00 et des poussières, ils sont trois à investir la scène: Anne-Gaëlle Hoarau, nom d'artiste Ann O’aro, le tromboniste Teddy Doris ( également seconde voix)  et Bino Waro aux percussions et backings.

Bino est le digne fils de Danyèl Waro, une icône à La Réunion.

On a écrit percussions et pas batterie, il chevauche un roulèr qu'il bat à mains nues, tabasse un pikèr  fait de bambou et un sati plat, les seuls éléments du drumkit dont il dispose sont une cymbale et une caisse claire.

Teddy, au background jazz, pratique aussi le maloya, le séga, le gospel, la musique latine, la musique africaine, la variété, le reggae, il a accompagné, e a, Gael Horellou, Tine ¨Poppy  et fait partie du Quartet Dojoro.

Ann O’Aro est non seulement chanteuse, mais aussi poétesse.

Elle a gravé deux albums: Ann O'aro et Longoz, tous deux chantés en créole.

Comme tu n'as pas eu accès à la setlist et que le créole réunionnais est une langue impénétrable pour ton petit cerveau, tu éludes l'énumération des différents titres et leur analyse.

Un morne  trombone  entre en action, Ann y accroche un chant plaintif, les percussions et l'instrument à vent habillent la triste mélopée, même sans capter le sens du texte, tu comprends qu'il s'agit d'une tragédie.

Ann O'aro  utilise ses textes et sa voix pour exorciser un passé douloureux , elle a été violée par son paternel, qui se suicide alors que la jeune fille affiche 15 ans.

La voix, tour à tour enveloppante et chaude, peut se faire brutale et muer en cris de rage. Expressive, la jeune femme vit ses textes et parvient à toucher nos âmes, même si la langue nous est étrangère.

Une seconde complainte mélancolique succède à la première plage, elle évoque  les mornas chantées par Cesaria Evora ou les saudades d'Amalia Rodrigues.

L'accompagnement singulier ajoute une touche supplémentaire à l'effet dépaysant et quand arrive le dernier mouvement du morceau, la mélopée vire chant tribal, sauvage et saccadé.

Après deux morceaux, la chanteuse réunionnaise salue l'assistance et expose la teneur de ses chansons, tout en dressant un bref croquis de ce qu'est La Réunion, son passé colonial, l'esclavagisme,  la filière canne à sucre,  l'alcoolisme, les passions sexuelles... 

Hier j'ai été à Brest, ce qui m'a permis d'apprendre un mot breton, Yec'hed mat!

Elle embraye sur ' Zwazo', un des titres dans lequel on reconnaît quelques phrases en français.

Le trombone se morfond, Ann se cache, Bino martèle son attirail, elle revient, l'oiseau, fragile et nu, pleure, une larme noire.

 Qui entendra son désarroi?

Poésie et métaphores, elle fait fort!

Un démarrage lent,  a capella, à deux voix,  pour la suivante, tu sais pourtant que ce n'est que provisoire, les percussions rallument la flamme passionnelle. Exaltée, elle  crie son blues, à la manière d'une Billie Holiday chantant les arbres du sud portant d'étranges fruits, décharnés.

Et le voyage se poursuit dans la douleur et l'effroi, une sirène de paquebot amorce  un nouveau blues, proche de ceux que chantent Nina Simone, ' Longoz'  au texte sombre, dépeint plantes invasives et commérages éthyliques.

'Rodarim' et son approche martiale déboule, l'infanterie avance en cadence, Ann chantonne, le trombone tapisse un fond monotone, puis soudain Bino décide d'accélérer le rythme, la chanteuse le suit,  et entame une danse souple tandis que Teddy s'époumone. Le petit tambour d'Arcole annonce un retour au calme, la complainte se meurt à petits feux.

Parenthèse narrative avec aperçu historique sur fond de révolte et d'images pas vraiment roses.

 Donne du rhum à ton homme,  ça avait l'air sympa chanté par Moustaki, mais assister au spectacle de gosses de sept ans arrachés à leurs parents,  nous éloigne fort des cartes postales vantant les plages idylliques de l'île perdue dans l'Océan Indien.

La réalité est plus sordide: taux d'incestes élevé, alcoolisme et violences sexuelles, on est loin du folklore et de  "Maloya ton tisane"!

Retour à la musique, le trio propose un titre chaloupé, suivi par ' Soubassement', un slam baudelairien, intense et  lancinant .

Après un nouveau lament poignant , elle s'éclipse pour se diriger vers la table de mixage.

Un problème de retour, inaudible dans la salle, les garçons en profitent pour amorcer une pièce noire accablante .

On arrive au dernier virage indique-t-elle, en soulignant qu'à la table de merch il ne reste plus que quelques exemplaires de ses albums.

La dernière série est entamée par un chant à deux voix  avant un monologue free jazz remarquable du trombone sur lequel Ann se laisse aller à une danse fébrile, puis viennent 'Sézisman'  et le titre qui l'a fait connaître sur le continent, le puissant et cru ' Kap Kap', qui relate l'inceste.

 

Le public, conquis, réclame un bis, la chanteuse revient seule  pour interpréter, sans accompagnement musical, un chant décrivant une forêt, à 3000 mètres d'altitude, elle est noyée dans le brouillard, on y entend des voix.

Cette dernière péripétie, dont la mélodie rappelle ' Petit Pays' de Cesaria Evoran  a refilé des frissons à plus d'un auditeur et c'est avec le sentiment d'avoir assisté à une concert fort, autant que  déconcertant, que tu pars affronter les éléments qui secouent les routes devant te ramener vers un  toit hospitalier.

 

 

 

 

 

 

 

 

Ann O’aro à La Passerelle de Saint-Brieuc, le 9 décembre 2021
Ann O’aro à La Passerelle de Saint-Brieuc, le 9 décembre 2021
Ann O’aro à La Passerelle de Saint-Brieuc, le 9 décembre 2021
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11 décembre 2021 6 11 /12 /décembre /2021 12:40
Madelyn Ann - EP - War​-​Vor

 Madelyn Ann - EP -  War​-​Vor

 

 War-Vor Prod.

 

NoPo

 

Madelyn Ann - War​-​Vor (En mer)  EP 2021

Je n'avais pas vu partir l'embarcation... heureusement, Dominique m'a soufflé l'information venant du Finistère. Pas de Madelon, trop militaire, ni Madeleine, trop belge!
Non, la belle histoire de Madeline commence à Camaret-sur-Mer en presqu’île-de-Crozon (29), son beau village d'origine, pas loin du bout du monde.
Robin Foster, grand breton d'adoption au même endroit depuis de nombreuses années, découvre, dans un bar (il faut préciser, qu'en Bretagne, il y avait plus de bars sur le sol que dans l'eau, mais les deux sont en voie de disparition!), que la bretonne chante et plutôt bien même (pas comme une carpe!).
Il l'invite pour une reprise, dans la langue du terroir, de "Running up that hill" (Kate Bush) puis, pour enregistrer en 2018 "Ma-Unan (Ar Faou)" sur son album « PenInsular II »
https://www.youtube.com/watch?v=ecuxA68sgNk
Madeline, reconnaissante, en profite pour embarquer Gaëtan FAGOT, son guitariste et complète l'équipage :
Madeline ANNE, Chant
Olivier LE HIR (ex 'Calibistrixe' et 'Pandaroo'), guitares, programmation
Gaëtan FAGOT (Robin Foster) , basse, programmation
Brendan COSTAIRE (sorti de 'Frigo'), batterie, tambourin

Enfin, elle peint le nom sur l'esquif, tout neuf, et décide de ne pas nous mener en bateau.
1.Din Eo 03:24
2.War-Vor 03:04
3.Ankou 03:46
4.Bugale 04:23
Mixage : Nicolas Keslair
Réalisation, Masterisation : Gaëtan Fagot
La photo de la pochette, par Olivier Le Hir, montre les ombres des musiciens, semble-t-il, sur un fond de lumière bleutée.


"Din eo" (C'est à moi) au sujet de la liberté des femmes, entame, voix de sirène sur brume de claviers. L'effet, immédiat, introduit un vent de fraîcheur dans le corps autant que dans l'esprit, un vrai courant d'air pur!
"Dieub on evel an avel" Je suis libre comme le vent!
Plusieurs touches au synthé, pleines de finesse, enveloppent un rythme mid-tempo roulant sur des vagues. Les arrangements aériens élèvent l'âme et redressent le poil.
Quel plaisir! Je ne m'enfuis pas je vole...

"War​-​Vor" (En mer) poursuit le voyage envoûtant.
Les notes de piano tombent éparses, la voix de Madeline suffit à quelques éclaircies.
Clavier, basse et batterie s'en mêlent discrètement et le mélange marine. La guitare place quelques rayons, brefs, et autres fulgurances à l'envers.
"Ha war vor  emañ ma c’harantez Gortoz a ran" (Et en mer se trouve mon amour, j'attends)
Un ciel gris sur (mélanco)lit de houle...

Une boucle programmée secoue le flux, particulièrement marqué par un phrasé de tradition bretonne.
La basse gronde et les baguettes saisissent le rebond. L "Ankou" leurre par son clair obscur.
Evidemment, ça parle de mort mais dans une sorte de capitulation.
Le final, moins sombre, laisse flotter la voix douce, doublée en choeurs, tel un soulagement sur la mélodie ondoyante.

"Bugale" (Enfants)
Un rythme lent, un peu électro, lance la complainte. La nappe de claviers et piano, planant en harmoniques, entretient un confort onctueux.
La voix de Madeline vient s'y poser délicatement.
A mi-morceau, un synthé zézayant invite la batterie qui apporte un peu d'énergie, moment à partir duquel interviennent des choeurs d'enfants.
La guitare, en suspension, déploie des ailes couvrantes. La mélodie atmosphérique contribue au transport d'un message de paix et de beauté :
"klaskomp da zerc'hel Ur spered bugel" (Essayons de garder Une âme d’enfant)

Ce trip atmosphérique, rempli d'embruns, incite à monter sur le pont sans crainte du mal de mer.
Jouée avec brio, la musique de Madelyn Ann, passionnante, donne envie d'en entendre plus et de plonger dans une communion en concert.
4 titres iodés pour 14 minutes servent d'apéritif (type vin blanc entre 2 mers), en attendant le plat de résistance, crustacés, poisson et algues au menu, on l'espère.
   
   
 
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11 décembre 2021 6 11 /12 /décembre /2021 08:47
Album - Skalli, Ins & Outs

 Album - Skalli, Ins & Outs

 

 Music Box Publishing

(michel) 

 

Skalli?

Des bijoux de fantaisie? Un négociant en vin? L'ex-belle-soeur  d'une nageuse, chevalier( ère) de la Légion d'Honneur devenue actrice? Un requin cultivé?

C'est tout? T'es en manque d'imagination?

Leur page YouTube spécifie: SKALLI, c’est deux musiciens parisiens fans de folk et de rock anglo-saxon, qui s’unissent dans les années 2010 pour faire vivre et partager leur musique et le son vintage de leurs idoles (Neil Young, David Bowie, le Velvet Underground).

Des précisions?

Florent Skalli ,  chanteur, multi-instrumentiste, dont le nom figure au line-up de plusieurs groupes parisiens au début du siècle, avant de le voir mettre le cap vers les States où il est enrôlé par l'équipe des Headgear Recording Studios ( R .I. P; depuis fin 2012), où il fréquente quelques individus pas idiots ( TV on the Radio, Yeah Yeah Yeahs, Moby,  Phosphorescent, Massive Attack, Animal Collective, etc....) et Serge Descombes, qui, sorti de la fosse, s'est mis à la batterie, on le retrouve au sein de, e a,  Orouni.

En 2012 paraît le minimaliste  ' Stories' , au succès confidentiel et, près de dix ans plus tard, la paire lâche 'Ins & Outs'  qui se veut plus ambitieux.

Tracklist:

01. I Feel Fine (2:30)
02. If You Fall (3:58)
03. Keep It for Yourself (4:29)
04. Lost Cause (4:49)
05. Pantomimes (3:22)
06. Pennsylvania Avenue (3:42)
07. The Ashes of Mine (4:48)
08. The Day Will Come (5:27)
09. The King of Rome (4:42)
10. Try Me (3:05)

Musiciens -   Florent Skalli (voix, guitares et claviers) et Serge Descombes (batteur, choeurs) + Virgile Allien à la guitare et à l'harmonica et Pierre Guérant à la basse.

Sur scène, Skalli recrute  Paul - Herry Pasmanian (basse, chœurs) et Galindo Cuadra (guitares, keyboard).

 

 

 

 

 

L'illustration de la pochette est signée Cléo Descombes, elle représente une dame pensive, qu'on dirait tirée d'un manga nippon, elle se demande apparemment ce que ses oreilles vont entendre dès que la rondelle sera glissée dans le lecteur.

Avec un premier morceau intitulé ' I feel fine', ton cerveau avance immédiatement les Fab Four,  mais ce sont des sonorités folk rock aux accents psychédéliques  rappelant les Byrds , Buffalo Springfield ou le Crazy Horse de Danny Whitten, que tu perçois.

Et comme eux, tu te sens bien,  tu sifflotes le refrain, tandis que des guitares sudistes, soutenues par un tambourin pas mesquin, balayent les airs.

Le midtempo ' If You Fall' navigue  dans les mêmes eaux, on aime beaucoup les sonorités élastiques de la guitare, la voix en contrepoint, les effets psychédéliques aux teintes late sixties  et des harmonies que n'auraient pas reniées America.

On a survolé une interview  donnée à un magazine pas con et appris que  'Keep it for yourself' est une fausse chanson douce, destinée à des gens pas vraiment aimés, des amis ayant trahi.

Après l'intro mélodieuse sur accords ciselés, le tempo monte.

 Le jeu métronomique du batteur permet aux guitares de broder librement, quelques soubresauts impulsifs  viennent supporter le refrain ...whatever you may know, what is it you wanna show, keep it for yourself ...  auquel succède un doublé de guitares digne de Wishbones Ash.

Super, ce morceau!

'Lost Cause' n'offre aucun coloris salsa à la manière des ' Causes Perdues' de Bernard Lavilliers, ici encore, l'inspiration est à chercher du côté de la scène psychédélique de LA , la sunshine pop, pratiquée par des gens aussi recommandables que Love,  Quicksilver Messenger Service ou Spirit .

Des harmonies vocales soignées, des la la la la 's quelque  peu racoleurs et des changements de rythme brusques, caractérisent cette plage habilement travaillée.

Le single ' Pantomines' , ses lignes d'harmonica précieuses, son sifflement allègre,  succède à la cause perdue. Les guitares alternent passages acoustiques et lignes électriques, elles te donnent une furieuse envie  de caracoler dans les champs, de cueillir une pâquerette pour la coincer entre  tes dents et de sourire à la vache qui te regarde bêtement. Malheureusement, ce n'est qu'un rêve, ça fait une semaine qu'une pluie immonde inonde prés et bosquets,  les vaches se cachent et les merles ne chantent plus.

Ne cherche pas la 'Pennsylvania Avenue' à Auch ou à Montauban, pour l'American Dream, direction Washington DC.

Prends ton temps, regarde les filles et écoute ces guitares décontractées!

Quoi, tu aimes J J Cale, nous aussi!

'The Ashes of Mine'. 

A force de fumer, je suis devenu cendre, c'est pas de Bowie mais d'André Santini.

C'est qui ce Santini?

L'acteur?

Non, un juriste qui fait de la politique.

Il fume quoi?

Des gitanes, mais n'utilise pas un billet de 500 francs ( nouveaux) pour allumer sa clope.

Assez plaisanté, revenons à nos agneaux.... un peu de poussière sur les doigts qui grattent l'acoustique mais un chant  propre et lumineux.

C'est le style de truc que tu veux entendre à ton enterrement, les cendres, tu les balanceras dans l'océan, un jour où il n'y a pas trop de vent.

Non, Johnny, un jour viendra tu me diras "je t'aime", ' The Day Will Come' raconte une autre histoire, un jour je pourrai compter sur toi , qu'il chante,  et les guitares batifolent, et t'as envie de fredonner le refrain, et elle va t'aimer et vous serez heureux et  vous écouterez Wilco, REM et pourquoi pas The Band!

Et le  Dave Matthews Band ?

Ouais, on continue?

Envoie...

Un downtempo satiné: 'The King of Rome' , rien que l'intro  à l'acoustique va te séduire, et puis si tu te prends pour Néron et que tu n'as nulle envie de partager le trône, on s'en fout, car nous on n'a pas l'ambition de diriger le pays, on veut juste profiter du moment présent, on prend la vie comme elle vient, maybe we'll be dead before we know, pas grave, c'est beau la vie, à Rome ou à Maubeuge.

 

Et puis, il faut que le voyage s'achève et donc voilà le rock 'Try Me'  ses guitares tranchantes, son appel à plus d'espace, aux cavalcades débridées, c'est chouette de terminer avec le morceau  le plus punchy de la collection.

 

Avec ' Ins & Outs', Skalli signe un album qui s'éloigne à mille lieues de la plupart des productions made in France pour nous projeter dans un univers plus proche de Tom Petty, de Bob Seger que de celui de Soprano ou de Kendji Girac, qui s'en plaindra?

 

 

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10 décembre 2021 5 10 /12 /décembre /2021 17:18
Altın Gün à la Kulturfabrik, Esch-sur-Alzette, le 05 décembre 2021

Altın Gün  à la  Kulturfabrik, Esch-sur-Alzette, le  05 décembre 2021 

 

Mitch Zoso Duteck

 
 
ALTIN GÜN – Kulturfabrik – Esch-sur Alzette (LUX) – 2021.12.05
Ne sachant pas de quoi demain sera fait, tant qu’il y a encore des concerts, autant en profiter, quitte à franchir, en toute légalité, la frontière Belgo-Grand Ducale. Ce soir, c’est d’un genre, un peu inhabituel, dont il est question puisque ce groupe Turco-Néerlandais nous présente une musique originale reposant sur les solides fondations de la musique traditionnelle Ottomane, enrichie par un savant mélange de blues et de rock avec un soupçon (mais juste une pincée très supportable) d’électro. Cocktail explosif et ultra puissant au niveau du rendu scénique en tout cas. C’est encore un band dont toute la richesse prend sa dimension réelle en concert. L’utilisation d’instruments traditionnels tels que le saz, ajoute encore plus de couleur locale à l’ensemble.
Des trois albums que comporte la jeune discographie d’Altin Gün, ma préférence va clairement au premier, le plus roots, simplement baptisé « On » il est paru en 2018 sur le label Bongo Joe. « Gece » voit le jour  l’année suivante, tandis que « Yol » le petit dernier de la famille, est paru cette année.
Les textes étant écrits et chantés en v.o. et ma connaissance du turc étant tout à fait nulle, je ne tenterai donc aucune supputation ni extrapolation en vous en donnant un avis quant à leur sens même approximatif si ce n’est que pour introduire une des chansons, on nous dit tout de même qu’un pourcentage de la vente des titres en téléchargement sur les sites de vos fournisseurs habituels ira à la sauvegarde de la planète.
Nous avons eu droit à 1h30 de concert intense et sans aucun temps-mort avec une danse très sensuelle comme seules savent le faire les sociétaires d’outre-Mare Nostrum (la Méditerranée pour ceux qui n’ont pas fait de latin). Une ambiance de folie pour un superbe concert (le dernier de la tournée) ponctué par une rencontre avec les musicos et, tant qu’à faire, une petite dédicace de « On ». A revoir. Güle güle, comme on dit là-bas.
Mitch « ZoSo » Duterck
Altın Gün à la Kulturfabrik, Esch-sur-Alzette, le 05 décembre 2021
Altın Gün à la Kulturfabrik, Esch-sur-Alzette, le 05 décembre 2021
Altın Gün à la Kulturfabrik, Esch-sur-Alzette, le 05 décembre 2021
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7 décembre 2021 2 07 /12 /décembre /2021 16:47
Album - 'Songs From The Elkhorn Trail,' Jim Lindberg

Album - 'Songs From The Elkhorn Trail,' Jim Lindberg

 

 Epitaph Records

 

NoPo

 Jim Lindberg - Songs From the Elkhorn Trail 2021

Avec un 'H', Lindberg aurait pu traverser l'Atlantique, il se contente, ici, de nous envoyer ses voyages musicaux.
Le gars, parfois bien énervé, compose, dénonce et le hurle dans Pennywise depuis plus de 20 ans, il était temps de souffler et de revenir aux racines de son enfance!

La très belle pochette de Bob Dob fait référence à 'Elkhorn Trail' près de la maison de Palm Desert où vivait le père de Jim (décédé en 2018).
Un dessin coloré présente Jim, assis, à la guitare, accompagné d'un PC portable allumé, devant un feu de camp. Qui consomme le plus?
Canettes, bouteilles, mégots et paquet de cigarettes jonchent le sol sec. Jim n'est pas en reste!
Une mule bien chargée, de couvertures, pichets, et d'un skateboard, semble apprécier la musique, contrairement à un élan dont les bois et ossements se perdent à terre.
En fond de paysage, la montagne contraste avec une forêt d'éoliennes défiant des sortes de palmiers qui lui font face.
Tout en haut, l'écriture jaune, du titre et du nom de l'artiste, frêle et tremblotante, barre les 'O' et marque d'une croix les 'I'. Jim, fragilement, fait son bilan, près de l'os, en 12 diagnostics courts.
01. The Palm Of Your Hand
02. I Feel Like The Sun
03. You're Not Alone
04. Hello Again
05. Don't Lay Me Down
06. Not One Of Them
07. Blood On Your Hands
08. Good Enough
09. It's Only
10. The Basement
11. On Fire
12. Long Way To Go

Produit et mixé par Tedd Hutt (GASLIGHT ANTHEM, LUCERO, DROPKICK MURPHY'S)

Les premières notes irrésistibles évoquent un Petty beatelsien et la voix, légèrement nasillarde et couverte, me fait penser à Graham Parker.
'The Palm Of Your Hand' peut servir autant à une baffe qu'à une caresse. Ici, on a droit aux 2! Les paroles fluides sont touchantes.
La guitare tout comme la batterie assure le rythme pendant que la basse, très musicale, se promène librement.
Le style légèrement folkisant dégage une atmosphère sereine avec choeurs et frappes dans la paume des mains.
Les 'whoa-oh' faciles à chanter embarquent le moindre auditeur passant dans le coin : "I said whoa-oh let your feelings show, You got the answer in the palm of your hand"

'I Feel Like The Sun' déverse une couche de claviers soyeuse au ton très américain. On est inexorablement entraîné dans une danse encore plus éloquente lorsque le souffle des trompettes mariachis surgit.
C'est si réconfortant de se baigner dans une telle évidence. Pourtant le constat semble rude :
"Cause I feel like the bastard son Of the vile and unlucky ones Riding off in the desert sun"
Le solo de trompette, culotté, déshabille nos préjugés. La plage nostalgique, cependant optimiste, invite à se charger au feu du soleil "But inside I’m still burning up".

'You're not alone' marche dans les pas d'une ballade vive et joyeuse au clair de lune. On suit avec entrain le type sympa qui gratte les cordes sensibles de sa guitare folk.
Michael Stipe (REM) pourrait nous accompagner. Les baguettes balayent plus qu'elles ne frappent dans une ambiance à la basse musicale.
"You got more friends than you will ever know", même si tu te sens seul, tu n'est pas tout seul!
D'ailleurs, voici les potes qui l'accompagnent sur l'album :
Marc Orrell Guitare
Joe Gittleman Basse
David Hidalgo Jr Batterie

'Hello again' interpelle par sa légèreté derrière des paroles mélancoliques lourdes de sens.
'My kingdom for a drink, It helps me not to think,... loneliness is my only friend'
Les accords de guitare ponctués bientôt par une corde en virgule font lever le coude et les sanglots dans la poitrine.
Au bout, un piano de saloon dégage des effluves de whisky et convie les buveurs à chanter en choeurs.

'Don't Lay Me Down' s'écoute religieusement auprès d'un feu de bois et d'une tente, image identique à la pochette.
Un violon vient nous faire frissonner malgré les flammes "Don’t Lay Me Down - Don’t Fall Asleep I’m drowning and I can’t speak".
L'auteur exprime une espèce de sensation de dépouillement face à la disparition de son père.

'Not one of them' sonne richement. Il contient des 'whoa-oh' de choeurs émoustillants qui correspondent au contenu lyrique des textes.
Ils dénoncent les faux amis et encouragent à ne pas leur ressembler.
Le refrain "The cold hearts – the fickle friends Don’t ever let me become one of them" claque, imparable.

'Blood on your hands' marie harmonica et voix avec une guitare véloce. Juste une impulsion au pied et une basse discrète viennent compléter l'instrumentation sobre.
Pas de sang sur les mains mais la main sur les cordes conduit ce morceau countrysant, totalement adapté à une soirée intime autour d'un feu de camp, un moment favorable à une remise en cause.
Le constat demeure sombre "Look around there’s nobody left you can trust... What happens when no one remembers your name?" 

'Good enough' comporte un balancement de la main sur les cordes tout aussi vif. Cette fois, guitare/voix suffisent à construire la structure de cette chanson rudimentaire et au message triste et simple :
"No one ever tells you that this life could be like this No one ever tells you that the streets at night are rough" qui se termine sur une timide éclaircie "They may have killed the body, but our dreams will never die'.

Le violon vient faire pleurer les cordes que les doigts frottent et le poil gratté se dresse et le coeur se serre, et ça suffit...
Un thème sur la brièveté de la vie "It’s only – a show that never lasts ... It’s only – a life then it’s gone too fast".

'The basement' s'avance âpre et quasi nu, juste une boite à rythmes, sommaire, une guitare, sans fioritures, et un chant, sans effet, puis un saxo rugueux s'invite par surprise au final.
Pour les paroles changement de cap à 180, Jim affirme d'emblée "Don’t take me down to the basement I really don’t wanna go" et conclut par "Let’s Go Down to the basemеnt I really do wanna go!".

'On fire' invite un harmonica sur une cadence élevée, marquée d'une simple frappe au pied.
Le débit de paroles essaie de suivre le rythme rapide de la main sur les cordes. En sortie, choeurs et roulements viennent participer au grand feu de joie pour la poursuite de ses rêves "Tonight I’ll set this town on fire".

'Long Way To Go' il y a du chemin parcouru, il en reste à parcourir... d'où je viens, où je vais, dans quel état j'erre, état d'âme et questionnement universel :
"Sometimes I don’t know where I’m going Can’t remember where I’ve been".
La guitare sèche accompagne la voix dépouillée, parfois juste entourée d'un violon.


Cet album sincère me rappelle celui de LUCERO que j'avais eu l'occasion de chroniquer début Janvier.
L'examen introspectif de l'artiste donne lieu à une expression libératoire perceptible dans sa musique facile à mémoriser.
Les chansons sont imprégnées de ses origines et du souvenir positif de son père.
Un bel hommage qu'il réussit à partager.
 

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