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  • : Bienvenue sur Concerts-Review, le blog des critiques de concerts. Nous mettons en ligne quelques critiques subjectives des concerts auxquels nous assistons. N'hésitez pas à nous contredire à travers vos commentaires.
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22 janvier 2024 1 22 /01 /janvier /2024 14:31
Les Studios partent en Live avec Trégorgones à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 19 janvier 2024

Les Studios partent en Live avec Trégorgones à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 19 janvier 2024

NoPo

TREGORGONES aux studios partent en live - Bonjour Minuit - Saint-Brieuc, le 19/01/2024

On connaissait les gamins de Paris, les Gones de Lyon (bien perdus en ce moment), 'gone(s)' signifie aussi '(portés) disparus'... sauf que les mômes du Trégor, eux, sont bien là et prêts à en découdre.

L'horror trio décide de faire dans le death en 2016. Leur 1er EP 3 titres "La mort, ma muse" parait fin 2021. Un titre, au jeu de mot qui tire un sourire vers la grimace...
On les rapprochera des nounours Gorod ou Beyond Creation.

Les 3 m(a)ourants :

Guillaume Gindre, plutôt que gémissements, rugit et crache des screams; il joue aussi de sa belle guitare électrique, 7 cordes (ça en fait plus à son arc... ou à sa potence aaaargh!).
Damien Tourron ne va pas tout rond dans sa tête car il barrit, il parait... et sa trompe ressemble à une basse. Je dirais même plus, je crois qu'il grogne tel un Ork du seigneur des anneaux!
Melaine Marquier tape sur sa batterie et pédale, comme un malade, plus vite que Vingegaard ou Bernard Hinault, le régional de l'étape!


Guillaume, l'œil torve et inquiétant, le poil court sauf sous le menton, prend possession d'un territoire, côté droit de la scène face à nous.
Damien prend l'aile droite, avec sa mèche blonde rebelle qui lui barre le visage la plupart du temps.
On devine Melaine, au fond, parfois dans le brouillard, et masqué par ses cymbales.  

'Disincarnate' lance la troupe sur une autoroute vers l'enfer (mais pas avec le même véhicule).
Un 1er riff assommé de coups sourds qui basculent aussitôt sur la double-pédale.
La voix, pleine de grains, passe du grave démoniaque au sifflement aigu du serpent. Damien joue les jolis chœurs en imitant (vachement bien!) l'égorgement du goret.
Le rifd porteur, tournoyant, vous envoie direct de profundis. On repère des dérapages death métalliques sur la guitare, ponctués parfois par un crash.

Passage théâtral, Guillaume relatant le début d'un voyage chelou à l'entrée de la grotte 'Like a ship in a bottle'.
Une grotte car on a l'impression de participer à une messe noire conjurant des puissances pour se protéger des monstres.
Guillaume insiste sur les fins de phrase en hurlements gonflés par les grondements souterrains de Damien. Décollage tout en secousses, ça décoiffe...
Si t'as pas peur, t'es ouf!

On monte dans les tours avec 'Alone together' joué à la vitesse de l'éclair que ce soit au niveau des riffs ou de la batterie roulante.
Quelques breaks sur le refrain (quoi! Y'a un refrain? Ben oui, ils répètent 'All alone' l'un, 'together' l'autre) permettent, à peine, de reprendre sa respiration. Les gratteux semblent pourtant se balader, carrément!
Un ralentissement juste pour prendre de l'élan (lent), un magnifique solo file... aucun coup de barre... ou alors juste sur ta tronche!


Terrrriblement sombre sonne l'intro de 'Deus ex-machina' partie dans un rythme lent et lourd, bousculé par des roulements.
Nous sommes enchainés par 3 titres que l'on ne pourra pas séparer (invocation des Dieux, la genèse et après, la création) : 'Deus ex-machina/Sic Mundus creatus est/Beyond the creation' (merci Bruno Guézennec pour le partage de la vidéo!).
Suit un solo de guitare appliqué qui vous serre la gorge. Le chant crié vient se heurter aux grattements vifs et noirs des guitares.
Tel le tocsin funèbre, Melaine vient cogner une cymbale chinoise éclatante. Nouveau départ de headbang pour une séquence 'Véronique et Davina'
'Que la lumière soit!' (let there be light?) et le solo de guitare donne l'impression de percer un tunnel vers les entrailles de la terre.
Guillaume invite au circle-pit lancé par quelques furieux au plumage hellfestien.
Puis les bras se tendent dans des 'Hey! Hey! hey' belliqueux et en même temps fraternels (ce que ne comprennent pas toujours les opposants de la musique métal).
Comme me dit ma pote Laurence 'Ils sont gentils ces métalleux, ils débarrassent même leurs couverts!'.

Des 'Merci' tout aussi gutturaux, ça râpe (à fromage!).
Ouch! Sacré défi physique et mental! On aperçoit le visage en feu de Melaine, ça doit dégouliner sec (ou plutôt mouillé!).
Ne croyez pas qu'il n'y ait que bruit et fureur, leurs sons, travaillés, sont parfaitement maitrisés!
Les 2 frontmen semblent satisfaits et les hormones font leur effet. Guillaume, tout sourire, discute avec les premiers rangs...
Quand on vous dit qu'ils sont mignons ces amateurs de musique extrême!



 

1- Disincarnate
2- Like a ship in a bottle
3- Alone together
4- Deus ex-machina
5- Sic mundus creatus est
6- Beyond the creation
7- Perpetual motion

 

Les Studios partent en Live avec Trégorgones à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 19 janvier 2024
Les Studios partent en Live avec Trégorgones à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 19 janvier 2024
Les Studios partent en Live avec Trégorgones à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 19 janvier 2024
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22 janvier 2024 1 22 /01 /janvier /2024 08:25
Les Studios partent en Live avec Drive Aid à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 19 janvier 2024

Les Studios partent en Live avec Drive Aid à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 19 janvier 2024

NoPo

DRIVE AID aux studios partent en live - Bonjour Minuit - Saint-Brieuc, le 19/01/2024


Après l'ouverture de la soirée par le sympathique groupe de reprises Jaya, on retrouve Drive Aid apprécié, notamment, au tremplin Attrap'sons (
live report ici).
Le lineup, piloté par le fan de grunge des 90's (Nirvana, Pearl Jam et Soungarden en tête) Rex Regis, n'a pas bougé :
Reg : Chant, guitare
Lucas : Basse
Mathieu : Batterie
Dimitri : Guitare

... n'a pas bougé mais sur le point de... Mathieu donne son dernier concert avec eux et, à ce titre, se fait bien chambrer!


'Grow' débute dans des mouvements en moulins sur la batterie.
Les trois guitares épaississent, ensemble, le flux alors que le chant se veut tristement monocorde mais les éructations vocales ponctuent souvent les phrases.
Un solo de guitare ellipsoïde s'éteint dans un marasme.

Un riff tournoyant introduit 'Just to see' aux cymbales écumantes.
La batterie claque puissamment ne lésinant pas sur roulements et flams.
La basse tonne, facile dans le texte mais moins sur les cordes, dans lesquelles on finit, sous une pluie de coups.  
Quant au chant, il n'oublie pas les égratignures .... dont la voix reg'orge...

'AC' commence dans un groove à la batterie.
Part prégnante à la rythmique qui laisse, par moment, le champ libre à la basse tonitruante de Lucas.
Après l'interjection de Reg encourageant St Brieuc, le ton monte dans des dérapages contrôlés.
Final avec un solo de gratte, sec, de Dimitri.

Le riff de 'Fundus', classique, mais tranchant, donne des envies gourmandes de 'encore'.
Dimitri et Lucas croisent les baiönnettes dans le dos de Reg. La cadence incite au battement du pied autant qu'au headbang.
Le solo de guitare, fiévreux, part dans la dissonance avant de calmer le jeu et pour quelques secondes, la batterie ne répond plus.
Ce passage, mélancolique, prend aux tripes avec la voix accrochée au plus haut, sans que Reg glisse, et qui se fait exploser par le retour de Mathieu tout en puissance.

L'entrée en matière de 'Candling town', au riff accordé très bas, montre que le stoner fait partie de leurs influences.
Le chante se traine, lancinant, et les frappes pèsent lourdement, lestées par la basse.
Lorsqu'on entrevoit une éclaircie, la voix se perd dans un étranglement.

Le titre 'XIII' ne porterait pas bonheur? Plus de son dans la gratte de Reg!
Ah si, ça y est, c'est reg'lé! D'entrée, les cymbales éclaboussent!
L'alternance rampante va chercher quelques bribes dans La Grange des ZZ Top.
Le chant griffe, agressif, jusqu'à s'érailler le gosier sans reg'ret.
Sur un court passage sombre, Reg gâte, seul, puis relance la sauce.

Reg introduit 'Twanged' comme un morceau parlant des errances et autres bizarreries dans la vie de tout un chacun...
Un son métallique, gratté à la guitare, marque l'instrumentation du morceau.
Le couloir, central, tendu et crescendo, reste un moment de bravoure qui aboutit sur un final particulièrement mélodieux et impétueux.

Le dernier morceau 'No man's land', au sens du set autant que de sa récence, lance Dimitri dans le grand bain vocal.
L'intro, à la guitare, installe un riff, lancinant et reg'ulier, chevauché par la voix de Dimi, qu'on n'a pas l'habitude d'entendre.
Son chant, scandé, alterne avec celui de Reg, aux intonations de Brian Molko, hurlements en sus.
Des roulements, en milieu de morceau, attisent des braises qui s'enflamment, des cris s'écorchant sur le micro.
Hommage en bordel pour Mathieu qui a assuré de ouf!



La musique de Drive Aid, dynamique et sans reg'ression, nous entraine franchement dans des mouvements incontrôlables plus ou moins gracieux.
On se prend des vagues de plein fouet, comme une claque régénérante, le son se montrant largement à la hauteur.
Un set, très énergique, autant apprécié par le groupe, qu'on sentait dedans pour la der de Mathieu, que par le public!



SETLIST
1- Grow
2- Just to see
3- AC
4- Fundus
5- Kiss of electric
6- Candling town
7- XIII
8- Twanged
9- No man's land

Les Studios partent en Live avec Drive Aid à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 19 janvier 2024
Les Studios partent en Live avec Drive Aid à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 19 janvier 2024
Les Studios partent en Live avec Drive Aid à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 19 janvier 2024
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19 janvier 2024 5 19 /01 /janvier /2024 12:56
BACK TO BEFORE AND ALWAYS....Original Mirrors

BACK TO BEFORE AND ALWAYS....Original Mirrors

 

Flashback

Considérations périodiques... par NoPo!

BACK TO ... BEFORE AND ALWAYS - Original Mirrors - 'Feel like a train' - album "Original Mirrors"

Les miroirs sont d'origine. Il s'agit d'un groupe de Liverpool (comme d'autres...) qui ne s'est pas trop éternisé publiant uniquement 2 albums.
Cependant leur leader Ian Broudie, ex. Big in Japan (le punk hein, à ne surtout pas confondre avec le tube!), fera une belle carrière ensuite produisant Echo & the Bunnymen, the Fall,  Wall of Voodoo, the Coral, Pale Fountains, Noir Désir etc etc etc, puis formant Care et surtout The Lightning Seeds à l'orée des années 90, tout seul comme musicien producteur sur le premier album de 1989... on a même failli l'appeler 'Rémy'.
Zak Starkey, le fils du moustachu liverpudlien (l'été aussi), bon à la baguette, comme son père, fera même un passage chez eux....
De nombreux musiciens, d'ailleurs, circuleront entre formations New-Wave de l'époque, de The Lotus Eaters à Echo & The Bunnymen ou The Icicle Works en passant par The Woodentops etc etc etc
Les graines éclairent toujours, suffit d'écouter 'See you in the stars' dernier LP paru en 2022.

Mais, revenons à nos miroirs!
Leur premier album monte une usine à tubes pour qui aime la new wave sautillante.
Autant ce premier album reste fantastique autant il vaut mieux oublier le second, n'est-ce pas Ian?
'J'aime bien notre premier album mais le second n'est rien d'autre qu'une perte de temps... Je ne sais même pas ce que c'est, en tous cas, je n'en suis pas très fier!
Parti à Londres, je crois que j'avais perdu mon identité...' Voyage, voyage!

Le dessin numérique, de la pochette de 1979, montre une tête de hurleur, cheveux bruns hirsutes, bouche grande ouverte, et lunettes réfléchissantes, sur fond urbain gris.
3 gros traits rouges en oblique et un quadrillage bleu essaient de faire rentrer l'objet dans des cases...


Dès les premières notes de 'Sharp words', on est happé par une mélodie scintillante et des 'wohohoho' à reprendre ensemble.

Juste après, on devine la réappropriation du morceau 'Reflections' des Supremes (pas NTM hein?), aux suprêmes claviers qui feraient passer pour des moches ceux de Depeche Mode.

Des chœurs à battre à l'intro de 'The boys the boys' vif, joyeux et franchement exaltant. Les guitares jouent en retrait sauf la basse au son post punk.

'Flying' porte bien son nom avec des claviers en couche évanescente ou touches scintillantes et son refrain ondoyant imparable... (I believe I can fly). Un solo mêlant plusieurs guitares et un sax.

'Chains of love' enchaine avec une mélodie laser telle une soucoupe dans le ciel! 'Lalala' à répéter comme des idiots et ritournelle aux synthés qui sortent vain-coeurs!

'Could this be heaven', une question à laquelle tu ne peux répondre que 'Yes' grâce au rythme carrément disco avant un refrain entonné en chorale.

Sur 'Boys cry' Original Mirrors s'amuse à contredire the Cure avec une cadence presque rockabilly.

'Night of the angels' reste le morceau le plus sombre et le plus lent du disque mais beaucoup plus aérien sur le refrain.

'Panic in the night' chaloupe sur sa rengaine aux effets synthétiques qui aboutit à un refrain, bien balancé, et emballant avec son duo piano/sax sur une basse gourmande.

'Feel like a train', titre le coda où l'on aurait pu remplacer 'Train' par 'Flying saucer' tant l'impression d'un vol à la vitesse de la lumière porte la compo.
Roulement de tambours accompagné d'un sifflet électronique, le train démarre impétueusement et va vite décoller. Tchac tchacatchacatchac...
Des sons variés marquent le rythme (handclaps, frappes sur le cercle ou charley, claquements divers...) sur des rails, bombés par la basse, qui conduisent, par des enchainements chiadés, au firmament, avec une voix lactée et un refrain euphorique qu'on attend ensuite avec impatience.  
La dernière embardée, propulsée par un long battement essoufflant, nous galvanise littéralement dans un nuage de synthés.
La progression, au sifflement telle une cocotte minute, monte intensément vers les étoiles, au point de sentir des effets de plusieurs 'G' dans la poitrine.
G'xplose dans l'exaltation!  'Train... train... train... train...'

Un album remarquable (remarqué par John Peel, fervent supporter), et réfléchissant, un des rares où l'on peut regarder devant pour voir derrière et même vice-versa (mais pas recto-verso)!  

 

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17 janvier 2024 3 17 /01 /janvier /2024 15:07
Luna - double single - Satellite of Love and Starman

Luna - double single - Satellite of Love and Starman

 Double Feature Records

michel 

Les covers EP's, albums ou singles fleurissent ces derniers temps, après Nicki Bluhm qui s'est attaquée au répertoire des premières  années de Cher, voilà les new-yorkais de Luna qui proposent un double single de reprises, face A, Lou Reed, face B, David Bowie.

 

On aurait pu analyser James Blake,  Living Dead Girl, Ghost, Eagle-Eye Cherry, Zaho de Sagazan ou Imperial Triumphant qui, à l'instar de John Lennon, David Bowie, Patti Smith et de bien d'autres,  ont fourgué des enregistrements constitués de reprises.

 

Luna:  tu oublies la star ukrainienne Krystyna Viktorivna Bardash ou mademoiselle Luna, la DJ bruxelloise mythique, il s'agit du groupe de Dean Wareham ,  ex Galaxie 500 et membre du  duo Dean and Britta ( Britta est sa conjugale), formé en 1990/1991 avec Stanley Demeski  ( The Feelies) et  Justin Harwood ( The Chills).

Le trio a rapidement recruté un quatrième élément , le guitariste Sean Eden. 

Ces quatre individus  sont crédités sur le troisième album du band, 'Penthouse', considéré comme un disque essentiel des 90's.

D'inévitables  changements de personnel surviennent, le groupe continue à se produire sur scène et à pondre des albums avant un split provisoire en 2005.

Renaissance 10 ans plus tard et de nouveaux disques,  'A sentimental education' , only cover songs et déjà un Bowie et un Velvet, suivi par  deux EP's , le dernier 'Postcripts' en 2019. 

Line-up actuel: Dean Wareham ( vocals, guitar)  , Sean Eden ( guitar) , Lee Wall ( drums)  and Britta Phillips ( bass, keys, vocals ) .

Tracks

 Lou Reed’s Satellite of Love and David Bowie’s Starman.

Le satellite of love sur la pochette ressemble plus à une fusée sortant d'une boîte cadeau qu'à un engin de la NASA.

Les liens unissant Luna et Lou Reed sont forts, ils ont partagé l'affiche de plusieurs concerts, Lou Reed poussant de temps en temps la chansonnette aux côtés de Dean Wareham, comme il l'avait fait à Lokeren  ( en 2007) aux côtés de Garland Jeffreys ( un grand moment).

 

La version originale de ' Satellite of Love' se trouve sur ' Transformer'   gravé en 1972, deux ans après  que Lou ait pris congé du Velvet Underground.

Si le titre n'a pas la même envergure que le monstre ' Walk on the wild side' ,  le satellite de l'amour  composé du temps du Velvet n'en demeure pas moins un tube inaltérable, avec un David Bowie assurant les backings.

Rappel, le  Thin White Duke et Mick Ronson avaient produit l'album.

Que dire de l'approche que  Luna propose dans l'optique de leur Lou Reed/Velvet Underground tribute set?

Que la voix de Dean est moins nasale que celle de Lou, que la tonalité des backings diffère sérieusement ( moins de pom, pom, pom) ,  que le piano de Mick Ronson est remplacé par un son de claviers et que le solo de guitare de Sean Eden est plus ronsonesque que celui présent sur l'original, bref, si l'adaptation est respectueuse, elle ne se contente pas de reproduire le morceau à l'identique, ce qui fait sa force.

L'intensité cosmique est indéniable, sur scène le titre doit cartonner!

1972 c'est aussi l'année où David Bowie soumet l'incroyable 'The Rise and Fall of Ziggy Stardust and the Spiders from Mars', un disque qui t'a tellement marqué que tu as baptisé ton chat ' Ziggy'.

Au moins cinq tubes indémodables sur cette plaque: "Ziggy Stardust"  – "Suffragette City"  – "Rock 'n' Roll Suicide"  – "Five Years" et "Starman".

"Starman" que Luna vient de reprendre.

Intro à l'acoustique, comme chez Bowie, mais elle est enveloppée dans des sons spatiaux , la voix de David survient comme détachée alors que le moog, les cordes, et les percussions de Mick Woodmansey forment un arrière- plan  cotonneux.

Moins d'effets sidéraux chez Luna, mais une mise en avant de la guitare fluide, a straight version, qui nous fait oublier la honteuse récupération commerciale que l'on doit aux conseillers d'Elon Musk pour son voyage vers Mars à bord du Tesla Roadster.  

 

Ce double single est une parenthèse pour Luna,  qui a ravi tout New -York lors du  show donné au Fillmore pour le  New Year's Eve .

 "Luna plays Lou Reed" a fait un tabac!

 

 

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16 janvier 2024 2 16 /01 /janvier /2024 19:22
Les Zef et Mer 2024 avec Rozètt et Endro , Le Cap, Plérin, le 13 janvier 2024

 Les Zef et Mer 2024 avec Rozètt et Endro , Le Cap, Plérin, le 13 janvier 2024

michel

 

Dernier volet de la revue:  Rozètt et Endro, présentés par le narrateur de service Lukaz Nedeleg, qui a décidé de nous balader, en pleine nuit, aux côtés des pêcheurs de Douarnenez, qui comme lui se demandent où est engloutie la cité d'Ys.

Derrière les tentures, un trio se prépare: Rozètt!

Quoi, du saucisson, mais, non, et oublie  la décoration que tu  portes à la boutonnière, Rozètt,  le groupe, interprète des  chansons de Haute-Bretagne, revisitées en y incluant  des influences  jazz et  folk.

Les intervenants: Maxime Lhermitte : chant, guitare acoustique / Carmen Leroy : flûte traversière, chant  et Eva Cloteau : violoncelle, chant.

Le reclus barbu fait partie du groupe Les Gars d'en Bas, du duo Lôv, du trio Wakan, et du groupe de jazz, Veni Vidi Swingi. 

La copine de Georges Bizet joue de sa flûte dans le Duo Sons Volatiles, la jeune diplômée des conservatoires de Rennes et de Rueil-Malmaison se produit également avec maman au sein de la compagnie La Mère - La Fille.

Eva s'entend chez Peldrút et Stradibalius.

Rozètt a décidé de reprendre le répertoire de la chanteuse et passeuse de tradition du Pays de Redon, Clémentine Jouin.


Eléments biographiques: Clémentine est née en 1926 dans le grand village de Noyal, en Sixt-sur-Aff, au nord de Redon, dans une famille de petits cultivateurs, s'exprimant en gallo, ils possédaient trois vaches, deux bœufs, mais pas de récepteur radio.

A l'époque les chants s'entendaient lors des veillées, les noces, les kermesses à l'andouillette et les enterrements, curieuse, Clémentine a appris 120 chansons du pays de Redon, qu'il lui arrive encore de chanter de nos jours.

Une voix off grésillante présente la première chanson ' Mon père a fait faire un bateau', Maxime entame le premier couplet de ce rond fripon , Eva et Carmen se chargent des secondes voix.

A première vue, les filles n'étaient pas farouches à l'époque....

Si les anciens interprètent le chant a capella, l'accompagnement sonore proposé par Rozètt apporte une touche moderne à la comptine.

La seconde ritournelle, l'an dro / hanter dro ' Derrière chez mon père' se révèle tout aussi grivois, du coup, on se demande si Georges Brassens, bien que né à Sète, n'avait pas du sang breton dans les veines.

Ce n'est probablement pas un hasard s'il a acquis un bien à Lézardrieux.

Puis vient le point fort du set , a capella, le trio réuni auteur d'un micro inexistant propose la morne complainte ' Les garçons amoureux, grand dieu qu'ils ont de la peine'., un air qui a le don de te replonger au début des seventies, quand Malicorne, Alan Stivell, Mélusine, La Bamboche ( de Lyon) et bien d'autres, sous l'influence du folk ricain ( Pete Seeger, Woody Guthrie, Dylan, Phil Ochs...) décident de remettre la tradition musicale régionale à l'honneur.

Chacun reprend sa place et ramasse son instrument pour un dernier chant galant, sous forme de hanter dro , ' C'était par un beau clair de lune' , le final instrumental bien enlevé. a enthousiasmé une bonne partie de l'assistance.

L'ethnomusicologie n'est pas l'apanage d'Alan Lomax, en Bretagne, Rozètt a intelligemment profité du répertoire collecté par Clémentine Jouin , l'a dépoussiéré pour l' habiller de subtils arrangements, et le qualifier de trad progressif.

Hautement recommandable!

 

Endro, c'est une harpe celtique maniée par  Klervi Rouyer et une guitare acoustique, effleurée par Neven Le Pennec.

Le groupe a vu le jour en 2021, année où Klervi et Neven décident de voyager à bord d'un voilier et de donner des concerts lors des différentes escales.

 813 miles nautiques au compteur et  plusieurs arrêts pour inviter le public à rêver à leurs côtés à l'écoute  de leurs compositions.

Revenus sur terre, Endro grave un album, « Troiad ar c’herdin », dont Plérin entendra des  extraits cet après-midi.

On dit que la harpe est l'instrument  des anges, lorsqu'elle secondée par une acoustique ciselée, le risque d'être ensorcelé est bien réel.

'Edig'  signifie tourbillon, paraît-il,  et pourtant il n'était pas question de tornade ou de typhon mais bien d'un fond sonore à la fois zen et d'une dimension onirique  propice à la méditation  , à l'instar de certaines compositions de Pat Metheny. 

Le duo embraye sur une mazurka new age  dont le titre traduit en français se lit ' La Lumière',  elle rayonne et fait disparaître les ténèbres.

Sérénité, grâce, frivolité,  et lignes mélodiques irisées pour un nouveau titre  ( Les îles),  plus vif et  joué en avant-première lors des Zef et Mer.

Le périple se termine par  ' Kan al Laboused' ( le chant des oiseaux) , un dernier morceau  à rapprocher à la fois  des compositions en fingerpicking  de Leo Kottke et du chamber folk de la harpiste Joana Newsom.

 

Après Plérin, le festival passait à Rennes, le 20 janvier Guer et puis Nantes, le 11 février, doivent encore   accueillir la caravane Zef et Mer.

 

A Plérin on attend l'édition 12 avec impatience!





 

Les Zef et Mer 2024 avec Rozètt et Endro , Le Cap, Plérin, le 13 janvier 2024
Les Zef et Mer 2024 avec Rozètt et Endro , Le Cap, Plérin, le 13 janvier 2024
Les Zef et Mer 2024 avec Rozètt et Endro , Le Cap, Plérin, le 13 janvier 2024
Les Zef et Mer 2024 avec Rozètt et Endro , Le Cap, Plérin, le 13 janvier 2024
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16 janvier 2024 2 16 /01 /janvier /2024 14:53
Les Zef et Mer 2024 - Jean-Luc Thomas et Gab Faure, au Centre culturel le Cap à Plérin, le 13 janvier 2024.

Les Zef et Mer 2024 - Jean-Luc Thomas et Gab Faure, au Centre culturel le Cap à Plérin, le 13 janvier 2024.

NoPo - photos Noelle

Jean-Luc Thomas et Gab Faure au Cap de Plérin pour les Zef et Mer - Samedi 13/01/2024


*** *** (Rappel de l'introduction faite sur le Live Report de DESCOFAR - Je suis encore d'accord avec ce que j'ai écrit précédemment, c'est bon signe!-)

Les effets mer et du zef, on connait bien par ici et pourtant, je confesse découvrir, depuis moins de 2 ans, cette manifestation décoiffante dont on compte pourtant 11 éditions aujourd'hui!
Sans être féru de la culture bretonne, je dis 'chapeau' (et pas forcément 'coiffe bigoudène')!
La riche idée consiste à porter divers artistes dans plusieurs lieux et villes bretonnes sur un temps de prestation relativement court.

6 artistes musicaux cet après-midi, disposent de 20 mns chacun pour leurs sets, séparés de quelques entractes parfois complétés par le brillant conteur Lukaz Nedeleg.
A une époque où les auditeurs zappent de single en single, cette durée, équivalente à une face de vinyle, ne laisse pas le temps de s'ennuyer tout en donnant un aperçu des capacités de l'artiste.

Les organisateurs arrivent à tenir un timing très serré.
On s'installe dans un auditorium, très confortable, au son enveloppant qui délivre beaucoup de détails et aux lumières très plaisantes. L'amphithéâtre est aux trois quarts plein avec mouvements libres au cours de l'après-midi.

*** Fin du rappel (et non rappel à la fin comme pour les concerts!)


Partis d'un fest-noz pour amener des fonds à un village au Mali, depuis 2020, Gab et JL font dans la tradition et l'improvisation, qui devient acrobaties, compte-tenu de la technicité de leur jeu.
D'ailleurs, ils ont enfilé des tenues seyantes ressemblant à des kimonos (confirmant le métissage porté par leur musique venant d'Irlande autant que du Brésil ou des Balkans) et facilitant les mouvements.
A l'aise dans leurs baskets (qu'ils ne chaussent pas, ils sont pieds nus!), ils manipulent avec souplesse flûtes et violon.
La belle barbe noire de Gabriel compense l'imberb'méabilité de Jean-Luc.
Le voyage porte leur musique "Il n’y a pas de projet, que du trajet".


Ouverture par une composition de Jean-Luc à influence celtique mais aussi orientale.
Le vrombissement du violon contraste avec le vol de la flûte, légère. Flagrante la complicité du duo, avec des 'stop and go' précis, et des regards malicieux.
Le violon prend, ensuite, l'avant-plan alors qu'on entend une percussion comme des coups à la porte. Avec alternance, la flûte reprend la main avant d'inviter le violon à s'embarquer sur une pétulante danse celtique.  

Le 2ème titre est composé par Gabriel qui notifie son pote, sonneur du Bagad de Kemper, Yeltaz Guenneau (cornemuseur, ayant collaboré avec Red Cardell notamment) pour une gamme éthiopienne qui aboutit à un lipogramme en 'Sol', c'est à dire sans 'Sol' (sauf la dernière note)...
Une Gigue irlandaise en 'La' au final sans 'Sol' mais sur le plancher!

L'émouvante composition suivante porte la tristesse, suite au décès de la sœur de Gabriel. Un hommage à ceux qui partent et une musique pour ceux qui restent aussi...

Le dernier morceau, écrit par Gabriel, parle (musicalement) de voyage et d'amour, un truc vif et joyeux.
La flûte ponctue des phrases puis volette pendant que le violon dessine des arabesques.
Jean-Luc marmonne dans sa flûte traversière (me rappelant Jethro Tull). Gabriel se met à fredonner alors que la flûte émet des sons percussifs.
Puis à nouveau un souffle bruyant se combine à un bourdonnement au violon.


Voilà un sacré duel virevoltant, nous sommes 'IPPON' debout (comment ça c pas possip?)!!
Un album à écouter 'Gwiad' (tissage en breton).


 

Les Zef et Mer 2024 - Jean-Luc Thomas et Gab Faure, au Centre culturel le Cap à Plérin, le 13 janvier 2024.
Les Zef et Mer 2024 - Jean-Luc Thomas et Gab Faure, au Centre culturel le Cap à Plérin, le 13 janvier 2024.
Les Zef et Mer 2024 - Jean-Luc Thomas et Gab Faure, au Centre culturel le Cap à Plérin, le 13 janvier 2024.
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15 janvier 2024 1 15 /01 /janvier /2024 16:19
Les Zef et Mer 2024 - Lukaz Nedeleg - TekMao et Pêr Vari Kervarec et Caroline Faget au Centre culturel le Cap à Plérin, le 13 janvier 2024.

 Les Zef et Mer 2024 -  Lukaz Nedeleg - TekMao et Pêr Vari Kervarec et Caroline Faget au Centre culturel le Cap à Plérin, le 13 janvier 2024.

michel

Plérin, samedi 13 janvier 2024, le retour de la mouette,  pour la onzième fois, les rencontres Zef et Mer se déroulent dans le coquet centre culturel Le Cap à Plérin.

La scène bretonne émergente à l'honneur, Sophie Glarner et son équipe de bénévoles  ont concocté un programme de choix, varié, osé ou respectueux des traditions.   

Le menu et l'horaire:

 14h30-14h40 : Lukaz Nedeleg

14h45-15h05 : Descofar

15h10-15h30 : JL.Thomas et Gab Faure

15h35 : Pause

15h55-16h05 : Lukaz Nedeleg

16h10-16h30 : Tek mao

16h35-16h55: Per Vari Kervarec duo

17h : Pause

17h25-17h35 : Lukaz Nedeleg

17h40-18h : Rozètt

18h10-18h30 : Endro

 

Pascal se chargeant du début de la session, on embraye sur la séquence succédant à la première pause ( le timing étant plus ou moins respecté). 

Seconde apparition du conteur  Lukaz Nedeleg.

Né à Brest, mais désormais établi  au fond de la baie de Douarnenez, ce grand garçon, sympathique et souriant, manie le verbe et l'art de raconter à la perfection.

Conteur, donc, mais aussi poète, slameur, comédien  et accessoirement conseiller en voyages, proposant des prix fort éloignés des arnaques SNCF ou encore Evasion pour presque pas un rond.

Dernier projet: le spectacle Ahès aka Dahut, mettant en scène Dahut, la fille du roi Gradlon dans la légende de la ville d 'Ys.

Tout un programme, la première est prévue pour le 8 novembre 2024 à Plozévet.

Plérin, en avant -première, a eu droit à quelques extraits de l'épopée légendaire.

Tu le sais: Dahut a  provoqué  la submersion de la cité d'Ys par l’océan à cause de ses péchés, Lukaz mène son enquête pour retrouver la princesse et la ville engloutie.

Le final en freestyle lors de sa deuxième intervention a tenu le public en haleine, en attendant la suite du feuilleton.

Avant de s'éclipser il a tenu à annoncer les deux groupes prévus avant la seconde pause: TekMao et  Pêr Vari Kervarec et Caroline Faget.

TekMao remue la terre dans les hangars, dixit Lukaz.

On se rendra vite compte que TekMao chamboule tout sur son passage.

Ils sont trois, fringués comme des ouvriers de construction,  sans le casque: Malo Breton, Malo Gentil et Gweltaz Foulon.

Le gentil joue de l'harmonica et de la cornemuse, le Breton , qui n'est pas anthropologue,  tout enfant a reçu une guimbarde comme cadeau de Noël, plus tard on lui a refilé une bombarde, le troisième larron,  que tu ne verras pas sur une croix à côté du Christ, Gweltaz Foulon, fait office de DJ et de beatmaker,  il te distille d'énormes techno beats,  capables de causer un séisme dont la magnitude atteint au minimum 8,7 sur l'échelle de Richter.

Démarrage relativement serein, la guimbarde et l'harmonica froufroutent gentiment, quand soudain un carillon, annonçant les vêpres, se fait entendre, le mec derrière les platines lance la machine infernale, boum, boum, boum....  kick puissant , méchants claps,  on est loin de la musique  bretonne traditionnelle, place au fest noz hardcore techno.

Les deux Malo ont troqué leurs jouets contre une bombarde ( logique pour canonner) et une cornemuse ( logique pour encorner) et ça fait mal, très mal.

Comme ils n'ont pas annoncé les titres des morceaux interprétés, on te signale l'existence d'un album intitulé  ' Le Maill' , maill pour un maillet, tu vois le genre!

Gweltaz lance une bande, l'harmonica et la guimbarde rappliquent,  c'est parti pour un techno blues entêtant, sans doute ' An Dro'.

Même scénario que lors de la plage un, la bombarde et la cornemuse  transforment la danse bretonne en rave party hallucinante.

C'est tellement addictif qu'un groupe de gosses, échappé du jardin d'enfants,  vient se poster face au trio pour entamer une gigue sauvage sous l'oeil attendri de maman.

Les mousquetaires et Milady sont vite rejoints par quelques prépubères excités  qui transforment l'espace face à la scène en cour de récréation, interdite aux plus de douze ans.

TekMao, impétueux,  poursuit son trip renversant, les mioches ont entamé une ronde démoniaque, qu'ils agrémentent de glissades intrépides.

20', c'est court, un sample est largué pour amorcer la dernière tirade, justement tirée d'une série.

On se croirait revenus aux heures de gloire de la New Beat,  illustrée   par les ineffables Confetti's  ou L.A. Style. 

Ce qui est sûr, c'est que le cocktail   TekMao  n'a  laissé personne indifférent, mais comme le dit la pub, à consommer avec modération pour éviter le delirium tremens.

Après la Breizh tekno décoiffante , made in Plounéventer  sans additifs suspects,  de TekMao, retour au patrimoine ou plutôt matrimoine plus raisonnable du duo Pêr Vari Kervarec et Caroline Faget.

Caroline Faget, Châteaulin:  plusieurs  premiers prix  mais pas de discount: premier prix de piano des conservatoires de la ville de Paris, premier prix de flûte à bec au conservatoire de Boulogne-Billancourt et prix d'excellence de composition au Conservatoire royal de musique de Bruxelles, officie désormais comme professeur de musique tout en composant  pour divers événements artistiques.

Elle est aussi à l'aise dans l'univers classique que dans le jazz ou la musique traditionnelle.

Trois albums à son actif  .

S'est associée depuis peu avec Pêr Vari Kervarec pour le projet  "Gwragez, l'île aux Femmes"

Pêr Vari Kervarec: un talabardeur ( = un joueur de bombarde) et chanteur de gwerzioù ( la spécialité de Denez Prigent) de Quimper, membre de plusieurs formations; souvent  invitées  en fest-noz, notons: Tildé  ou le Royal Krampouezh Sokial Klub, le pendant breton du Buena Vista Social Club. Avec le  trio Pêr Vari Kervarec (Pêr Vari Kervarec, Loeiz Méhat et Tony Dudognon), il a monté le spectacle 'Noa'.

A l'ouverture des rideaux , une voix off débite un texte en breton, Caroline, élégante et droite, prend place derrière le piano pour entamer un prélude d'inspiration Debussy, après 30 secondes le son d'une bombarde jaillit, Pierre-Marie ( Pêr Vari) s'affiche et rejoint sa complice.

Il dépose le hautbois breton et entame un chant profond et sombre, aussi beau qu'un cantique corse.

Cette première histoire de femmes, dont l'accompagnement musical évoque bizarrement le concerto d'Aranjuez de Joaquin Rodrigo , a forcé l'admiration d'un public, touché jusqu'au fond de l'âme par la voix de ténor de  Pêr Vari et par le doigté précis de sa partenaire.

La deuxième plage, précédée d' un texte récité, concerne  Ouessant, l'île des prêtresses , l'île des femmes en deuil , l'île des filles de la pluie....

Un piano romantique comme toile de fond ,  un chant, plaintif et poignant, pour évoquer l'île balayée par les vents et ces femmes aux conditions de vie rudes, la bombarde lugubre vient achever la morne plainte bretonne.

Le gwerz ' Personne n'en est la cause' traite des filles-mères et des faiseuses d'anges.

Une tragédie d'une autre époque?

Pas certain, de nos jours le droit des jeunes filles est bafoué chaque jour, un peu partout dans le monde.

Une nouvelle fois la flèche décochée par le duo a atteint la cible, impossible de rester indifférent devant tant de  profondeur.

Le chant traditionnel 'Ar Baz Valan'  clôture ce mini-set magistral qui en a ému plus d'un.

C'est sous  une ovation légitime que le duo prend congé.

Une seconde pause  doit nous permettre d'évacuer l'excédent d'émotions en sirotant un jus de houblon.

 

 

 

Les Zef et Mer 2024 - Lukaz Nedeleg - TekMao et Pêr Vari Kervarec et Caroline Faget au Centre culturel le Cap à Plérin, le 13 janvier 2024.
Les Zef et Mer 2024 - Lukaz Nedeleg - TekMao et Pêr Vari Kervarec et Caroline Faget au Centre culturel le Cap à Plérin, le 13 janvier 2024.
Les Zef et Mer 2024 - Lukaz Nedeleg - TekMao et Pêr Vari Kervarec et Caroline Faget au Centre culturel le Cap à Plérin, le 13 janvier 2024.
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15 janvier 2024 1 15 /01 /janvier /2024 16:01
Les Zef et Mer 2024 avec Descofar, Le Cap, Plérin, le 13 janvier 2024

Les Zef et Mer 2024 avec Descofar, Le Cap, Plérin, le 13 janvier 2024

NoPo - photos Noelle

DESCOFAR au Cap de Plérin pour les Zef et Mer - Samedi 13/01/2024

Les effets mer et du zef, on connait bien par ici et pourtant, je confesse découvrir, depuis moins de 2 ans, cette manifestation décoiffante dont on compte pourtant 11 éditions aujourd'hui!
Sans être féru de la culture bretonne, je dis 'chapeau' (et pas forcément 'coiffe bigoudène')!
La riche idée consiste à porter divers artistes dans plusieurs lieux et villes bretonnes sur un temps de prestation relativement court.

6 artistes musicaux cet après-midi, disposent de 20 mns chacun pour leurs sets, séparés de quelques entractes parfois complétés par le brillant conteur Lukaz Nedeleg.
A une époque où les auditeurs zappent de single en single, cette durée, équivalente à une face de vinyle, ne laisse pas le temps de s'ennuyer tout en donnant un aperçu des capacités de l'artiste.

Les organisateurs arrivent à tenir un timing très serré.
On s'installe dans un auditorium, très confortable, au son enveloppant qui délivre beaucoup de détails et aux lumières très plaisantes. L' amphithéâtre est aux trois quarts plein avec mouvements libres au cours de l'après-midi.

Vu plongeante sur DESCOFAR (et non 'ESCOBAR' comme me l'avait soufflé un ami malentendant!).
Pas trop 'far', on voit bien les 3 musiciens sur scène :
- au fond, Yvon Molard batterie, percussions, électronique
- devant, et se faisant face avec leur harpe électronique, Alice Sonia-Cadoret et Nicolaz Cadoret.
D'imposantes pédales d'effets nous impressionnent, disposées à côté des 2 harpistes qui ont aussi accès à un synthé basse.


'Chimera' (titre de leur album paru fin 2022 après l'EP 'Krai' en 2019) ouvre le bal, Nicolaz à notre droite et Alice à notre gauche qui caresse, la première, sa harpe. Ils permuteront pour mieux nous semer.
D'abord un rythme lent et une ambiance de recueillement. Puis les roulements de baguettes sur la caisse claire, avec un son de tambour solennel parfois, se mêlent au son cristallin des harpes dont les cordes vibrent sous les mouvements gracieux des 4 mains aux doigts agiles.
Les 2 musiciens en front vivent pleinement leur musique, Nicolaz par des gestes amples et Alice plus étriqués mais souples, se trémoussant et marquant le pas en cadence.
Alice semble activer des effets par une tablette électronique.
Les divers changements d'humeur, passant du crépuscule à la lumière du matin, évoquent un univers cinématique émouvant. Juste 'Beau' reste le qualificatif le plus évident!

Le troublant son de harpe, émettant quasiment un riff de guitare électrique, introduit un Plinn (danse traditionnelle) en 2è morceau.
La seconde harpe vient se greffer avec un arpège. La batterie cogne dans un style post-metal n'oubliant pas roulements et flas éclatants.
Dans un deuxième temps, une des harpes joue telle une basse, le synthé venant probablement conforter cette impression.
Ensuite, les 2 harpes se croisent et se répondent dans une joute captivante et s'écharpent comme des harpies (rappelant des 'twin guitars' rock).

'Feuntenn Wenn' rend hommage à la harpiste Kristen Noguès (qui a collaboré avec Jacques Pellen, Didier Squiban, Didier Lockwood, Érik Marchand, Manu Lann-Huel, Denez Prigent, Yann-Fañch Kemener ...).
Le rythme s'appuie sur des contre-temps, les harpes jouent les notes détachées. Il me semble entendre une boucle discrète de basse synthé.
En se laissant aller, la part de rêve grandit et l'effet ressenti, proche de la sécrétion d'ocytocine, pourrait être un argument de remboursement par la sécu.

Le synthé basse noircit l'intro du dernier titre (Ultramono?).
La harpe délivre une mélopée gémissante, écorchée par instants et donnant des airs métal/prog lorsqu'elle se met ensuite à hurler.
Elle tire des sonorités incroyables allant du steel pan au synthé en croisant des guitares agressives.
Le morceau évolue alors par des phases quasi free jazz d'autant qu'une harpe s'évapore en spirale. Fascinant! Harponnés nous sommes!




A ceux qui pensent que la musique bretonne n'existe que dans la tradition, DESCOFAR donne un camouflet.
On verra, avec les groupes suivants (notamment la techno de TEKMAO mais pas que...), que le métissage musical apporte richesse et plaisir.
Les racines restent profondément ancrées mais rien n'interdit de laisser dériver les tiges musicales vers d'autres contrées (les bretons ayant cette réputation de grands voyageurs grâce à leur façade maritime).
C'est le cas aussi de l'original DESCOFAR (far away), résolument moderne et envoûtant, qui pourrait pousser jusqu'au Hellfest, amateur de sons folk et progressifs.

Les Zef et Mer 2024 avec Descofar, Le Cap, Plérin, le 13 janvier 2024
Les Zef et Mer 2024 avec Descofar, Le Cap, Plérin, le 13 janvier 2024
Les Zef et Mer 2024 avec Descofar, Le Cap, Plérin, le 13 janvier 2024
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14 janvier 2024 7 14 /01 /janvier /2024 14:50
BACK TO BEFORE AND ALWAYS... GANG OF FOUR

BACK TO BEFORE AND ALWAYS... GANG OF FOUR

Flashback

Considérations périodiques... par NoPo!

BACK TO ... BEFORE AND ALWAYS - GANG OF FOUR - Titre "I found that essence rare" extrait de  "Entertainment"  1979

 

Non ce n'est pas un gang de Rennes, mais un gang de Leeds bien irrigué :
Andy Gill — guitare solo, chant ((1977–1983, 1987–1997, 2004–2020)
Jon King — chant (1977–1983, 1987–1997, 2004–2012)
Hugo Burnham - batterie (1977-1983, 2004-2006)
Dave Allen — basse (1977-1980, 2004-2008) parti fonder SHRIEKBACK en 1981, Sarah Lee le remplace.

Oui, les Gang of Four sont réellement forts et four dès leurs débuts. Leur nom vient d'une une faction communiste chinoise.
Heureusement, pas de chinoiseries (ahaa) entre eux, le groupe débute en 1976/77, l'année du punk et ils sortent leur premier 33 tours, emblématique, en 1979 'Entertainment' qui pour le coup, fait dans l'after punk tout craché.
Les textes s'engagent à gauche et jamais le gang se terre (ohoo). La musique file avec à-coups et énergie contagieuse à guincher des guiboles.
Les Jam chantaient 'That's entertainment'... C'est ben vrai ça, il faut savoir prendre du recul, GOF le confirme.

5 albums en 5 ans jusque 1984, tellement au four (ahaa) et au moulin que le gang glisse sur la banane et splitte (ohoo)!
Ils remettront le couvert en 85 pour 10 ans puis en 2004 avec une équipe mouvante.
Après moult changements, ils sortent leur dernier (et onzième) disque 'Happy now'(enfin!) en 2019 de justesse avant l'émouvant décès d'Andy.

ANDY moi oui, tu aimes le morceau "Essence rare"?
“Essence Rare” was one of the earliest songs from that record; we were still looking over our shoulder a bit at punk rock. And it’s a cool track, people love it."

Ce debut album "Entertainment" regorge de morceaux époustouflants, joués dans l'urgence et la dissonance par instants, tout en conservant une ca-danse faite pour bouger :
 "At Home He's A Tourist" idéal pour les vacances, "Not great men" pour tous, 'Damaged goods' à éviter en conduisant (j'en tremble encore!) et évidemment, la fausse panne 'I found that essence rare' qui fait le plein d'avis favorables.

Le rythme, un peu disloqué, de ce morceau fait penser aux débuts excités d'XTC ('I am the audience' par exemple sur 'Go 2' de 1978).
Flea des Red Hot Chili Pepper se dit, de même, marqué par la musique du groupe.
On pourrait aussi suggérer que certains groupes, au style baptisé Math-rock (voir noisy) aujourd'hui, s'en sont discrètement inspirés (It It Anita, The Psychotic Monks, Lysistrata...).
La guitare nue, en entrée, joue la boite à musique désaccordée puis, part en stridence sur un riff giflé et accidenté. Basse/batterie, rectilignes, viennent en rééquilibre.
Le chant, décidé, insiste sur le refrain mélodieux, soutenu par plusieurs voix. Un pont central laisse la basse, sèche, en conversation avec la sobre batterie avant de relancer la sauce piquante.
L'essence du post-punk! Brut et fascinant...

 

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13 janvier 2024 6 13 /01 /janvier /2024 11:05
Bodies - EP by Black Pines

Bodies - EP by Black Pines

NoPo

BLACK PINES - Bodies EP 2023

On compte 5 Black Pines comme le club des 5 et pas le clan des 7.
Les cousins Tom Clark (vocaux) and Jake Ringsell (guitare) lancent le projet en 2019, complété par Connor Sheehan (clavier et guitare), Jamie Abela (batterie) and Kyle Ginn (basse).
Le compte est bon, ils peuvent passer aux lettres et aux partitions. En 2022, ils décident de relayer ‘Talk Of The Devil’ sous forme d'EP. 'Bodies' vient confirmer les formes de leur rock dramatique.

La photographie monochrome de l'artwork fixe une jeune femme, prostrée, au centre d'un décor rocheux, ressemblant à un cratère.
'BODIES', aux blanches lettres éloignées, surplombe ce personnage peu vêtu, un corps fragile entouré d'un relief menaçant.


On va jusqu'à 5 aussi avec le tracklisting :
1. Death Ballad
2. Worlds Apart
3. What Are You Scared Of?
4. Run and Hide
5. Rule Over Me


A l'écoute de 'Death Ballad', on reconnait d'emblée une signature trempée au sang du Royal Blood.
Aucun problème car le morceau, explosif, déroule une mélodie catchy sur un groove imparable.
Les guitares font feu de tous bois, la rythmique secoue le cocotier, et la superbe voix s'impose musicalement au sommet de l'orchestration d'autant qu'elle se multiplie en plusieurs couches par instants.
Le solo de guitare central dégouline d'effets (propulsés par un mélange synthé et seconde guitare semble-t-il) avant un passage atmosphérique à chant progressivement perché qui boucle sur un refrain final.
Un coup de maitre direct!

'Worlds Apart' s'engage sur une piste poussiéreuse aux riffs grungy.
La rythmique souffle comme un vent sec, confortée par des grattes rapeuses, accordées au plus bas.
Le chant, plus linéaire que sur le titre précédent, guide la ligne musicale avec beaucoup d'aisance.

'What Are You Scared Of?' ralentit carrément le tempo sur un filet d'arpège à la guitare, enveloppant une voix fragile.
Lorsque la seconde guitare vient greffer des accords cristallins, la basse et la batterie s'en mêlent délicatement.
Des chœurs lointains soulèvent parfois la voix qui s'élève en emphase. Le solo de guitare flotte, très aérien.
Des pointes atmosphériques font gonfler la mélodie dans un écho.
On se laisse prendre, avec langueur, par le flux caressant de la ballade.

Une saturation fait vibrer la voix dans un effet et la guitare fuzzy de 'Run and hide'.
Les notes, détachées, favorisent un rythme régulier et particulièrement pêchu. Des touches de synthé, en pluie, rebondissent à l'arrière plan.
Un pont atmosphérique ne conservant que le synthé et le chant, joue la relance pour la gratte puis, la voix, puissante, se permet de belles escalades exaltées.

Le dernier morceau 'Rule Over Me' gifle en intro puis se balance de façon impétueuse même s'il y a des moments de répit aux sons électros.
La composition évolue de manière épique avec de nombreuses guitares éclatantes, la batterie marquant une profonde rythmique alourdie par la basse soudée.
Les guitares agissent avec force et le chant se renforce sur le refrain à pleine puissance. Encore une plage totalement emballante (qui me 'roule' par dessus)!




On reçoit le message 5 sur 5. Les textes dénoncent toxicité et chaos.
Les bodies, torturés par les contraintes, se contorsionnent sur ces sons métalliques rebondissants, où le headbang n'est pas exclu...
Après l'écoute de ces compositions percutantes, on se sent repu et finalement aussi satisfait qu'un boxeur après un combat héroïque.

 

 

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