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30 janvier 2024 2 30 /01 /janvier /2024 16:03
GA-20- La Grande Ourse- Saint-Agathon, le 28 janvier 2024

 GA-20- La Grande Ourse- Saint-Agathon, le 28 janvier 2024

michel

If you want some blues on Sunday  c'est la route de Saint-Agathon qu'il faut prendre. Pour ce dernier dimanche du premier mois du calendrier grégorien, La Grande Ourse programme GA-20.

" We love these old Gibson amps! The GA-20 is not too overpowering, and quite manageable."

Le trio de Boston ( pas le quintet qui, en 1976, fait un tabac avec ' More than a Feeling')  a choisi le fameux guitar amplifier comme nom de scène qui claque.

 Pat Faherty et Matthew Stubbs, tous deux guitaristes, fondent le groupe en 2018, à l'époque Chris Anzalone tient les baguettes, il sera remplacé par l'actuel batteur du combo, Tim Carman, après quelques mois.

Matthew Subbs  le dira lui-même, il a été  guitariste de la légende Charlie Musselwhite  avant de décider de former GA-20 avec son copain  Pat Faherty, à l'étonnant look Jerry Garcia  époque sixties. 

Pas de bassiste en vue, pour jouer leur garage blues, brut et carré, les deux guitares alternent les rôles, lead ou rhythm,  Tim, à l'arrière, cogne sans faiblir,.  Pat Faherty, d'une voix âpre,  plus proche du timbre de   Screamin' Jay Hawkins que du tenor range de Neil Sedaka, se charge du chant.

Quatre albums à leur actif: 'Lonely Soul',  'GA-20 Does Hound Dog Taylor: Try It...You Might Like It!', 'Crackdown' et ' Live in Loveland'.

Il n'était pas 17:30', mais Pat Faherty, pressé d'en découdre, vient tâter le terrain, Ludo n'avait pas encore regagner  sa place derrière les consoles, la sono diffusait toujours  une rengaine bluesy,  mais déjà  le trio prend place, un des guitaristes grogne ' Hi, we're GA-20'  et c'est parti pour un blues/boogie/rock incandescent:  ' No, No' .

Dis, Clémentine, glisse monsieur à sa conjugale, tu peux arrêter de frapper le sol du talon, tu incommodes toute la rangée.

Clémentine, sans un mot, se lève, quitte son siège pour prendre place, debout, face à la scène où personne ne viendra l'enquiquiner!

Pour nous laisser respirer après cette attaque agressive, le trio  embraie  sur ' Just because' un slow immortalisé par Lloyd Price en 1956.

Si Pat ne croone pas comme le chanteur de rhythm 'n' blues de Louisiane, sa voix chaude fait son petit effet,  mais tous les regards se fixent sur Matt,  qui nous lâche un solo judicieux.

A l'arrière, Tim assure la rythmique à lui seul, il est en droit de réclamer une augmentation salariale, c'est lui qui amorce aux maracas  ' Double gettin',  du  voodoo rock vicieux.

Après ce départ sur les chapeaux de roue, ils décident de ménager la machine avec ' Dry run' , écrit en pensant à une fille qui ne pense qu'à flirter.

Comme ils adorent Hound Dog Taylor ils enchaînent sur 'Give me back my wig' , au  rythme effréné et décoré une déferlante à la slide , une chose est claire c'est pas de la panade pour édentés.

Donald cherchait encore sa perruque,  quand ces sauvages balancent  un second Hound Dog, encore plus crasseux ' She's gone' .

Si Matthew demeure relativement serein, son pote se montre  lui sérieusement agité, le bottleneck glisse à la vitesse de l'éclair, les  étincelles crépitent.

Mes copains vont boire un coup, annonce Pat, je vous joue ' Come on in' de R L Burnside en solitaire sur une guitare hautement métallique.

Retour des camarades, et assaut survolté du batteur pour amorcer le concis 'Lonely soul' , du  heavy blues cinglant.

'I let someone in' évoque l'époque anglaise de Fleetwood Mac , tandis que ' Fairweather friend'  voit le public battre des mains pour accompagner le jeu du batteur et chantonner ooh ooh ooh avec le shouter.

One, two, three, four, five, six ... voilà un batteur qui sait compter, c'est parti pour ' I don't mind' de James Brown, un slow qui dégouline et montre une autre facette du talent des guitaristes.

'Conniption',  titre qu'on a  retrouvé nulle part, précède la reprise en mode relax  de Little Walter ' My baby's sweeter'.

' I cry for you' ouvre leur album ' Live in Loveland' , ce morceau, repris de Harold Burrage, reçoit un traitement moins soft que l'original.

' Just one more time' d'Ike Turner, même  sans la section de cuivres  rocke salement, les soli se succèdent, Clémentine, du coup, est passé à gauche de la scène pour admirer Matthew de plus près.

Matthew qui tient à nous dresser une image de Boston, où la scène blues n'est pas très florissante, aussi, quand ils jouent là-bas, il prévient ... if you don't like the blues this song will sound like shit...

'Sittin home alone' ( Hound Dog Taylor) ' didn't sound like shit mais a ébranlé la salle.

Un coup de slide de Pat, il ôte ses lunettes, s'assied sur le bord de la scène, vise Clémentine, descend à ses côtés, lui fait un clin d'oeil, puis il s'assied à côté   d'un rescapé de 40/45, lui pose une question, how are you today?, je vais, bien, merci,...a répondu le brave monsieur.

 Tout en plaçant des riffs implacables, il gravit toutes les marches, traverse la salle à l'horizontale et regagne le podium sous l'oeil attentif des photographes.

Promenade dominicale terminée, on passe à ' By my lonesome', un nouveau rock à la Little Richard ou de ceux que concocte Canned Heat quand ils oublient le boogie.

Avec 'Easy on the eyes'   on revient au blues rock  qui groove à la manière de Stevie Ray, ce sera la dernière salve du set, see you on the merch table,  ajoute Matthew et GA - 20 se tire.

 

La Grande Ourse se lève et veut son bis, il l'aura: a second take of  ' Just one more time' .

PS:  on te conseille la version de Ghalia Volt.

 

La tournée française de GA-20 s'achève ce 30 janvier à Paris, en février il te faudra traverser le Channel pour les voir à l'oeuvre.

 

GA-20- La Grande Ourse- Saint-Agathon, le 28 janvier 2024
GA-20- La Grande Ourse- Saint-Agathon, le 28 janvier 2024
GA-20- La Grande Ourse- Saint-Agathon, le 28 janvier 2024
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29 janvier 2024 1 29 /01 /janvier /2024 15:43
Yotanka Records : 10 ans avec ATOEM • BIRRD • MESPARROW à Bonjour Minuit, Saint- Brieuc, le 26 janvier 2024

 Yotanka Records : 10 ans avec  ATOEM • BIRRD • MESPARROW à Bonjour Minuit, Saint- Brieuc, le 26 janvier 2024

michel

Tu veux du rock hors pistes: à Rennes, tu as Beast Records, à Nantes, c'est le label Yotanka qui fait les beaux jours de la scène indé.

Et cette belle maison d'édition fête ses 10 ans,  fin 2023, les festivités ont débuté le 3 novembre au Stereolux à Nantes , trois poulains de l'écurie (Saavan, H-Burns et Samba de la Muerte) se sont défoulés sur scène, puis c'est à Paris aux Trois Baudets que deux pouliches ( Elisapie et Mesparrow) ont ravi le public, lors des Bars en Trans à Rennes, la maison a envoyé plusieurs de ses agents divertir les locaux.  Fin janvier, c'est au tour de Bonjour Minuit de participer aux réjouissances avec trois fers de lance à l'affiche:  Atoem, Birrd et Mesparrow.

C'était pas la  grande foule à 21h pour accueillir Marion Gaume, alias Mesparrow, la cloche n'avait pas résonné au bar, sans doute, car après 10 minutes, la Grande Salle du complexe briochin grouillait de monde.

Il y a des moineaux à Tours?

Oui, Jules Moinaux, l'illustre écrivain, dramaturge et librettiste, à qui on doit 'Les Deux Aveugles', mis en musique par Jacques Offenbach.

Ce soir c'est un autre piaf qui va seriner de beaux airs pendant 40 minutes.

Marion Gaume,  qui connaît mieux la Loire que la Semois, évolue dans la sphère musicale depuis plus de 10 ans, on lui attribue un EP et trois full albums, le dernier 'Monde sensible' date de 2021.

Deux singles ont depuis vu le jour, ' La Vague' et 'Infinite".

Ce soir la chanteuse est accompagnée par Aune ( Simon Carbonnel) qui se charge de la partie musicale, en maniant, avec brio,  synthés, boîtes à rythmes,  looper et trompette .

Simon actionne les machines, Marion le suit, saisit un micro et halète avant d'entamer ' Poussière d'étoile' , un titre  intimiste, poétique  et sensible, prévu pour son quatrième album.

La voix est feutrée, la reverb lui donne un  caractère cosmique, accentué par  les sonorités  célestes,  confectionnées par Aune.

C'est beau, glisse la jeune personne se tenant à tes côtés.

  Sans savoir si elle s'adresse à toi ou s'il s'agit d'un dialogue intérieur, tu lui souris. 

Toujours prévu pour l'album à paraître en mars (' L'essence vagabonde'), le duo entame une seconde plage tout aussi fragile et troublante.

Une trompette, jouée en mode adagio, introduit le morceau alors que  les bandes diffusent un nocturne au piano, ténébreux, ... j'entends crier la terre...  formule la voix touchante de la Tourangelle, toi aussi tu sais que la terre souffre.

Un sifflement discret amorce la suivante,  'La Vague'.

Une vague qui n'atteindra pas 20 mètres de hauteur, elle sera ignorée par les surfeurs amateurs de  sensations fortes, par contre les âmes sensibles seront subjuguées par le ton lyrique et l'esthétique organique de cette symphonie électro. 

Elle bifurque vers l'anglais pour la suivante où elle nous suggère d'ôter le masque et de croire en nous, le titre plus dansant peut évoquer Yazoo et autres adeptes d'une synth pop éthérée.

La gestuelle théâtrale, parfois agitée, de l'interprète nous montre qu'elle intériorise sa musique.

Toujours en anglais, 'Infinite' , chanté 'une voix, déformée,  mise en boucle pour créer un effet choral,  captive l'oreille et le regard, car la chanteuse a entamé une danse reptilienne vénéneuse.

Une pirouette vers le vocable français et vers le plus ancien 'Elle rougit',  une  émouvante valse électro à rapprocher du monde d'Anne Sylvestre.

Ce set appréciable prend fin sur une berceuse magnifiant toutes les femmes, l'instrumentation est plus sobre avec en apothéose un solo de trompette romanesque. 

Birrd

Stefan Vogel ( Rouen),  vu en sortie de  résidence  à Bonjour Minuit,  le 21 octobre 2022, est un drôle d'oiseau, s'il possède deux ailes, son nom d'artiste, Birrd, s'écrit avec deux r's et pourtant il n'a rien de commun avec le juif errant, décrit par Eugène Sue.

Lors du filage de sortie de résidence, destiné à tester l 'EP 'Alba' sur scène, le public était réduit à une petite dizaine d'unités, déjà l'univers techno de l'alchimiste normand avait impressionné les auditeurs.

Ce soir, face à une salle bondée et bien  décidée à remuer sans discontinuer sur des sonorités EDM, devant la mener à la transe, Stefan et son outillage électronique hallucinant ( moog, synthés, oscillators, arpeggiators, samplers, keyboards, laptop....  sans oublier les jeux de lumière phénoménaux) a fait très fort, en balançant, sans entracte, les titres de son mix du jour (  probablement basé sur le futur album ' Alter Ego').

Birrd est désormais un nom incontournable de l'electronic music. Invité lors de l'Amsterdam Dance Event au Paradiso, ou à l'Eurosonic à Groningen, sans oublier sa performance  au Louvre lors de l'événement La Nuit des Choses ( il a sorti  un EP quatre titres, ' Nocturne Insolite'  , pour commémorer la prestation au musée), sa renommée a franchi les frontières européennes.

Le trip cosmique débute à 22:15 pour s'éteindre 50 minutes plus tard. Au cours du voyage,  l'auditeur est plongé au plus profond des océans , il peut admirer des récifs coralliens demeurés intacts, malgré une pollution alarmante, croiser  une faune piscicole étonnante, surplomber des abîmes vertigineux et faire la connaissance  de la ' Submarine Queen' ( jolie voix féminine en off).

Les nappes de synthé spongieuses font place à des beats puissants, quelques tonalités asiatiques transpercent de-ci, de-là, comme sur 'Void loop' , il suffit de se laisser envoûter et de balancer le crâne  au rythme des vagues.

De temps en temps le moog élabore des hachures bigarrées avant de laisser la place à un nouvel amalgame de beats addictifs, propices  à une rave party légale.

Autour de toi, l'auditoire vibre, tangue, sautille, zigzague,  ou dresse le poing haut dans les airs, chacun selon son humeur, un couple  a pris de l'avance sur le carnaval, lui a sorti un galurin, modèle Robin des Bois, mais rouge, elle a chaussé une paire de lunettes banane très seyante.

Plus circonspect, tu te contentes  de battre la tête en mesure ce qui a fait dire à Coralie.. c'est top, non, monsieur.

C'était effectivement bath, comme le disait ta grand-mère, une habituée  des thermes du Somerset.

Fin du show, on est tous priés de quitter la pièce pour installer le matos d'Atoem. 

Dans le hall, une notice: !!!! laser radiation, do not stare into beams....

Après 20' d'  attente les portes de la caverne s'ouvrent, sur scène un arsenal faramineux de machines:  synthés analogiques, synthés modulaires, 4 x plus grands que ceux de  Tom Geffray  et Alexis Delong, les musiciens de Zaho de Sagazan, sequencers, samplers,  panneau LED, barres destinées à recevoir les rayons laser, mais aussi une guitare et un drumpad.

Les laborantins de service ont pour nom Antoine Talon ( oublie Achille)  et Gabriel Renault ( 100% électrique), ils viennent de Rennes et sont considérés comme les apôtres bretons d'une musique où l'électro se marie avec le psychédélisme ( le nom Atoem  est inspiré par Atom Heart Mother du Floyd et par Atoum, une copine d'Isis) et quelques éléments synth wave, pris dans le sens large du terme.

Après avoir enregistré deux, trois EP's, le duo s'est fendu d'un premier album, 'Entropy', à l'automne 2023.

On avait oublié de mentionner qu'ils s'intéressaient à la physique ,  pas la gym ,  la thermodynamique.

Si  Birrd avait servi à  faire monter la température à 30°, le set d'Atoem a fait déborder la marmite, les hauts- fourneaux rennais  ne produisent pas d'émissions nocives mais dégagent un feu plus dévorant que toutes les flammes de l'enfer.

Comment décrire un set d'Atoem   par des mots?

Impossible, te glisse Fanny.

Elle a raison, une performance d'Atoem se ressent, se vit et après, si t'es pas mort, se digère.

L'excursion intersidérale démarre relativement flegmatiquement, Gabriel chantonne sur ' Sinking Ocean' qui présente effectivement quelques reflets Pink Floyd,.

Très vite les flots bouillonnent, de gros beats agitent les fonds marins, la guitare place quelques riffs meurtriers, t'as le temps d'applaudir pendant un bref blanc, mais sans prévenir ils ont embrayé sur une nouvelle séquence, pendant laquelle le chanteur se met à tabasser l'élément de batterie électronique.

Antoine, lui aussi, pousse une gueulante, un break tribal vient secouer le cocotier, puis un découpage psychédélique, tout en spirales, zèbre la plage,  c'est passager, de méchantes secousses sismiques font trembler le plancher, tandis que les rayons laser nous aveuglent.

C'est l'enfer, avance Dante, on va y rester.

Mais, non, des sonorités bizarroïdes  émanent,  on ne sait d'où, t'as l'impression que tes voisins, ayant entamé une danse robotique, ne sont plus des terriens mais des  humanoïdes créés par un Docteur Folamour maléfique.

Au plus on avance dans le set au plus  le rendu devient chaotique, t'as l'impression d'entendre un calque électro du concerto d'Aranjuez,  puis des crépitements singuliers embrasent l'atmosphère, suivis par une série de grondements assourdissants. On n'est plus à Saint-Brieuc mais à Reykjanes, où l'intense activité sismique a obligé la population à mettre le cap vers des terres moins  hostiles.

A Bonjour Minuit, tout le monde s'en fout si c'est l'apocalypse, alors, on danse...

Mais tout a une fin, le duo débranche les machines et salue une assistance qui refuse de les voir quitter le vaisseau spatial.

Il faudra un double rappel avant d'accepter leur sortie afin qu'ils puissent démonter leur bataclan et le caler dans leur Twingo.

 

 

 

 

Yotanka Records : 10 ans avec ATOEM • BIRRD • MESPARROW à Bonjour Minuit, Saint- Brieuc, le 26 janvier 2024
Yotanka Records : 10 ans avec ATOEM • BIRRD • MESPARROW à Bonjour Minuit, Saint- Brieuc, le 26 janvier 2024
Yotanka Records : 10 ans avec ATOEM • BIRRD • MESPARROW à Bonjour Minuit, Saint- Brieuc, le 26 janvier 2024
Yotanka Records : 10 ans avec ATOEM • BIRRD • MESPARROW à Bonjour Minuit, Saint- Brieuc, le 26 janvier 2024
Yotanka Records : 10 ans avec ATOEM • BIRRD • MESPARROW à Bonjour Minuit, Saint- Brieuc, le 26 janvier 2024
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26 janvier 2024 5 26 /01 /janvier /2024 13:48
THE STRAINS au Chaland qui Passe à Binic, le 21 janvier 2024

THE STRAINS au Chaland qui Passe à Binic, le 21 janvier 2024

NoPo et Noëlle

THE STRAINS AU CHALAND QUI PASSE (BINIC 22) - Dimanche 21/01/2024


Le vent nous portera au port de Binic et jusqu'au Chaland, bar où le chaland passe et même repasse car y'a quasi foule dans la cité balnéaire (je rappelle que nous sommes en hiver!)
Bonne idée d'avoir anticipé l'heure du concert car ça bouchonne rapidement à la porte et ce n'est pas à cause d'une bouteille de vin!
On reconnait des habitués et quelques branchés au bon goût!

Arnaud, le pointu tenancier (qui nous gâte de trouvailles musicales), nous rappelle que 'The Strains' passait déjà par là à l'hiver 2022 et que la neige avait rendu le concert confidentiel!
Mais les Américains sont tenaces et aiment certainement la cuisine française (peut-être maxwellaise) et l'accueil binicais.

On pressent que ça va bouger un max avec ce groupe, originaire de Detroit, et dont bon nombre de membres, a flirté avec la scène locale des 70's Stooges, MC5, Ted Nugent, Bob Seger, Mitch Ryder etc etc etc
Il faut dire que des membres... il y en a eu! Seul Paul Grace Smith, Guitar and Lead Vocals, reste enraciné depuis les origines.
Aujourd'hui, tout de noir vêtu, du blouson de cuir aux lunettes en passant par la casquette et la barbe, il est accompagné pour la tournée en cours par :
- Gretta Smak guitare Fender Mustang rouge et backing vocals, la tatouée aux boucles d'oreilles plus grandes que les lunettes, joli chemisier noir et pantalon à rayures verticales,
- Steven Van der Werff lead guitar Gibson, sobre et concentré, poil court et tee-shirt noir,
- Illi Grizzly Vassiliadis basse, le tatoué, mèche rebelle et marcel noir,
- Lionn van der Horst grosse caisse, caisse claire et 2 toms, Charley et 2 cymbales, le chef de gare, casquette noire, aux lettres d'or, vissée, tee-shirt noir.

Visez bien, ça fait 3 guitares en frontal ('ça va canarder!' nous crie Clint Eastwood, planqué derrière le comptoir)!

Steven, pointilleux, indique qu'il est 17H et Paul décide 'No sound check!'... faut voir la tête de certains!
C'est parti pour 50 minutes de Detroit R&R, bien rêche, avec les amplis à 11, genre si c'est trop fort, c'est que t'es trop vieux...
Les bouchons d'oreilles, proposés sur le bar, s'arrachent.
Trop tard pour moi, je me suis déjà calé dans l'escalier du fond qui commence à trembler... impossible de revenir à couvert...

'Fuck rock, let's kill' quelle devise d'entrée!
Les présentations au placard, démarrage, pied au plancher, avec 2 morceaux enchainés.

'New world order' sur le dernier disque y va de son riff ébouriffant mais la voix de Paul reste à peine perceptible au départ, faut dire que les musiciens et surtout les enceintes me font pile... pas face quoi!
Une fois partis, sans retours, et dans une pièce à l'acoustique ahem... mastic, je dirais même mastoc, les musiciens s'en sortent, habitués à rouler leur bosse du rock!

Grace à la setlist au sol, déjà bien massacrée, on fait les comptes, je pose 8 et je retiens 1...
Pour un set de 50 minutes avec quelques mots, respirations, gorgées et accordages, ça fait 3 minutes max par titre!
01-Fuck rock, let's kill
02-New world order
03-Hard on you
04-Vindictive
05-Another star
06-Last train to Vaudeville
07-Lifetime
08-Ride away
09-Spy satellite
10-Back it up
11-Blinded
12-Detroit city
13-No fucking way
14-Life in the city
15-Don't care about nothing
16-League by herself

Le choix s'effectue parmi les plages les plus 'garage', ça suffit pour embarquer le chaland déchainé d'entrée de jeu!
Madame rêve, Madame danse, Madame a chaud, Madame rêve d'atomiseurs...
Monsieur crie, Monsieur lève les bras, d'autres aimeraient lever la jambe mais s'accrochent à leur tabouret comme ils peuvent.
Hé hé, moi, je peux taper du pied et secouer la tête, en espérant que l'escalier tienne la rampe!

Je perçois mieux les voix, Paul se dit que c'est un peu faible et en profite pour monter le son de son ampli orange.

La 5è salve 'Another star' délivre une belle mélodie que Gretta semble apprécier, se trémoussant avec le sourire.
La complicité de Paul et Gretta pétille à tous moments, regards, sourires moqueurs, percussion de l'arrière train, plus tard, simulation de béco avec la langue et autres singeries diverses.

Paul court après 'Last train to Vaudeville' et il commence à avoir chaud, il réclame 'la eau' et partage son verre avec Gretta. Il ira même trinquer, à travers la fenêtre, avec les malchanceux restés à quai sur la terrasse...
Steven se jette aussi sur un verre d'eau.

Illi intercepte une bière en précisant à propos de Lionn : 'He don't drink... I drink!'
Il insistera plus tard 'No alcohol for him!'

Faut dire qu'on atteint, au moins, les 25 personnes dans un bar de 20m² tout mouillé (faisant concurrence aux sardines de Patrick Sébastien) et qu'on dépasse, en degrés, le nombre de bipèdes!
Je rappelle que nous sommes en Janvier et que, pour une fois, le réchauffement climatique n'y est pour rien.

Paul, quasi collé au premier rang s'excuse : "Je pue" ce à quoi un blouson noir répond 'Pas grave, tu prends la douche après!'.

S'en suit, une mitraille de morceaux plus nerveux les uns que les autres.
Ils signent du nom de leur ville 'Detroit city', en toute conscience 'No love no pity', un brûlot.


On arrive presqu'au bout, on passe en phase négociation 'One more song?', un furieux rétorque 'Two songs!'.
Pas de problème, la set-list, bien piétinée, s'arrêtait après la suivante mais on aura droit à un bonus.
Paul explique qu'ils terminent leur tournée, passée par Amsterdam et l'Allemagne (il y a eu Paris aussi et le Fût Chantant à St Brieuc hier).
'Fly Home' indique-t-il avec les bras en forme d'ailes déployées, puis "this song is called 'jai men fous'"... 'I don't care about nothing' qu'on peut chanter avec eux en ponctuant par 'Anymore'!
Roulis à la batterie métronome, riff tendu comme un slip (théoriquement), l'affaire est dans le sac, en à peine plus de 2 minutes.



Fabuleux instant de folie! Les sourires fleurissent, les gouttes de sueur glissent... Oui, ça pue mais c'est tellement bon! Long Live R&R!!
Je me souviens d'un sentiment similaire aux concerts des australiens The Hits en 2016 au Binic folk Blues festival, on avait craqué en y prenant 4 doses (4 concerts carrément!!).
Malgré mon anglais prononcé comme avec une patate dans la bouche, je me risque à un 'Thank you, that's great R&R' en mettant le bon doigt (le pouce) dans le bon sens!! Heureusement car mon 'Thank' ressemblait à un 'Fuck'!
Avec beaucoup d'humilité, Illi Grizzly, nous désignant (j'ai failli défaillir, vu qu'il est sorti avec son marcel et qu'on voit ses biscoteaux tressaillants et ses tatouages!), il nous répond avec le sourire 'Oh, thank youou for coming!'.
Voilà, je le confirme 'That's great R&R'!

 

THE STRAINS au Chaland qui Passe à Binic, le 21 janvier 2024
THE STRAINS au Chaland qui Passe à Binic, le 21 janvier 2024
THE STRAINS au Chaland qui Passe à Binic, le 21 janvier 2024
THE STRAINS au Chaland qui Passe à Binic, le 21 janvier 2024
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26 janvier 2024 5 26 /01 /janvier /2024 12:46
Les Enflammés Lamballais, au profit des Restos du Coeur, au Quai des Rêves, à Lamballe, le 20 janvier 2024

Les Enflammés Lamballais, au profit des Restos du Coeur, au Quai des Rêves, à Lamballe, le 20 janvier 2024

NoPo et Noëlle

Les Enflammés Lamballais au Quai des rêves  à Lamballe, le 20 janvier 2024


Noëlle me propose d'aller s'enflammer à Lamballe. "Ah mais, on l'a djà fait l'année dernière, non?" dis-je. Elle : "Y'a autre chose qu'on a djà fait, y'a même moins longtemps et pour autant tu dis pas non...
Ah pis d'abord, c po pareil cette année!"
Lui : "OK vendu". De fil en aiguille, on récupère, par chance, 2 places chipées sur des égarés dans le garage du frangin...
Et vu qu'on est souvent à la bourre, on arrive dans les 4 derniers et il ne reste de place... qu'au premier rang!
Hosanna! Nos appareils vont faire une indigestion de photos et vidéos!

Bon alors à cette étape de notre littérature, on rappelle qu'on avait déjà déblatéré sur l'édition précédente ici:

Et le moins qu'on puisse dire... c'est que la troupe bosse comme des malades!
Et ouais, l'année dernière, c'était vraiment bien mais cette année... c'est encore mieux (si c possip, la preuve!)!
Les arrangements glissent gracieusement dans les tympans. Les décors et costumes, parfois désuets, attirent le regard.
Les interprétations atteignent un niveau qui n'a pas grand-chose à envier aux pros. Les danses et chorégraphies, réussies et même émouvantes, permettent de mettre en valeur les morceaux musicaux.
On ne sait où tourner de l'œil et de l'oreille (pas très bon pour ceux qui connaissent le syndrome de Ménière ça!).

Vous me trouver dithyrambique? En biques, je sais pas... mais emballé, certainement, suffit de venir vérifier...  

On retrouve quasiment la même équipe à part le retour de François à l'accordéon, l'arrivée de Jimmy à la batterie et l'absence de Marie-Laure... et un changement chez les danseuses avec Eva qui remplace Morgane.
Soit 7 musiciens, 3 chanteurs et 3 chanteuses, 6 danseuses.

La 'vieille' garde assure les arrières en fond de scène. Ah j'en vois déjà me faire les gros yeux..., y'a pas de vieux! En même temps, c'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleures soupes et c'est pas moi qui le dit!
Ah ben mes plus plates excuses messieurs! Mais en fait, j'ai pas dit ça. Déjà, vous n'êtes pas vieux (comme moi d'ailleurs!) et en plus, il y a aussi Yves-Marie Méheust, genre trentenaire... qui fait baisser la moyenne...
Par contre, de féminin, il n'y a que l'expression 'la vieille garde'... et alors l'égalité des sexes?
J'espère, au moins que les femmes sont aussi bien payées... hein? Il n'y a que des bénévoles? Ah bon, ben bravo!
Vous me direz, oh les filles, oh les filles, on les a mises devant car elles sont plus belles, plus jeunes (il recommence!) et dansent mieux!!
C ben vrai ça! Est-ce à dire que les moches se planquent derrière? Ah ben ça suffit là de faire rien qu'à me pousser dans mes retranchements!!

Oui, vous êtes tous jeunes et beaux!! Et moi jeune et con!

NB : Excusez les taquineries, type grincheux du muppet show (Statler ou Waldorf?), j'aime trop...

En vrai, ça assure sec, et les musicos restent au fond uniquement parce-qu'ils sont discrets et humbles! Aah, oui, je sais, il y en a un devant mais Eric est directeur artistique!

Passons aux choses sérieuses (ou pas) par quelques ressentis sur les bases (ou pas) de 8 vidéos partagées et de ma mémoire (parfois défaillante).

'je ne suis pas un héros' (Daniel Balavoine), chanté par le groupe au complet, introduit le show.

Puis tout commence vraiment par un anniversaire, les 22 ans de Laurie(? ça commence bien pour ma mémoire!) annoncé par la truculente Floriane.

ça enchaine fort dès 'Pause' (Eddy de Pretto et Yseult), interprété par Elodie et Antoine, on a, d'emblée, la chair de poule. Et pourtant, moi, j'avoue, j'suis qu'un vieux rocker (et j'adore le dur!) mais là, je craque total et je ne suis pas le seul.
Quelle émotion! On a du mal à atterrir. Noëlle pleure à côté de moi, je le sens. Antoine, avec ses faux airs de Julien Doré, module sa voix avec tant de variétés et que dire d'Elodie qui fait passer des frissons.... et ce piano mélancolique n'y est pas pour rien non plus...
Quelle duo... dénum, mes intestins s'en retournent!

'Des silences' (les têtes raides) chanté magnifiquement par Pierre, sur un ton Lavilliers, donne l'occasion à François de montrer ce qu'il sait faire et c'est très beau sur ce tango qui fait tanguer (Noëlle, on se la danse?).

'J'ai fantaisie' (Bobby Lapointe), du sur-mesure pour Henri...

'Terrien d'eau douce' (Paris Combo) joue les aristochats et Aurore est au poil (pardon!).  

'Les bêtises' (de Renan Luce) avec toute la troupe en chemise blanche, un peu débraillée pour certains, accompagnée par des enfants, joue sa partition dans la cour familiale rappelant des souvenirs joyeux.
Les guitares rythmiques s'en donnent à cœur joie, légèrement giflées par des balais.

Le dépouillé 'T'es beau' (Pauline Croze) fait valser mes idées parfois préconçues. 'Comme une rengaine', elle me perfore la paroi méningienne et vient s'y loger avec son lot de bien-être et, cerise sur le gâteau, une interprétation très touchante de la part d'Elodie.
Très bel arpège à la guitare acoustique, enveloppée par des envolées merveilleuses au piano. Un big up aux danseuses si sensuelles, habillées de légères robes bleutées.

Si vous cherchez quelqu'un pour une dinguerie ou une clownerie, demandez à Floriane, elle nagera dans son élément. Elle pourrait certainement faire du théâtre...
Mais ne croyez pas que sa prestation se limite à l'humour car elle possède une voix puissante et particulièrement plaisante.
Même sous anti-dépresseurs (Carmen Maria Vega), elle envoie, et il faut la camisole pour la retenir. Elle fait même une passe décisive à Henri sous Cresoxypropanediol (Ginette Garcin) carrément, un peu plus tard...

On insiste sur la mise en scène de 'WE à Rome'(Etienne Daho) avec 4 'plein aux as' des années 50/60 en goguette, costard blanc, robes et chemises fleuries, casquette ou chapeau voir foulard et lunettes noires; tout y est pour une pause photos, bien glamour!
Antoine et Aurore, côte à côte, sur un vespa bleu se réapproprient musicalement le titre.

L'impayable Henri (qui a déjà réussi sa vie...) reprend, souplement de volée, la passe de Floriane et nous fait avaler n'importe quoi (hein Florianne?) et même prendre des vessies pour des lanternes.
Et pourtant sa Katie l'a quitté et il ingurgite autant de pilules que de capsules. Son débit de paroles est invraisemblable et une petite hésitation ne le fait même pas trembler, trop fort!

J'aime toujours autant William Sheller et derrière le piano, je cours... pas tout seul, écouter l'interprétation si particulière d'Antoine, bordé de jolis chœurs d'Aurore, Floriane et Elodie. Magnifique sax d'Yves-Marie qui remettra ça un peu plus tard, entouré de naïades aux mouvements gracieux, le veinard...

'C'est comme ça' lalalala, un pan de la musique française (Rita Mitsouko)! Les 3 filles, aux chœurs tout à l'heure, se rejoignent aux lead vocals, se donnant le tour (et le tournis) ou ensemble. Les guitares donnent donnent donnent et on devine même une Gretsch.
Un morceau tonique et imparable qui permet de s'éclater sur la piste pendant que Bertrand nous gratifie d'un solo sautillant à la guitare électrique, une rareté qui se termine par une pirouette des filles, pleine d'humour...

L'année dernière on avait droit au medley Michel Berger, cette année, c'est au tour de Joe Dassin, toute ma jeunesse (!) et franchement, c'est top au karaoké (et pas que)... à condition de ne pas chanter à côté de pointures comme ce soir...
(Siffler sur la colline/Salut les amoureux/Les Champs Elysées/L'Amérique)

Je découvre Laurent Bardainne & Tigre d'Eau Douce avec ce choix judicieux du titre "Marvin", jazzy et j'oserai même trip-hop. Je suis scotché par la qualité du morceau, ce sax chaud et la superbe prestation des danseuses immergées.
Quelle belle surprise!

'Le plus important' (délinquante) est prétexte à un cabotinage entre Aurore et Floriane, assises en terrasse de café, se moquant de leurs maris respectifs, l'un derrière le piano et l'autre serveur.

J'entends les premières paroles d'un morceau chanté par Pierre et je me dis, tiens, sa voix me rappelle Gaëtan Roussel... Bingo! C'est 'Tu ne savais pas' brillamment interprété.

'Le mambo du décalco', folie Gotainerienne, fait dans le tcha tcha et moi j'adore (on danse Noëlle?). A l'unisson vestimentaire, Floriane et Elodie, tee-shirt rouge, salopette et bob girouette, nous gâtent, bien appuyées par des danseuses patchwork.
On apprécie le piano discret et le beau duo percussif et claquant batterie / Djembé!

'Saucisson de cheval N°2' (Bobby Lapointe) c'est pour en rire avec Henri, en peine de sa Katie.

Floriane assure un max sur 'Avant toi' (Calogéro).

'L'autre Finistère' (les innocents) et sa belle guitare acoustique, jouée par Bertrand ici, reste un must. L'ensemble des chanteurs.euses l’interprète avec beaucoup de délicatesse et de souffle. Le maestro en profite pour se dégourdir les doigts au tambourin.

Elodie, la rouge, vient bousculer le 'Machistador' de Mathieu Chedid, sous une guitare saturée et dans une entrainante rythmique en bloc dont une basse onctueuse à la fête.
La chanteuse nous prouve qu'elle sait varier la voix, le débit, le ton sur cette chanson emballante mais pas facile!
L'arrière-garde en a profité pour enfiler des colliers de fleurs et Floriane les a rejoint pour crier 'j't' adore!' avec la troupe de danseuses langoureuses en tenue noire sportive.

'La complainte du serveur automate' (Michel Berger) est sublimé par Antoine.

'Vieille canaille' (Tommy Dorsey/adaptation Gainsbourg/Mitchell) va comme un gant à Henri et Pierre.

Aurore pose sa voix sur 'Pocorn salé' (Santa - Hyphen Hyphen), au piano nostalgique, voix qui n'est que douceur enivrante à rapprocher du timbre de France Gall.


Tout finit par l'habituelle 'chanson des restos' (Goldman) avec les enfants qui prennent du plaisir et viennent retrouver l'ensemble des enflammés pour un final libérateur.
Je suis particulièrement sensible au jeu de batterie (durant tout le set), enluminé de roulements, moulins et flas, notamment sur le final... final en lâcher prise assez délirant...
Ils saluent le public, c'est nous qui vous saluons les artistes!

Elle : "2025, on r'met ça?" Lui : "Ah non, non, on ne prévoit rien à l'avance, les surprises sont d'autant plus belles!".
Encore un peu de retard et on finira sur scène... mais cachés derrière le rideau du fond!!

Chapeau bas à toute la troupe, votre réputation ne cesse de grandir, à raison vu les salles combles, et puisque ça progresse encore chaque année, vous allez bientôt tutoyer les étoiles....




CHANT :

Aurore Richard de Wismes - Chant
Floriane Pierre - Chant
Elodie Autret - Chant
Pierre Labbé - Chant
Antoine Bouzid - Chant, basse
Henri Lanoé - chant


MUSIQUE :

Bertrand Lautredou - guitares
Gilles Renault - guitare , bouzouki
Jean Luc Méheust - Guitare
Jimmy Feuardent - Batterie, percussions
Luc Bonidan - Guitare, Basse
Yves Marie Meheust - Saxophone, guitare , basse, percussions, chant, batterie
Eric Richard - piano, direction artistique


DANSE :

Marylène Letoux
Laurie Letoux
Annette Pageix
Eva Pageix
Annabelle Heurtault
Virginie Poulain

 

Les Enflammés Lamballais, au profit des Restos du Coeur, au Quai des Rêves, à Lamballe, le 20 janvier 2024
Les Enflammés Lamballais, au profit des Restos du Coeur, au Quai des Rêves, à Lamballe, le 20 janvier 2024
Les Enflammés Lamballais, au profit des Restos du Coeur, au Quai des Rêves, à Lamballe, le 20 janvier 2024
Les Enflammés Lamballais, au profit des Restos du Coeur, au Quai des Rêves, à Lamballe, le 20 janvier 2024
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25 janvier 2024 4 25 /01 /janvier /2024 14:31
Dewolff et Well Well Well au Zik Zak, Ittre, le 20 janvier 2024

Dewolff et Well Well Well  au Zik Zak, Ittre, le 20 janvier 2024

Mitch ZoSo Duterck

 

DEWOLFF + WELL WELL WELL – Zik Zak, Ittre (BEL) – 2024.01.20
Ca y est, c’est reparti! Quoi? Comment ça, quoi ? Ben, la saison des concerts tiens. P****n que c’est bon ! Et en plus on est toujours super bien accueillis par Annick, Nicolas et toute la joyeuse compagnie du Zik Zak qui s’est fendu d’une super invitation en conviant nos voisins bataves de DEWOLFF à venir nous divertir; et en plus, ça marche !
 Bien Bien Bien, allons-y donc. 
Bonne première partie assurée par le trio belge Well Well Well qui chauffera la salle comme prévu avec son garage-boogie-blues de bonne facture, parfois un peu daté, mais pas désagréable pour autant.
 
C’est dans la ville Néerlandaise de Geleen, (là où se tenait jadis un fameux festival dans les années ’70) située dans la commune de Sittard, province du Limbourg que le trio psychédélique DEWOLFF voit le jour à l’initiative des frères Pablo et Luka van de Poel. Le premier est chanteur et guitariste tandis que le second est batteur et chanteur. Le troisième larron, répondant au patronyme de Robin Piso, occupe le siège de claviériste et de chanteur lui aussi). Chose assez rare pour être signalée, le line-up est toujours inchangé depuis 17 ans.
La discographie actuelle du Loup compte 12 albums dont le premier, un EP autoproduit comprenant pas moins de sept titres porte en toute simplicité l’appellation « DEWOLFF » voit le jour le 22 Septembre 2008.
 S’en suivra des années plus tard un somptueux petit coffret baptisé du nom de « NONAGON MARATHON - Nine Albums, Nine Days, Nine Shows » renfermant une clé USB découpée au logo du groupe et comprenant sa discographie complète mais,c’est là que réside l’astuce, jouée dans son intégralité en condition concert, le public en moins. 
La prestation est filmée de manière professionnelle en mode multi caméras. Soit un bonus de 9 albums supplémentaires enregistrés en autant de jours lors de la période de Covid. Notre trio se fait plaisir en invitant une kyrielle de potes musiciens à les rejoindre. Pour la modique somme de 25€, c’est un cadeau que vous ne regretterez certainement pas de vous faire : c’est du pur bonheur car, c’est un fait, DEWOLLF est avant tout un groupe de Live !!!
Très grosse présence scénique de Pablo, leader du combo Néerlandais. On remarque d’emblée les influences du groupe avec un climat hendrixien toujours bien présent, quant aux influences guitaristiques, trois noms ressortent immédiatement, filiations évidentes, comme un coup de poing de Cassius Clay en plein visage : Steve Marriott, le regretté leader de Humble Pie, mort à l’âge de 44 ans dans l’incendie causé par une cigarette qui aurait mis le feu à son domicile. 
En réalité, l’alcool et la drogue sont les deux grands fléaux que n’a jamais pu vaincre le musicien.
 Que dire de Paul Kossof, le talentueux guitariste de Free, foudroyé en pleine jeunesse à l’âge de 26 ans, à la suite de problèmes cardiovasculaires consécutifs à sa dépendance à la drogue. Et enfin, comment ne pas évoquer le fabuleux Duane Allman, leader du Allman Brothers Band, tué sous les yeux de sa petite amie dans un accident de moto, il avait 36 ans. Lui non plus n’a pu soigner son addiction à la drogue ni survivre à la vie sentimentale tourmentée qu’il a connue au cours de ses … sept mariages. Espérons que les points communs entre Pablo et ces trois autres stars se limiterons strictement aux talents de ses ainés.
La complicité du groupe et le plaisir qu’ils éprouvent à jouer ensemble sur scène est plus qu’évident et, en tout cas, dangereusement communicatif.
Toutefois un léger doute s’installe à la lecture du menu concocté pour le repas de ce soir. 
Si on se fie à la longueur de la set list qu’ils affichent pour le concert (six titres ?) on pourrait se dire qu’en une demi-heure tout sera dit et qu’en rentrant plus tôt à la maison, les plus surpris ne seront pas nécessairement ceux à qui on voulait du bien. 
Bon, partager son épouse, passe encore, le mariage n’étant certes pas une garantie de propriété inaliénable, mais de là à laisser faire n’importe quoi dans ses draps par un profiteur, fusse-t-il étranger, il y a une marge à l’hospitalité physique tout de même. 
Heureusement, pour nous, DEWOLLF est un groupe de jam et des morceaux de dix minutes, ça n’existe pas. Chez eux, on sait quand ça démarre, mais jamais quand ça s’arrête. Au moins la couette sera-t-elle propre et sèche quand vous vous coucherez, cependant, vous ne pourrez peut-être pas dire la même chose de votre moitié.
Hé ne partez pas, je rigole ! Revenons-en au concert qui nous a servi de repas de fête, servi sur une véritable nappe immaculée conception, un océan d’orgue qui a une admiration sans bornes pour un certain Jon Lord, on en revivrait presque les moments de gloire de Deep Purple. Aucune longueur, aucune note à côté, tout est parfait pendant toute la soirée. Ils savent tout jouer et à la perfection, ça groove à mort ! Le public venu nombreux est totalement conquis. Moi itou, et Philou que j’accompagne me remercie pour la découverte. 
My pleasure man !
 Il nous reste à prendre congé et à rejoindre prudemment notre Condroz natal tant convoité par les indigents et autres principautaires frontaliers depuis des siècles. 
Etant donné que dormir est un luxe qui m’a quitté aussi, je me sentirait bien attaquer les « Nine Lives » d’une seule traite, un titre que ne désapprouverait certainement pas mon ami Paul Hébert.
Comment ? 
Les… Voisins ? quoi les voisins ? 
C’est eux qui ont voulu habiter ici, est-ce-que je suis allé m’installer à côté de chez eux moi ? Non ! Ben alors.
Mitch « ZoSo » Duterck
 
photos - Michel van Rhijn
Dewolff et Well Well Well au Zik Zak, Ittre, le 20 janvier 2024
Dewolff et Well Well Well au Zik Zak, Ittre, le 20 janvier 2024
Dewolff et Well Well Well au Zik Zak, Ittre, le 20 janvier 2024
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25 janvier 2024 4 25 /01 /janvier /2024 13:31
Les Studios partent en Live avec ∏ΣzΣL  à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 19 janvier 2024

Les Studios partent en Live avec ∏ΣzΣL  à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 19 janvier 2024

NoPo

∏ΣzΣL (MEZEL) aux studios partent en live - Bonjour Minuit - Saint-Brieuc, le 19/01/2024

Mezel, qu'on ne s'y trompe pas malgré son nom, ne s'envole pas car c'est du lourd! La cohorte s'appuie sur un 1er EP qui en annonce un second.
Elle viendrait de Rostrenen mais répète dans un garage à St Brieuc et il parait que les voisins ne s'en plaignent pas...
Pratique d'avoir des voisins fans de black death metal... ou sourds comme des pots (genre 't'as pas entendu comme un bruit?')!

Commençons par le look : 2 encapuchonnés aux longues capes à chaque extrémité latérale de la scène, armés de guitares en (flying) 'V', encadrent un fougueux bassiste, aux cheveux blonds et tout de noir vêtu, et un prêtre satanique méchamment maquillé, barbu mais chauve... sourit pas...
A l'arrière, sur un côté, se planque un claviériste et enfin, le batteur souligne le logo du groupe en fond de scène.
ça fait 6 protagonistes, ça commence bien, y'a plus qu'à ajouter '66' pour que le compte soit bon...
Umbra Messoris, chant
Mulder, batterie

Argul, clavier
Azazelium, basse
Noktem, guitare
Xenos, guitare

Dans sa longue soutane noire, le hurleur invite le public à communier, par des gestes directifs.
Ses mouvements de possédé, tremblants et saccadés, impressionnent autant que son cri alternant le growl bestial et l'aboiement venimeux.  
Sa langue tirée n'a rien à envier à celle de Gene Simons (Kiss) et son pas -chiderme (en goguette) fait trembler le sol.

Dès l'entrée, martiale, sur une rythmique monolithique à la double pédale affolée, les instruments jouent en bloc, développant une atmosphère glaciale.
Les riffs électrisent cette ambiance et chauffent au fer rouge certains instants. Rapidement, l'homme en noir entrouvre sa soutane...
L'une des guitares bassement accordée, monte des parpaings, l'autre grimpe dans les aigus en riffs, solos ou arpèges de folie. On repère un gaucher et un droitier, tous deux aussi vifs du poignet qu'agiles des doigts!
Les claviers propulsent une couche de brouillard sonique effrayant.

Dès les deux premiers titres, parsemés de solos de guitares épiques, on comprend qu'on assiste à l'apocalypse!
Les spectateurs beuglent leur contentement.

Chacun son rôle, chacun sa position, l'ensemble paraissant organisé comme une faction militaire.
Tel un damné, Azazelium secoue constamment sa chevelure virevoltante et son instrument, tenu quasi à la verticale.  
La prestation scénique prend des tournures théâtrales captivantes, les photographes ne s'y trompent pas (
Mémé Guigou s'éclate et va saturer sa carte mémoire, bravo pour les photos superbes!).
Les premiers rangs du public plongent à corps perdus dans cette musique des ténèbres sous les harangues constantes d'Umbra, aux mouvements impulsifs et effrénés.
Il donne du pied, écrasant sauvagement le sol, et accompagne parfois le mouvement de son bras dans un fracas musical.

La mélodie du désespoir, entonnée au clavier, démarre 'Le prisme du mal'.
Les guitares éclatantes viennent donner de l'ampleur à la mélodie pendant que Umbra s’époumone puis fait tournoyer sa tête sur le riff tourbillonnant qui nous sidère jusqu'au final.

Mulder, étonnamment droit, distribue les coups en veux-tu en voilà, ponctuant les faits et gestes de Umbra.
En immersion totale, Azazelium, joue au headbangeur fou, il finira par enlever le haut, suivant son général.

Explosions rythmiques, sauts agressifs et échange du signe des cornes (qui veut dire bienvenu entre métaleux!), 'Les cohortes de l'ombre' avancent en écrasant tout sur leur passage.
Des breaks brutaux se multiplient nous faisant passer dans un autre monde.

Dans un bruit menaçant venant du plus profond de l'enfer, l'aboyeur en chef entame des espèces de soubresauts presque convulsifs, en attendant l'orage qui déclenche un vrai saut cette fois puis des mouvements désarticulés au milieu de stridences.
'Les confins du néant' s'assoient sur un rythme très lourd, parcouru de roulements, d'apostrophes hostiles au clavier et de zébrures toutes guitares à l'attaque. Un sacré bordel entrainant des cris d'encouragement dans le public.

Sur le dernier morceau 'La part du diable', la bête incite le public aux danses maléfiques. Un viking, torse-nu, collé à la scène semble prendre son pied (et pas que)!


On finit demain ou en tous cas, après minuit avec cette musique de film d'épouvante tel l'exorciste mais dont la bande son n'aurait pas été composée par Mike Oldfield.
Les plus costauds y sont restés, laminés par un orchestre des plus dévastateurs. On a réussi à s'enfuir dans la nuit mais on se demande encore, en se réveillant, si c'était un cauchemar...



SETLIST
1-Les vents luminiques
2-Dissociation divine
3-Le prisme du mal
4-Naissance de l'astre noir
5-Les cohortes de l'ombre
6-Les louanges du passé
7-Les confins du néant
8-La part du diable

Les Studios partent en Live avec ∏ΣzΣL  à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 19 janvier 2024
Les Studios partent en Live avec ∏ΣzΣL  à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 19 janvier 2024

clip signé Bruno Guézennec

Les Studios partent en Live avec ∏ΣzΣL  à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 19 janvier 2024
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24 janvier 2024 3 24 /01 /janvier /2024 12:55
Can't Afford My Therapy - EP - audalei

Can't Afford My Therapy - EP -  audalei

 Label: ?

audalei, interview imaginaire ..

- Dis, audalei, c'est ton nom véritable?

- Oui et non, je suis d'origine iranienne, comme les gens aux States étaient incapables de prononcer mon prénom correctement, c'est devenu audalei, en fait je me nomme  Adelleh Furseth, j'ai réellement  débuté dans la musique en 2021, après avoir bricolé,   tout gosse,  dans la cave  de notre habitation et joué dans le band de mon frangin.

Au lycée, j'ai joué du violon et de la basse dans le High School Orchestra, j'ai  encore tâté du théâtre  à Vancouver .

Un premier single ' serotonin' paraît en 2022 avant son exil vers LA, où elle connaît la dèche en perdant  her  remote  day job, peu après, elle compose,  en un mois,  les titres du EP  'Can't Afford My Therapy'. 

L'EP sort en 2023, il est produit par  Dalton Ricks, Ben Coleman, Scott Rosenthal  et par son  manager Tyler Gardosh.

audalei signe textes et musique et joue de tous les instruments,  avec un coup de main de son frère , Lucas Furseth, qui  manie l'ukulele sur ' meringue pie'.

tracks

 1. IDONTCARE · 02:10 

2. atleast my therapist think im cool. 02:10 

 3. 20 SOMETHiNG · 01:58 

 4. WASTED · 02:57 

5. meringue pie. 02:13.

 

Sur la  photo de  pochette où on  voit audalei tenir une cigarette, le  visage de la jeune femme est coupé au dessus du  nez, le haut  de l'image fait place au titre de l'EP 'Can't Afford My Therapy' (  souci qu'elle partage avec pas mal de gens aux USA).

'I don't care' où comment mettre fin  à une relation toxique sur fond dance pop irrésistible, et  ne pas sombrer dans la dépression.  

Petits rires de jeunes filles espiègles  pour entamer un  titre similaire aux hymnes bubbly pop d'une Katy Perry,   tout en restant assez éloigné des minauderies commerciales de Zara Larsson ou Taylor Swift.

La voix est claire, joviale, les instruments ( guitare acoustique, drums, synthé, basse) ne sont pas filtrés, ni passés  à la moulinette,  le choeur féminin, radieux, ajoute une dose de saccharine, ni  trop écoeurante, ni trop fade à l'ensemble, et si le public visé ne dépasse pas l'âge de 25 ans, ' I don't care' ne doit pas rebuter les générations plus anciennes.

Ce n'était pas considéré comme un crime d'apprécier les Cardigans, No Doubt et même Geri Halliwell. 

' atleast my therapist think im cool.' , à une époque Adelleh doutait de tout, de ses capacités de songstress, de sa voix, de son look, l'angoisse totale, du coup elle consulte et fait écouter une démo à cette thérapeute, celle-ci a versé quelques larmes à l'écoute des chansons de sa patiente.

How great, dear, it makes me cry..

Conséquemment  audalei lui dédie une chanson, bien cool , " At least my therapist thinks I'm  cool" , le titre fait un malheur sur Tik Tok,.

 Normal: soft vocals, de l'humour, une instrumentation dans l'air du temps, tendance dream pop.... si t'es fan de Lana Del Rey, de Billie Eilish ou de Birdy, tu vas craquer!

'20 SOMETHING ' narre ses débuts à LA, époque où elle n'avait pas un rond, ses derniers cents avaient servi à acheter de la bouffe pour son chien.

Le second degré est omniprésent, t'as déjà entendu quelqu'un  décrire son impécuniosité en lâchant ..toilet won't flush and I have to pee... qu'on lui donne le Prix Nobel, elle le mérite!

Le titre débute par un coup de fil et une question, Hi buddy, how's California?

La réponse  sera éloquente, pas de fric = rien à manger, des factures à la pelle, plus de téléphone, les draps de lit qui puent, t'as essayé de  prier,  c'était pas une solution.

Tout est raconté sur fond dreampop  sautillant, avec en background une chorale  euphorique.

Sur 'WASTED', une romance pop introspective, audalei déballe ses penchants amoureux ( a queer relationship) avec un brin de mélancolie, car, ... You only love me when you're wasted.... Si l'orchestration est en sourdine, les arrangements soignés, la voix satinée, bourrée d'émotion, et le final à la guitare acoustique retiennent l'attention de l'auditeur.

Le ukulele de Lucas Furseth amorce 'meringue pie', une friandise pop ingénue, chantée d'une voix candide. Le ton de la berceuse lo-fi prend un aspect plus sombre lorsque, à mi- morceau, les drums, la tape machine et quelques effets vibrants jettent un coin d'ombre sur l'apparente euphorie.

... Sun so sweet like meringue pie , but it won't even last the night...

Michel Fugain, en 1972 déjà, abordait, sur ' 'Une belle histoire', le thème des romances d'un jour.

L'insouciance peut parfois laisser un arrière-goût d'amertume.



'Can't afford my therapy' est un bon début pour découvrir une artiste attachante, elle a depuis a sorti un nouveau single ' the mom song'.

 

 

 

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22 janvier 2024 1 22 /01 /janvier /2024 14:56
Cotton Phil’s - Au P’tit Bonheur - Guingamp, le 20 janvier 2024

 Cotton Phil’s - Au P’tit Bonheur - Guingamp, le 20 janvier 2024

michel

Dans le pays de Guingamp, aucune trace de champs de coton où de pauvres esclaves s'échinent à une rude tâche, mais il existe Cotton Phil's, un duo qui chante le blues à la manière des cotton pickers,  décrits par John Steinbeck dans The Grapes of Wrath.

Ce samedi, Le P'tit Bonheur, à Guingamp, bien garni pour l'occasion, accueillait deux Phil's  qui ne filent pas de mauvais coton, Philippe Danigo, guitares basses, 4 ou 5 cordes, et chant, et  Philippe Goument,  guitares électro-acoustiques et chant!

Leur écurie n'est pas fort éloignée, l'un vient du Merzer, l'autre de Saint-Gilles- des -Bois.

Ils se sont associés il y a un an pour interpréter du country blues  d'un autre siècle, aux senteurs du Piedmond, ils l'ont quelque peu dépoussiéré!

Un instrumental folk blues en guise d'échauffement pour ouvrir l'incursion du côté des Appalaches, la guitare  manoeuvrée en picking et les  groovy lignes de basse  ( 5 cordes) ont  flatté nos pavillons, l'assistance a d'emblée saisi que le concert de ce soir ne sera pas assuré par des sous-doués.

Ils enchaînent sur le gospel/blues 'Keep Your Lamp Trimmed and Burning' qu'ils attribuent au Rev. Gary Davis, un traditionnel qui était  aussi au répertoire de Blind Willie Johnson.

La voix brisée de Philippe Goument convient bien au message véhiculé par la prière, même si son anglais ne sent pas vraiment la Caroline du Sud.

Un second instrumental, 'Mississippi Blues' datant des forties nous conduit du côté du Delta.

Non, Georgette, pas celui du Mékong, pas de blues à  Kampong Cham!

Si t'entends le sifflet du train, c'est que c'est l'heure du ' How long blues', la basse ronronne, la guitare batifole, les vaches, placides, sauf  Domingo, contemplent le passage du convoi en mâchant l'herbe.

Une infidélité au blues pour la suite composée par Nitin Sawhney, le musicien londonien d'origine indienne évoluant dans l'univers trip hop, 'Sunset' , ' Red Shift'  et 'Skeleton Leaves' montrent une autre facette du talent  des deux Phil's. 

Doc Watson a repris le traditionnel ' Deep River Blues' sur un album de 1964.

Picking subtil pour le guitariste et chant profond et boueux pour son compère.

Séquence  tuning pour attaquer un blues, en ré (D pour les anglo-saxons), instrumental.

Argh, une fausse queue, second take, maestro.

Nettement plus conforme.

Le duo se complait dans une sobriété et une précision presque chirurgicales.

Tiens, revoilà le Révérend et son ' Death don't have no mercy'.

Une voix derrière toi, c'est Greta, qui écluse sec son huitième verre de blanc  tout aussi sec: On veut du blues!

Mais c'est du blues, madame,  réagit un des bons  Philippe, qui n'est pas Bourguignon!

Après avoir interprété du Stefan Grossman, un 'guitarist extraordinaire' que tu as eu  la chance de voir au Mallemolen ( Hoeilaart) il y a des lustres, ' Bermuda Triangle Exit' , vient le blues le plus connu du set, ' Sweet Home Chicago' suivi par 'Hesitation blues'  avec sa célèbre ligne ...Well, a nickel is a nickel and a dime is a dime....  à l'époque avec 5 cents  tu pouvais te faire cirer les godasses en rue.

 

Break, une Unkle, please!

Reprise avec 'Hey, Hey' de Big Bill Broonzy qu'Eric Clapton avait repris sur le fameux ' Eric Clapton unplugged'.

Changement de continent et de couleurs avec' Palea' de Dobet Gnahoré, une version instrumentale!

Eric Clapton n' pas connu l'époque de la prohibition mais il a repris le 'Malted Milk' popularisé par Robert Johnson.

Si tu trouves une vache produisant du malted milk, tu nous appelles!

Après un nouvel instrumental, toujours en mode downtempo ( 'Blues for the mad') , la paire propose un medley dans lequel ils incorporent  'Good Shepherd' un gospel repris par Jefferson Airplane sur l'album ' Volunteers' , un  extrait de Neil Young  et 'Find the cost of freedom' de C S N & Y.

 Philippe Danigo au chant, l'autre Philippe à la guitare, pour interpréter la ballade sensible 'Little Green'  ( composé en 1966) que Joni Mitchell  a écrit en pensant à sa fille, qu'elle avait placée dans une famille d'accueil par manque de moyens.

Happy end: elle a retrouvé Kilauren Gibb en 1997. 

Pat Metheny et Charlie Haden ont enregistré l'album 'Beyond the Missouri Sky' en 1996/97, ils reprenaient 'The Moon Is a Harsh Mistress' de Jimmy Webb que Joe Cocker avait inclus sur l'album 'I can stand a little rain', Phil 1 et Phil 2  décident de coupler le titre avec le thème de 'Cinema Paradiso ( Ennio Morricone ) qui s'entend également sur l'album des jazzmen.

Une pièce très technique qui demande virtuosité, maitrise et concentration, c'était une première pour le duo, le rendu est perfectible!

Jorma Kaukonen, c'était Jefferson Airplane et  Hot Tuna  avant de se lancer solo, 'Genesis' s'entend sur son premier album en solitaire.

On vous demande un effort, la suivante est célèbre, à vous  de la reconnaître.

On a tous calé!

Solution: ' Brothers in arms' de Dire Straits, c'était pas évident sans les paroles!

Le voyage arrive à son terme, 'Rock me baby' nous mène vers le coup de sifflet final!

 Extra - time à la demande  des nombreuses connaissances: une version alternative de la berceuse ' Little Green'.

 

Résumé: un concert sympa donné par deux messieurs doués, un reproche, cependant, le côté linéaire du set, down- et midtempi  se succèdent, il manquait un ou deux morceaux plus athlétiques, histoire d'enthousiasmer davantage  les consommateurs! 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

Cotton Phil’s - Au P’tit Bonheur - Guingamp, le 20 janvier 2024
Cotton Phil’s - Au P’tit Bonheur - Guingamp, le 20 janvier 2024
Cotton Phil’s - Au P’tit Bonheur - Guingamp, le 20 janvier 2024
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22 janvier 2024 1 22 /01 /janvier /2024 14:31
Les Studios partent en Live avec Trégorgones à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 19 janvier 2024

Les Studios partent en Live avec Trégorgones à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 19 janvier 2024

NoPo

TREGORGONES aux studios partent en live - Bonjour Minuit - Saint-Brieuc, le 19/01/2024

On connaissait les gamins de Paris, les Gones de Lyon (bien perdus en ce moment), 'gone(s)' signifie aussi '(portés) disparus'... sauf que les mômes du Trégor, eux, sont bien là et prêts à en découdre.

L'horror trio décide de faire dans le death en 2016. Leur 1er EP 3 titres "La mort, ma muse" parait fin 2021. Un titre, au jeu de mot qui tire un sourire vers la grimace...
On les rapprochera des nounours Gorod ou Beyond Creation.

Les 3 m(a)ourants :

Guillaume Gindre, plutôt que gémissements, rugit et crache des screams; il joue aussi de sa belle guitare électrique, 7 cordes (ça en fait plus à son arc... ou à sa potence aaaargh!).
Damien Tourron ne va pas tout rond dans sa tête car il barrit, il parait... et sa trompe ressemble à une basse. Je dirais même plus, je crois qu'il grogne tel un Ork du seigneur des anneaux!
Melaine Marquier tape sur sa batterie et pédale, comme un malade, plus vite que Vingegaard ou Bernard Hinault, le régional de l'étape!


Guillaume, l'œil torve et inquiétant, le poil court sauf sous le menton, prend possession d'un territoire, côté droit de la scène face à nous.
Damien prend l'aile droite, avec sa mèche blonde rebelle qui lui barre le visage la plupart du temps.
On devine Melaine, au fond, parfois dans le brouillard, et masqué par ses cymbales.  

'Disincarnate' lance la troupe sur une autoroute vers l'enfer (mais pas avec le même véhicule).
Un 1er riff assommé de coups sourds qui basculent aussitôt sur la double-pédale.
La voix, pleine de grains, passe du grave démoniaque au sifflement aigu du serpent. Damien joue les jolis chœurs en imitant (vachement bien!) l'égorgement du goret.
Le rifd porteur, tournoyant, vous envoie direct de profundis. On repère des dérapages death métalliques sur la guitare, ponctués parfois par un crash.

Passage théâtral, Guillaume relatant le début d'un voyage chelou à l'entrée de la grotte 'Like a ship in a bottle'.
Une grotte car on a l'impression de participer à une messe noire conjurant des puissances pour se protéger des monstres.
Guillaume insiste sur les fins de phrase en hurlements gonflés par les grondements souterrains de Damien. Décollage tout en secousses, ça décoiffe...
Si t'as pas peur, t'es ouf!

On monte dans les tours avec 'Alone together' joué à la vitesse de l'éclair que ce soit au niveau des riffs ou de la batterie roulante.
Quelques breaks sur le refrain (quoi! Y'a un refrain? Ben oui, ils répètent 'All alone' l'un, 'together' l'autre) permettent, à peine, de reprendre sa respiration. Les gratteux semblent pourtant se balader, carrément!
Un ralentissement juste pour prendre de l'élan (lent), un magnifique solo file... aucun coup de barre... ou alors juste sur ta tronche!


Terrrriblement sombre sonne l'intro de 'Deus ex-machina' partie dans un rythme lent et lourd, bousculé par des roulements.
Nous sommes enchainés par 3 titres que l'on ne pourra pas séparer (invocation des Dieux, la genèse et après, la création) : 'Deus ex-machina/Sic Mundus creatus est/Beyond the creation' (merci Bruno Guézennec pour le partage de la vidéo!).
Suit un solo de guitare appliqué qui vous serre la gorge. Le chant crié vient se heurter aux grattements vifs et noirs des guitares.
Tel le tocsin funèbre, Melaine vient cogner une cymbale chinoise éclatante. Nouveau départ de headbang pour une séquence 'Véronique et Davina'
'Que la lumière soit!' (let there be light?) et le solo de guitare donne l'impression de percer un tunnel vers les entrailles de la terre.
Guillaume invite au circle-pit lancé par quelques furieux au plumage hellfestien.
Puis les bras se tendent dans des 'Hey! Hey! hey' belliqueux et en même temps fraternels (ce que ne comprennent pas toujours les opposants de la musique métal).
Comme me dit ma pote Laurence 'Ils sont gentils ces métalleux, ils débarrassent même leurs couverts!'.

Des 'Merci' tout aussi gutturaux, ça râpe (à fromage!).
Ouch! Sacré défi physique et mental! On aperçoit le visage en feu de Melaine, ça doit dégouliner sec (ou plutôt mouillé!).
Ne croyez pas qu'il n'y ait que bruit et fureur, leurs sons, travaillés, sont parfaitement maitrisés!
Les 2 frontmen semblent satisfaits et les hormones font leur effet. Guillaume, tout sourire, discute avec les premiers rangs...
Quand on vous dit qu'ils sont mignons ces amateurs de musique extrême!



 

1- Disincarnate
2- Like a ship in a bottle
3- Alone together
4- Deus ex-machina
5- Sic mundus creatus est
6- Beyond the creation
7- Perpetual motion

 

Les Studios partent en Live avec Trégorgones à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 19 janvier 2024
Les Studios partent en Live avec Trégorgones à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 19 janvier 2024
Les Studios partent en Live avec Trégorgones à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 19 janvier 2024
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22 janvier 2024 1 22 /01 /janvier /2024 08:25
Les Studios partent en Live avec Drive Aid à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 19 janvier 2024

Les Studios partent en Live avec Drive Aid à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 19 janvier 2024

NoPo

DRIVE AID aux studios partent en live - Bonjour Minuit - Saint-Brieuc, le 19/01/2024


Après l'ouverture de la soirée par le sympathique groupe de reprises Jaya, on retrouve Drive Aid apprécié, notamment, au tremplin Attrap'sons (
live report ici).
Le lineup, piloté par le fan de grunge des 90's (Nirvana, Pearl Jam et Soungarden en tête) Rex Regis, n'a pas bougé :
Reg : Chant, guitare
Lucas : Basse
Mathieu : Batterie
Dimitri : Guitare

... n'a pas bougé mais sur le point de... Mathieu donne son dernier concert avec eux et, à ce titre, se fait bien chambrer!


'Grow' débute dans des mouvements en moulins sur la batterie.
Les trois guitares épaississent, ensemble, le flux alors que le chant se veut tristement monocorde mais les éructations vocales ponctuent souvent les phrases.
Un solo de guitare ellipsoïde s'éteint dans un marasme.

Un riff tournoyant introduit 'Just to see' aux cymbales écumantes.
La batterie claque puissamment ne lésinant pas sur roulements et flams.
La basse tonne, facile dans le texte mais moins sur les cordes, dans lesquelles on finit, sous une pluie de coups.  
Quant au chant, il n'oublie pas les égratignures .... dont la voix reg'orge...

'AC' commence dans un groove à la batterie.
Part prégnante à la rythmique qui laisse, par moment, le champ libre à la basse tonitruante de Lucas.
Après l'interjection de Reg encourageant St Brieuc, le ton monte dans des dérapages contrôlés.
Final avec un solo de gratte, sec, de Dimitri.

Le riff de 'Fundus', classique, mais tranchant, donne des envies gourmandes de 'encore'.
Dimitri et Lucas croisent les baiönnettes dans le dos de Reg. La cadence incite au battement du pied autant qu'au headbang.
Le solo de guitare, fiévreux, part dans la dissonance avant de calmer le jeu et pour quelques secondes, la batterie ne répond plus.
Ce passage, mélancolique, prend aux tripes avec la voix accrochée au plus haut, sans que Reg glisse, et qui se fait exploser par le retour de Mathieu tout en puissance.

L'entrée en matière de 'Candling town', au riff accordé très bas, montre que le stoner fait partie de leurs influences.
Le chante se traine, lancinant, et les frappes pèsent lourdement, lestées par la basse.
Lorsqu'on entrevoit une éclaircie, la voix se perd dans un étranglement.

Le titre 'XIII' ne porterait pas bonheur? Plus de son dans la gratte de Reg!
Ah si, ça y est, c'est reg'lé! D'entrée, les cymbales éclaboussent!
L'alternance rampante va chercher quelques bribes dans La Grange des ZZ Top.
Le chant griffe, agressif, jusqu'à s'érailler le gosier sans reg'ret.
Sur un court passage sombre, Reg gâte, seul, puis relance la sauce.

Reg introduit 'Twanged' comme un morceau parlant des errances et autres bizarreries dans la vie de tout un chacun...
Un son métallique, gratté à la guitare, marque l'instrumentation du morceau.
Le couloir, central, tendu et crescendo, reste un moment de bravoure qui aboutit sur un final particulièrement mélodieux et impétueux.

Le dernier morceau 'No man's land', au sens du set autant que de sa récence, lance Dimitri dans le grand bain vocal.
L'intro, à la guitare, installe un riff, lancinant et reg'ulier, chevauché par la voix de Dimi, qu'on n'a pas l'habitude d'entendre.
Son chant, scandé, alterne avec celui de Reg, aux intonations de Brian Molko, hurlements en sus.
Des roulements, en milieu de morceau, attisent des braises qui s'enflamment, des cris s'écorchant sur le micro.
Hommage en bordel pour Mathieu qui a assuré de ouf!



La musique de Drive Aid, dynamique et sans reg'ression, nous entraine franchement dans des mouvements incontrôlables plus ou moins gracieux.
On se prend des vagues de plein fouet, comme une claque régénérante, le son se montrant largement à la hauteur.
Un set, très énergique, autant apprécié par le groupe, qu'on sentait dedans pour la der de Mathieu, que par le public!



SETLIST
1- Grow
2- Just to see
3- AC
4- Fundus
5- Kiss of electric
6- Candling town
7- XIII
8- Twanged
9- No man's land

Les Studios partent en Live avec Drive Aid à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 19 janvier 2024
Les Studios partent en Live avec Drive Aid à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 19 janvier 2024
Les Studios partent en Live avec Drive Aid à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 19 janvier 2024
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