Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : Le blog des critiques de concerts
  • : Bienvenue sur Concerts-Review, le blog des critiques de concerts. Nous mettons en ligne quelques critiques subjectives des concerts auxquels nous assistons. N'hésitez pas à nous contredire à travers vos commentaires.
  • Contact

Les prochaines...

Recherche

5 avril 2024 5 05 /04 /avril /2024 14:48
Session live Radio Activ' - Paulette à Bonjour Minuit - Saint-Brieuc, le 4 avril 2024

Session live Radio Activ' - Paulette à Bonjour Minuit - Saint-Brieuc, le 4 avril 2024

michel 

Le premier  jeudi   du mois, c'est?

L'heure sainte, le moment d'aller prier au Sacré Coeur.

Amen, on préfère se rendre à Bonjour Minuit pour la session live de Radio Activ' qui, ce soir,  accueille Paulette.

Faut pas nous  faire le coup des paupiettes, espèce d'enc....,  c'est éculé,  et puis tu oublies aussi  celle qui fait de la bicyclette avec Fernand, Firmin, Francis et Sébastien, il s'agit d'une autre Paulette, un mannequin, qui ne se balade pas sur le catwalk, mais qui accompagne un trio de méchants  massacreurs de notes,  qui définissent leur bouillon de" rock parpaing", donc ni lisse, ni digeste!

Pascal les a croisés par deux fois ( cf chronique 1  et 2) et dans sa discothèque traîne le premier album  du combo.

Tu savais plus ou moins à quoi d'attendre et pourtant la claque aura été monumentale!

Les présentations: Alice Daré: chant, synthé et synthé basse/ Boris Larzul ( je préfère le Graves au Cidre): batterie  et le ténébreux Thomas Fernandes, guitare et chant.

Tandis que Paulette rumine dans un coin, un vrombissement se fait entendre, au compte-gouttes, les musiciens rappliquent, Thomas, d'une attaque agressive, se charge de  la mise à feu.

Il reste 6 secondes sur le podium avant de se diriger vers le pauvre Jérémy, qui a failli être embroché par sa guitare/baïonnette, à l'arrière Boris fait boum, boum, boum ( pas de quoi effrayer Sophie,  mais bien Charles Trenet),  l'élément féminin prend place derrière les synthés. Le mur du son est allègrement franchi, puis deux voix  s'élèvent  pour chanter ' Prosterne-toi'.

C'était pas très clair, La Mecque c'est devant, derrière, à gauche, à droite... une chose est sûre, Paulette n'est pas à prendre avec des pincettes, cette poulette est prête   à mordre tous les intrus  à la manière d'un Rottweiler affamé.

Effets larsens stridents pour terminer l'homélie, le fuzz se poursuit pour entamer 'Planté dans le temps'.

Ces deux premiers morceaux ne s'entendent pas sur l'album.

Ici il est question de pyramides, fort étonnant car Thomas bondit comme un kangourou dopé, tout en chantant tel  un pharaon fou, il est relayé par la voix claire d'Alice.

Pas mal d'auditeurs, au départ estomaqués, balancent frénétiquement le crâne comme s'ils étaient face à Iron Maiden ou à Kyuss.

Alice annonce le titre  ' Paulette',  toujours chanté à deux voix, à la guitare aride, répond un piano rond, à l'arrière Boris a vu une araignée se promener sur un tom, il essaie de l'écraser, son regard machiavélique évoque Keith Moon,   soudain  Paulette  vire stoner/garage et entre en transe .

Tu dis, Jacqueline: sauvagerie non contenue, je soupçonne l'usage de psychotropes!

Merde, alors, a drugged dummy! 

Changement de guitare, suivi d'un bruitage inquiétant, ' Tout seul' dit le papier, tu entends comme un concerto d'Aranjuez frelaté, le pétard n'était pas mouillé, l'explosion a perforé quelques tympans, du coup Thomas a repris ses exercices de saut ... ton coeur s'éveille... disent les voix,  mais les entrailles de la  machine produisent  des râles  effrayants, Boris, apeuré, se couche sur ses caisses,  en attendant le trépas de la bête.

'Mur d'horizon' du hard/fusion/ rap débité à une cadence infernale, Rage Against The Machine c'est un condensé de pipi de chat en comparaison.

The sound and the fury, disait Faulkner, qui ne connaissait pas Paulette. 

OK, Boris, je suis prête, tu attaques.

Les coups de baguettes fusent, 'Bruit', au chant maladif,  est lâché,  et il y a  toujours ces sonorités dingues  et grinçantes du synthé basse  venant  racler ton cerveau.

Break interview!

Le colloque avec Marcus n'a pas calmé Paulette, la reprise est foudroyante, ' Réalise'  voit Boris sortir la hache de guerre, ses frappes percutantes font mouche, à l'avant, ses associés déclament un propos haineux, une accalmie fugitive vient atténuer la rage des protagonistes, le ciel s'éclaircit, c'était pour mieux te secouer en vue du final.

Une séquence participative illustre  la  piano ballad folky ' When',  entonnée a capella dans la salle,  les yeux dans les yeux,   par deux voix en harmonie.

Paulette qui joue les Carpenters, c'est surprenant, évidemment après les trémolos de la guitare, Boris, qui rêvait , s'éveille en sursaut et d'un coup sec sur une cymbale fait exploser la romance.

Thomas termine à genoux face à sa belle.  

Virage rock colérique avec la suivante, 'Pas en Australie', Boris a retrouvé son jeu physique et se démène comme une bête aux abois, le morceau prend des couleurs Black Sabbath, ayant copulé avec RATM, d'un pied pas léger,Thomas écrase une pédale d'effets, ce qui a le don d'exciter davantage Boris, déjà en sueur.

Pris d'une inspiration inattendue, Thomas passe derrière Paulette, lui refile sa gratte pour lui permettre d'achever ce titre rocambolesque.

Merci, Bonjour Minuit, il en reste une, 'On tourne en boucle', ce qui est plus élégant que tourné en bourrique! 

 

Paulette, c'est vachement sportif.

  Comme le caber tossing dans les Highlands, ça envoie du bois!  

 

 

Session live Radio Activ' - Paulette à Bonjour Minuit - Saint-Brieuc, le 4 avril 2024
Session live Radio Activ' - Paulette à Bonjour Minuit - Saint-Brieuc, le 4 avril 2024
Session live Radio Activ' - Paulette à Bonjour Minuit - Saint-Brieuc, le 4 avril 2024
Partager cet article
Repost0
4 avril 2024 4 04 /04 /avril /2024 13:49
Album - Petit Soleil | Amorosa

 Album - Petit Soleil  | Amorosa

 Cypres Records

jazz latino in French

michel 

T'avais connu Stéphanie Scultore  comme la  Princesse Tonnerre, c'était en 2015.

 Depuis , on suppose que Stéphanie a trouvé son prince charmant , peut-être un ex-crapaud,  on sait  que, si elle n'a pas tout à fait changé de cap, comme toutes les princesses, elle a connu pas mal d'aventures. Membre du collectif Bossa Flor, elle monte le ROSA  Quartet qui,  plus tard,  a entamé une procédure pour changer de nom et devenir Amorosa.

Discographie: avec Rosa Quartet, en 2019, 'Chorando Sim',  en mars  2024,   paraît ' Petit Soleil' sous la nouvelle identité.

 

Tracks:

 1 Petit soleil
04:55
2 Ce matin
05:13
3 Casino
05:37
4 Il était une fois
04:21
5 Où es-tu ?
03:27
6 Steven et l'hirondelle
03:31
7 Cache cache
03:22
8 Meu menino
03:31
9 Déposer des fleurs
03:25
10 Liliane et Radou
05:04

 Stéphanie Scultore : chant, textes, compositions
Matteo Carola : guitare, cavaquinho, chant, compositions
Mathieu Robert : saxophone soprano, shakuhashi, agogô
Filippe Caporali : contrebasse
Falk Schrauwen: percussions

et : Pierre Vaiana (pistes 5 et 6) -  saxophone soprano
Sabrina Yactine, Sandrine Hanart et Mathieu Robert (piste 2)- chœur

 
Enregistré  par Rudy Coclet

Graphisme : Alice Dillon Corneck, elle a imaginé une merveilleuse petite Alice, couchée, admirant  un soleil orange  s'endormant  sur des flots bleus et englobant un paysage montagneux, avec en surimpression  une ou deux hirondelles.

Lewis Carroll s'est montré ravi.

'Petit Soleil' , si Stéphanie n'est pas la première artiste, installée à Bruxelles, trouvant son inspiration dans la musique brésilienne ( pense à Isabelle Antena), elle a le bonheur d'être accompagnée par une pléiade de musiciens bercés par le jeu et la voix de João Gilberto.

Matteo Carola a peaufiné son jeu de guitare et de cavaquinho auprès de Jorge Filho et de Jaime Vignoli. Le saxophone soprano de Matthieu Robert se rapproche des 'Brazilian Nights' de Kenny G  et pas besoin d' apprendre l'ABC du jazz latino à Fil Caporali, il est né à São Paulo!

Tu peux refiler congas, cymbales, shakers ou un agogô à 2 ou à 4 cloches à Frank Schrauwen, il en fera un excellent usage et puis il y  a la voix, douce   comme du  pain de sucre, de Stéphanie  qui vient se greffer sur ce fond sonore onctueux.

Chaque musicien a la possibilité d'étaler son talent à l'occasion de cette première plage. Mathieu Robert alterne  pointes de flûte japonaise ou de saxophone soprano, Fil place un  solo de contrebasse jazzy et concis,  Falk secoue quand il doit secouer et  utilise la paume de ses mains quand le morceau l'exige,  Matteo, lui,  distille ses notes fluides  de bout en bout.

Tu aimes Stan Getz, Astrud Gilberto, les Jobim, Clémentine et Luiz Bonfa, tu vas adorer cette berceuse  intimiste, inspirée par la naissance d'un bébé.

'Ce matin' est  à écouter d'urgence si, comme nous,  tu résides dans un coin où il pleut depuis des mois,... E assim começa o dia com um sol... voir le soleil à l'aube, c'est devenu un mirage, et dire qu'à Rio, la température annonce 28° ce matin.

Allo, Air France, un aller simple pour Belo Horizonte, please...

On perçoit du Michel Legrand ( Deneuve, Dorléac) dans cette plage frivole , chantée ou narrée à plusieurs voix .

'Casino' rime avec calypso.

Si le fond musical semble insouciant et prête au flirt, en background, des  traces d'amertume  et de lucidité pointent , car si c'est beau la mer à minuit, au large, des enfants font naufrage.

Faut-il fermer les yeux et, après avoir perdu  ton dernier banknote  à la roulette,   danser le calypso en pensant à Guy Marchand, Tito Puente et Harry Belafonte?

Tous les contes débutent par l'expression ' Il était une fois' , ceux à qui l'on doit 'Rien qu'un ciel' le savent pertinemment. 

La fable chantée d'une voix douce, un peu à la manière de Henri Salvador, par Stéphanie Scultore, enchante et apaise, tout comme  l'accompagnement musical, satiné, habille délicatement cette berceuse poétique, présentant certains  relents  Gérard Lenorman ( Il parle aux oiseaux) et dont l'imagerie "Nils Holgerssons underbara resa genom Sverige" devrait plaire à ceux qui ont  gardé une âme d'enfant.

Place à l'instrumental 'Où es-tu', permettant la mise en évidence du jeu fluide de Mathieu Robert et de l'invité Pierre Vaiana , ainsi que de  l'exceptionnel sens du rythme de leurs compagnons d'aventure.

Le dandy Oscar Wilde,  s'il est connu pour le sulfureux 'The Picture of Dorian Gray', est aussi l'auteur de contes  destinés aux jeunes lecteurs, notamment  'Le Prince heureux'  où il est question d'une hirondelle  et d'un prince statufié, qui désespéré par la pauvreté de son ex-peuple, se fait aider par l'hirondelle pour secourir les plus affligés.

Stéphanie s'est -elle inspirée de cette fable pour composer le poétique  'Steven et l'hirondelle', peut-être! 

On retrouve toute la sensibilité d'une Astrud Gilberto interprétant l'immortel 'How insensitive' d'  Antônio Carlos Jobim. dans le phrasé de la chanteuse bruxelloise.

On peut jouer à ' Cache cache' avec la mort, danser la farandole et chanter à en perdre haleine.

Brel ne  lançait -il pas à tue-tête... Je veux qu'on rie, je veux qu'on danse. Je veux qu'on s'amuse comme des fous. Je veux qu'on rie, je veux qu'on danse quand c'est qu'on me mettra dans le trou...

Il suffit d' enrober  le linceul   d'une couche   de musique populaire entraînante , style  forro, et tu transformes la journée de deuil en   carnaval joyeux.  

De Milton Nascimento à Bruna Nascimento, en passant par Jane Duboc ou Wanessa Camargo ils sont nombreux à chanter un hymne à l'enfant, em portuguès: 'Meu Menino'.

Un fado touchant, dégoulinant de tendresse, ponctué par un solo de flûte que n'aurait pas renié Herbie Mann. 

Le langage de Stéphanie Scultore est orné de fleurs, de papillons, d'oiseaux, d'étoiles, de flots bleus, il est donc normal  qu'elle ait baptisé un morceau 'Déposer des fleurs'.

La voix est aérienne,  la guitare sinueuse, le sax  charnel et les percussions sont bavardes, le tout donne  une lumineuse  aquarela  do Bruselas.

Une dernière rêverie nommée 'Liliane et Radou' interprétée à deux voix, rapproche une nouvelle fois l'univers d'Amorosa de celui de Michel Legrand et de Raymond Peynet.

 

On ne conseille pas ' Petit Soleil'  aux mordus de hardcore, de techno ou de cinéma gore, par contre toutes les âmes poétiques, les esprits romanesques  et les fans de bossa nova, de choro ou de sertaneja vont adorer ce disque.

Partager cet article
Repost0
2 avril 2024 2 02 /04 /avril /2024 10:32
 Album - makesong -  Blue Grizzly

 Album - makesong -  Blue Grizzly

NoPo

BLUE GRIZZLY - makesong LP 2024

On ne rencontre pas beaucoup de Grizzlys dans les quelques grottes bretonnes, alors un bleu, ça marque! çui-ci est amoureux du miel sans doute!
On en compte même trois, mal rasés et mal léchés et ils font un sacré barouf. On les trouve pas loin de Rennes.
Leurs doux noms? Gaëtan à la batterie, Nico à la guitare et Tanguy à la basse.

Il y a un peu plus d'un an, ils sortent l'EP 'Malone' dont l'incipit, et pas insipide single, 'Shara' croche notre oreille.
Sans perdre de temps, l'ursidé (qui a de la suite dans les idées!) se lance dans une c'ours avec ce second disque.
10 titres courts et efficaces entre 1'24 et 3'29 en moins de 30 minutes au total, un bon score en vue des JO.
La pochette présente le nounours au pelage bleu, dans son antre très branchée, lunettes sur le nez, nez sur l'ordi et guitare à portée de patte.

'Tahiti' douche nos certitudes de suite... Quoi cet enregistrement date de 2024?
Voix trainante, soulignée de chœurs, grattes lourdes... On croirait un millésime heavy blues seventies.

Un grognement suffit à faire décoller 'Superhero' pourtant martelé à la batterie.
Le riff, lent et saturé, donne des airs de BO à l'instru bien rêche, conclu par le même grognement de contentement.

'Hangover' sent le punk californien, bien imbibé, à plein nez. Bordélique, bref et mélodieux!
La rythmique file droit, la guitare plaque quelques progressions d'accord et le chant, un peu gras, impose sa désinvolture, accompagné parfois de chœurs aériens.

Le couple basse, drue, et roulements de batterie ouvrent 'Melody Pendras'.
Lorsque la guitare amène son premier riff, on s'attend à un truc mélancolique mais le second riff ramène vite la compo dans le droit chemin.

Il y a un peu plus d'un an, on voit, en live, les gars de MY TAYLOR IS BITCH qui nous ramènent à l'époque de SUM 41, Offspring, Blink 182...
Après son intro un peu torturée, 'Pokerface' s'installe dans la même cour, avec un riff caracoleur et une voix rauque et désabusée.

Foutraque, comme son titre 'Monopxxxlis' en français, le morceau crache son énergie brute. Les voix préfèrent scander leur dépit, sans trop d'effort, mais sans négliger les wo-ho-ho-ho.

On arrive maintenant à une plage rock 'Don't Let The King'.
La cadence, syncopée, hésite entre balancements souples de la basse, bien marquée à la culotte par la batterie, et saccades à la guitare électrique.
La voix, poussée, monte, mélodieuse. Une bonne rasade de solo de gratte pour vidanger les esgourdes et on se sent mieux aussitôt.

A l'inverse, 'My way', plus punk, crache son venin sur un rythme heurté avec une basse dodue et une 6 cordes, smashée et crissante.
Pour un hymne keupon, les na-na-na sont encore ce qu'il y a de mieux. Elémentaire mon cher Watson! C'est l'heure du style Ramones qu'on suit, la Ramones heure quoi!!

Ah ben tiens, v'la un ptit ska fait 'in' pour donner du jus. 'Panama' ça s'appelle et c'est pas du Van Halen fraiche!
T'as envie de sauter? Faut pas hésiter, un enchainement pogo conviendra sans problème.
Comme de bien entendu, la basse fait des ronds de jambes et la guitare des cocottes mais pas tout le temps, elles aiment aussi jouer rectilignes.

Pas le moment de s'endormir, 'Pillow' t'en empêche avec ce son de guitare toujours saturé et cette batterie qui déboule pendant que la basse tonne, c'est bien connu!
1'24 suffit pour te lever de ton (grizz)lit!

'Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué?' ne s'applique pas à ce Grizzly qui rentre dedans avec conviction et sincérité.
Vu qu'il passe son temps à ronfler quand il ne chasse pas la truite ou ne la bouffe pas, il te joue de brèves sérénades efficaces qu'il aime partager.   
N'oublions pas qu'on surnomme l'animal, 'Frères des hommes'!

    1.Tahiti 02:41
    2.Superhero 02:42
    3.Hangover 02:17
    4.Melody Pendras 02:14
    5.Pokerface 03:04
    6.Monopxxxlis 02:55
    7.Don't Let The King 03:17
    8.My Way 03:29
    9.Panama 02:40
    10.Pillow 01:24

 

Partager cet article
Repost0
1 avril 2024 1 01 /04 /avril /2024 07:50
Frustration et Mary Bell à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 29 mars 2024

Frustration  et Mary Bell  à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 29 mars 2024

michel + Jacques Rolland

Point météo: ce mois de mars finit sous la pluie, les averses, les orages et le vent.

A Bonjour Minuit , la fin  mars  s'annonce tout aussi agitée avec la venue de Frustration et de Mary Bell.

Il y a longtemps que tu n'avais plus vu un public, pourtant pas tout jeune, aussi exubérant et tumultueux dans le complexe briochin.

Pogo, moshpits, mouvements de foule incontrôlés,  grosse foire peu  avant minuit, résultat:  beaucoup de sueur, un ou deux portables piétinés, un sweat shirt perdu  et un dentier en cavale.

Punk is not vraiment dead!

Il est 21:05, quatre filles sortent de coulisse:  Mary Bell !

Aucune d'entre elles n'a jamais assassiné des gosses et  on ne sait pas si la maman d'une de ces  demoiselles se promenait sur les trottoirs en quête d'une passe mal rémunérée.

Avant,  Mary Bell c'était:  Victoria Arfi - guitar, vocals /Tristan Badré - bass / Alice Lelion- vocals / Marie Filliette - drums, vocals, aujourd'hui on peut clairement parler d'un all female combo car Lucie Marsaud ( ex-BRNS et Gavagaii) a piqué la basse de Tristan, parti à la recherche d'Iseut dans le Sud. 

Mary Bell, catalogué groupe riot grrrl/punk/grunge, sévit depuis pas mal d'années, dans sa gibecière, pas de lièvre abattu près de Fontainebleau, mais  deux EP's et trois full CD's, le dernier  'Cerbero', à ne pas caresser, date d'octobre 2023.

La première plage de cette rondelle est chauve, elle a été baptisée 'Hairless', c'est aussi le titre par lequel les sulfureuses jeunes femmes entament leur tour de chant vitaminé.

Moins de deux minutes, à donner le vertige aux garçons coiffeurs.

'You Yell' , guitare saccadée et fuzzy , basse agressive,  drumming  heurté et chant fébrile, le fantôme de Sleater-Kinney plane juste sous le plafond.

Elles ne vont pas se calmer, 'Trains' de 2021 dévale à toute allure, t'as pas de ticket, pas de panique, la mafia de la SNCF est en grève.

'Consent'  le consentement est un sujet délicat, si elle ne dit pas OUI, tu t'abstiens.

Puis vient 'Minimoi'  et sa gymnastique verbale acrobatique, 1 minute 10 secondes plus tard elles t'invitent au voyage ' Viaggio', titre  introduit par une méchante basse.

Après ce voyage mouvementé,   nous sommes invités à une soirée select, ' Welcome to the feast', t'as pas eu le temps de vider ton Bourbon qu'elles ont enchaîné sur 'Later', introduit par une guitare élastique.

Aucun temps mort, pas de séquence correction du make-up, elles foncent: 'Weather/Surrender' , le bien nommé 'Inferno' et le plombé 'Beautiful Sky' défilent.

Tu te dis que la merveilleuse Alice va devoir absorber une ou deux pastilles pour soigner une  gorge éraillée après cette débauche de rage, mais non, le quartet poursuit son périple, voici ' Be a Mom', amorcer par un drumming très peu maternel.

Elle vient de lâcher...  I'm so pissed at the human race... , sa copine annonce ' No more regrets', pas la tirade de Arch Enemy, mais un extrait de leur dernier méfait, composé pour toutes les filles ayant décidé de faire de la musique, malgré les réticences de quelques mâles jaloux.

A table...' And the dinner is served', repas avalé en 50 secondes, bien mâcher avait dit  le doc, tu parles, pas le temps de mastiquer!

'How old am I'?

Aucune idée, 15 ans...

Wrong: twenty-five!

Tout de même.

De plus en plus hargneux ...I don't like you... pour dénoncer le harcèlement, la culture du viol, voici  le virulent et vindicatif ' Sacrificed'.

On approche du terme ' Watch me disappear'  et 'Pheasant' nous conduisent au bout des 35' d'un  show revigorant.

Saint-Brieuc les rappelle, elles proposent ' Fool Moon', et t'as bien lu, pas de pleine lune!

Game over!

Bye, bye, Mary Bell: le pendant parisien de Bikini Kill, Slant 6  ou Julie Ruin!

 

Frustration!

Cela fait plus de 20 ans que Frustration exprime rancoeur et ressentiment sur toutes les scènes de la planète!

Les infatigables  postpunkers, coldwavers , originaires d'une ville qui va accueillir  une grande foire, baptisée Jeux Olympiques, viennent de sortir un nouvel ouvrage ( Our Decisions), ce  qui  nous vaut  cette tournée, avec une double escale en Bretagne.

22:15

Fabrice Gilbert ( chant),  Mark Adolf ( drums), Fred Campo ( synthé, keys, drumpad,, chimes), Pat Dambrine ( basse) et vise ma veste de combat à capuche, Nicus Duteil ( guitare), quittent les coulisses pour entamer leur speech draconien.

Pat et Fred lancent la machine sur une texture post-punk typique, pense à Killing Joke, sans le côté blagueur, ' Path of Extinction' qui ouvre le dernier né est sur les rails, en entendant ... I used to walk in the land of joy... suivi par un riff de guitare qui lacère profond, t'as vite compris que ce soir on ne va pas nous servir un biberon d'eau sucrée, ça va faire mal, très mal,.

Faut regarder attentivement les mimiques théâtrales du brave Fabrice et l'aspect inquiétant du guitariste pour saisir que c'est pas une histoire d'enfants de choeur.

'State of Alert' , niveau urgence attentat, tous aux abris .

Chant saccadé, guitare acérée, basse et drumming compacts et quelques picotements de synthé, les patrouilles vigipirates sont en place.

Une intro synthétique lance  le plus ancien ' It's gonna be the same' , aux sonorités saturées, enrobées d'une caresse sur les clochettes tubulaires, pour faire plaisir à Mike Oldfield.

Basse syncopée, drumming acrobatique, chant inquiétant et riffs métalliques, 'Pepper Stray' vient nous aveugler avant un coup de frein, après lequel Fabrice part en parlando.

Le feu repasse au vert et la machine folle s'emballe, colle-toi contre les façades si tu veux éviter d'être éclaboussé

Ambiance  sombre à la Joy Division sur 'We miss you'  , batterie martiale, basse balèze, riffs meurtriers et chorus boy - scouts sous amphétamines, c'est pas du disco, messieurs les Stones!

Un premier envahisseur escalade le podium sur  un des classiques du band,  ' No Trouble', comme le mec  est inscrit à l'épreuve haut-vol à 10 mètres à La Plaine Saint-Denis, il nous fait une démonstration de son savoir-faire et pourtant il risque d'être disqualifié pour  tenue inadéquate!

Puis vient le seul titre en français de la soirée, le magnétique  'Le Grand Soir' . Derrière toi, dans les tranchées,   ça s'agite sérieusement,  quelques coups de coude se perdent, les photographes craignent pour leur matos.

Question pour  François Villeroy de Galhau: ' When does a banknote start to burn?'

Après ce titre coup de poing en pleine tronche, c'est 'Excess' qui déboule et relance le pogo entamé il y a 10 minutes, la basse de Pat tournoie dangereusement, tandis que Fabrice et Nicus dialoguent spasmodiquement.

Dans post -punk , il y a punk, et les excès, les punks, ils connaissent!

Deux nouveaux morceaux pour suivre, qu'il dit:  'Catching your eye' , avec  son drumming 656 battements par minute et  une  danse robotique style Marceau ( pas Sophie, non, le mime) de Fabrice, secoue un max, tandis que 'Riptide' à l'intro funèbre fait dans l'indus glacial.

En 2018, Frustration sortait un deux titres sur lequel figurait le  brutal ' The Drawback'  morceau qui déchire les chairs et les sens tout en excitant davantage les ballerines et kangourous locaux  qui  ricochent sur un sol inondé de bière et de sueur.

'Nowadays'  est tellement nerveux que Mark en perd une baguette, ramassée par le bassiste, elle est renvoyée vers son propriétaire qui la prend en pleine poire.

On approche du terme, les fans l'attendaient, voici l'inquiétant  'Your Body', aussi bestial que certains titres de Death in June.

Un à un, les acteurs s'éclipsent en nous laissant pantois.

30 secondes d'attente, les revoilà  pour nous servir trois bombes: ' Dreams, Laws, Rights and Duties' , 'Too many questions'  qui voit Thérèse ascensionner le mont chauve et se taper un stage diving audacieux et, enfin, 'Blind' pour lequel Nicus te tend son micro pour que tu puisses chanter le refrain à l'aveugle.

Pat a disparu dans la foule armé de sa basse, c'est la folie dans la salle, faudra un second retour de la troupe afin d'éviter l'émeute.

L' hymne ' We have some...'   frustration ...  chanté par une centaine de gosiers,  était magistral!

 

Morale:  faudrait  envoyer  Frustation pour la cérémonie d'ouverture des Jeux et on oublie les  polémiques!

 

 

Frustration et Mary Bell à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 29 mars 2024
Frustration et Mary Bell à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 29 mars 2024
Frustration et Mary Bell à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 29 mars 2024
Frustration et Mary Bell à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 29 mars 2024
Partager cet article
Repost0
28 mars 2024 4 28 /03 /mars /2024 12:53
EP - Iona Lane – Bring The Tide In

 EP - Iona Lane – Bring The Tide In

Hudson Records (?)

folk

Iona Lane naît à Lancaster,  il y  a à peu près un quart de siècle, elle grandit dans les Yorkshire Dales avant de s'établir à Leeds, où elle était inscrite au Conservatoire, section folk.

 She's a graduate now.

Avant de sortir un premier full album (  Hallival) en 2022, la jeune personne avait enregistré 4 EP's, 'Pockets' de 2017 fut d'ailleurs nominé pour le FATEA Short Album of the Year award,.

‘Dry Stone Walls’ (2015) et  ‘Solace’ (2017) l'avaient précédé, 'Golden Sleeves' paraissait un an plus tard.

En 2023,  elle collabore avec Ranjana Ghatak, les filles enregistrent l'EP 'Cove' et enfin, en mars 2024 c'est 'Bring the tide in' qui voit le jour.

Tracks

1. Suilven 

2. Great Stone

 3. Bring The Tide In

 4. Moors.

Credits:

Iona Lane - vocals, guitar, shruti box, piano, fiddle (on track 4)
Malin Lewis - fiddle, synth
Lucy Farrell - backing vocals
Euan Burton - double bass 

 
All songs written by Iona Lane apart from tracks 1 and 2 which were written by Iona Lane and Sol Edwards

 Produced by Andy Bell and Iona Lane
Mixed by Andy Bell
Mastered by Dean Honer 

Le titre de l'EP le laissait suggérer, la photo de pochette prise à  Ardnamurchan = promontoire des grandes mers ( Ecosse) , montre une mer,  peu agitée, à marée montante.

'Suilven'  ( altitude 731 mètres) , l'une des montagnes les plus célèbres  d'Ecosse pour sa forme particulière,  attire chaque année de nombreux randonneurs.

Iona Lane fait partie de ceux-ci, ...I told my dad I’d climb that hill that he said was too big for me when I was a girl... sont les premiers mots prononcés après une subtile et fingerpicked intro à l'acoustique.

La voix sincère et sensible, à la diction limpide, évoque les plus grandes chanteuses folk, Joni Mitchell ou Judy Collins,  quand le violon de Malin Lewis vient colorer la mélodie, tu t'éponges le front, car   tu  avais décidé de la suivre dans sa pénible ascension, en jurant, au bout de l'effort, de ne plus jamais tâter de l'alpinisme.

Elle y est arrivée au sommet,  'Great Stone' en atteste , et de là-haut ce n'est pas uniquement les vallons qu'elle aperçoit, mais aussi des souvenirs  de l'enfance qui rejaillissent.

Musicalement pas de bouleversement, la guitare subtile, gentiment taquinée,  comme pour  produire un tableau paysagiste pointilliste à la Seurat  et le chant  sensible, précèdent une envolée  du violon, joué à l'archet ou en pizzicato, pour donner une impression de beauté sereine .

La poésie pastorale a toujours eu des adeptes dans l'art anglais, de Wordsworth à T S Eliot, ils sont nombreux à dépeindre the English countryside dans leurs écrits.

Le mouvement flegmatique de la marée est rendu par un bourdonnement  sourd de la  shruti-box  pour introduire 'Bring the tide in' , une pièce contemplative, te donnant envie d'admirer  pendant des heures l'oscillation paisible des flots, tout en fixant la ligne d'horizon où  mer et  ciel se marient.

On te comprend, Alain?

...Et je reste des heures à regarder la mer...

Le court recueil prend fin avec le mélancolique ' Moors', inspiré  par les landes,  parsemées de bruyère, du Yorkshire.

Comme sur le titre précédent , les judicieux backing vocals sont assurés par Lucy Farrell, BBC Radio 2 Folk Award Winner, tandis que la voix bourrée de reverb  d' Iona , qui fait craquer sa guitare, survole le paysage de tourbes de mousse, de bruyères mauves et  de fougères, en arrière-plan, la contrebasse de Euan Burton  palpite aimablement, histoire de draper la mélodie et de la protéger des vents qui souvent balaient la végétation de ce pays idyllique. 

 

Le mot de la fin est pour la singer - songwriter Karine Polwart: ‘Iona feels like a kindred spirit with her gorgeous evocations of landscape and geeky scientific references.’ 

Elle sait de quoi elle parle!

 

 

 

Partager cet article
Repost0
27 mars 2024 3 27 /03 /mars /2024 14:03
Album - Olivier Brunie - 'Rire en éclats'

Album - Olivier Brunie - 'Rire en éclats'

 

NoPo

OLIVIER BRUNIE - 'Rire en éclats' LP 2024

Olivier BRUNIE est probablement brûlé par la vie...
Avant... on disait Olivier PIKE... mais c'était avant, lorsque le groupe œuvrait entre 2016 et 2020, entre mer et montagne, pas loin d'Aix en Provence.
Le confinement l'amène au solo (sans Bruno), comme par hasard!
"Passé les bornes, y'a plus de limites' alors passé le 'pike', y'a plus qu'à plonger, seul... dans des avalanches et sous la pluie selon lui.
'Une poésie désabusée, un son rock déchiré' se lit dans les documents de communication... la vérité : désillusion pourrait faire de lui un magicien.
Une chose est sûre, il faut s'attarder sur la finesse de ses textes à découvrir dès la dénomination de l'album 'Rire en éclats' au milieu de 'Voler en éclats' et 'Eclats de rire', tiraillé entre déprime et délire.

Le gris s'impose dès la photo de la pochette, présentant le reflet du visage de l'auteur, au système pileux poivre et sel. Quant au miroir, il vient de 'Rire en éclats' avant de réfléchir.

L'artiste nous la fait à l'ancienne : 12 morceaux cumulent 38'30 pour pouvoir graver 6 titres sur chaque face d'un vinyle.

D'emblée 'Nos Promesses Sacrées' se remettent en cause. Il n'y a que les imbéciles qui... les promesses s'accrochent à un contexte alors il ne faudrait pas en faire, forgées en tous cas.
On se sent attendri par la voix, légèrement voilée, presque chuchotée les premières secondes.
Les arrangements font cohabiter des bruits électros, une guitare électrique gémissante, un piano touche à touche, et des cordes en douce pluie sur un rythme tranquille.  

Piano/violoncelle font pleurer poétiquement 'Des hivers'. Le chant, plaintif, appuie des mots no cordes.

La basse vient soulever la jolie ritournelle au clavier pour découvrir 'Ca Fait Longtemps que je Cherche qui je Suis'. 'Errer autant qu'errare' humanum est!
La gratte sanglote lorsqu'elle ne hurle pas. Les vocaux, en accord avec le sentiment prédominant, lâchent leur mélancolie sur ce mid-tempo désabusé.

'Rire en éclats' se veut plus vindicatif entre les virgules mélodieuses. Le morceau balance et insiste crescendo, les guitares tirent et la caisse claire claque comme un fusil alors que le clavier coule.

Piano/voix pour 'C'est quoi la vie?'. Entre touchante et déprimante, la composition secoue avec ses paroles fortes, amorties par ce piano doucereux.

La basse au trot se promène sur une fine couche de clavier, accompagnée ensuite par des cordes diverses accélérant.
L'orchestration s'énerve alors pour faire briller 'Dans nos yeux' avec éclat avant de s'évanouir doucement.

Des percussions électros frappent sourdement 'Sous la pluie les avalanches'. La guitare cristallise délicatement. La voix murmure sombrement.

Faut-il s'apitoyer? 'Je ne Suis pas un Type Bien' prend cette voie sur un rythme monotone que les pointes à la guitare essaient de chahuter.
Une dépréciation humide à la Miossec.

Un soin lointain installe d'abord un rythme flegmatique. La gratte sonne en réverbération, entourée de volutes au clavier.
L'auteur finit par avouer 'J'attends'. Hésitation ou procrastination lorsque ça fait longtemps qu'on cherche qui on est et qu'on découvre qu'on n'est pas un type bien, ça peut se comprendre...

Des frottements sur le manche de guitare pour dessiner le lent arpège, gratté en boucle que le piano puis les clochettes échouent à perturber.
Des cordes glissent et des tambours ponctuent une cadence tristement étiolée. L'hypersensibilité concerne ces 'Enfants de la lune' condamnés à se cacher.

Un nouveau rythme ne dépasse pas la vitesse du cœur au ralenti, le préféré de Murat (un autre écorché bouleversant), mais cette douce mélodie m'évoque plutôt Higelin.
L'entremêlement éthéré guitares/claviers n'épaissit pas, le nuage 'Reste' transparent.

Un autre titre pour se cacher 'Derrière les Persiennes'. L'auteur n'est plus qu'ombre (é)mouvante.
Les accords tristes, répétés à la guitare acoustique, se font déchirer par une électrique puis décorer par quelques boutons d'accordéon.

Si Olivier pique, c'est qu'il nous ser(t)re... un bon verre d'amertume.
Entre la déprime de Miossec et la fleur de peau d'Higelin, il ne caresse pas forcément dans le sens du poil.
Pourtant, on reste ému par tant de sensibilité décrite par des mots... râle.

01-Nos Promesses Sacrées
02-Des hivers
03-Ca Fait Longtemps que je Cherche qui je Suis
04-Rire en éclats
05-C'est quoi la vie?
06-Dans nos yeux
07-Sous la pluie les avalanches
08-Je ne Suis pas un Type Bien
09-J'attends
10-Enfants de la lune
11-Reste
12-Derrière les Persiennes

Écrit et composé par Olivier Brunie
Réalisé, mixé et arrangé par Bruno Pradels
Masterisé par François Fanelli Sonics Mastering à Marseille.

 

 

Partager cet article
Repost0
26 mars 2024 2 26 /03 /mars /2024 14:03
BACK TO BEFORE AND ALWAYS.... THE HUMAN LEAGUE - Titre "The lebanon"

BACK TO BEFORE AND ALWAYS.... THE HUMAN LEAGUE - Titre "The Lebanon"

Flashback

Considérations périodiques... par NoPo!

 

BACK TO BEFORE and ALWAYS...   THE HUMAN LEAGUE LP 'Hysteria' 1984 Titre "The Lebanon"
 

'Don't you want me', n'est pas une proposition mais un tube du groupe new wave de Sheffield, Human League en 1981.
A l'époque, on disait les nouveaux romantiques...
3 ans plus tôt, Martyn Ware, opérateur informatique, a les moyens de s'offrir de beaux synthés et lorsqu'il recrute le futur chanteur Phil Oakey, il situe le projet musical entre "Trans Europe Express" de Kraftwerk et "I Feel Love" de Donna Summer.
Grand écart, toutefois Oakey, souple, dit 'OK!'. Le pote de Martyn, Ian Greg Marsh, participe à l'aventure dès le départ.
Le 1er album en 1979 : "Reproduction" annonce donc une descendance et 8 autres LP vont suivre dont le dernier en 2011.
Sauf qu'en 1980, après le 2è disque 'Travelogue', c'est le drame.... déçus du démarrage poussif et des conflits inéluctables, Martyn et Ian s'en vont fonder Heaven 17 pour un paradis fiscal (mais pas que) au début des années 80.

Cependant, revenons à Human League qui recrute 2 jeunes mineures (qui n'ont pas touché le fond) Joanne Catherall et Susanne Sulley comme choristes + le bassiste Ian Burden et le guitariste Jo Callis.
Riche idée et riches retombées, ils trouvent du platine avec le disque 'Dare', porté par son tube galaxien 'Don't you want me' numéro 1 des charts pendant 13 semaines!
"
Pas facile de se maintenir à ce niveau et l'album 'Hysteria' de 1984, dont le nom décrit l'ambiance de l'enregistrement, échoue car aucun titre n'atteint le top ten.
Pire, Oakey avec Georgio Moroder 'Together in Electric Dreams' atteint une 3è place et donne des idées de solo au chanteur toutefois sans réelle réussite.

L'album de 1986 'Crash' l'évite de justesse mais monte la tension d'un cran, les morceaux venant même de 2 compositeurs extérieurs au groupe. Pourtant le titre 'Human' marche fort.
Sur les 2 albums suivants, Phil Oakey et les 2 choristes, seuls, légitiment encore le nom du groupe.
Bien que Phil perde sa mèche de cheveu fétiche, 'Tell me when' en 1996 leur apporte encore un hit.

Le 8è album "Secrets" en 2001, le restera malheureusement ne bénéficie d'aucune promotion, pourtant très bien accueilli par les critiques. 'Credo' de 2011, dernier à ce jour, reste clivant.
Le groupe tourne encore même si certaines mauvaises langues précisent 'tourne en rond(s)... qu'il leur faut bien gagner'.

J'ai hurlé sur 'The Lebanon' de 1984, la plage rock qui aurait dû éclater tout.
Elle démarre sur une grosse basse qui m'a toujours beaucoup plus, pluie de synthés aussi...
Et que dire du riff de guitare, tendu comme un string, sur une batterie roulant du bassin?
Les échanges au chant, entre Phil et les filles Joanne et Susanne, font plaisir à suivre d'autant que les paroles, loin d'être niaises, prêchent la paix au Liban.
40 ans plus tard, le titre reste tristement d'actualité!

Partager cet article
Repost0
25 mars 2024 1 25 /03 /mars /2024 13:47
Nour à La Fabrique à Paroles, Paimpol, le 23 mars 2024

Nour à La Fabrique à Paroles, Paimpol, le 23 mars 2024

michel

Nour?

 Ce n'est pas: Nour, le yoga sans frontières,  ni Nour The Voice,  ni, une maison écoulant des tapis berbères, encore moins,  un groupe spécialisé dans la vente d'entrepôts commerciaux, et pas non plus, une chanson de Juliette.

Oui, le prénom arabe Nour signifie lumière.

 Nour, nom de famille  Azzam, est une chanteuse suisse, ayant accouché de quadruplés, nés à plusieurs années  d'intervalle, les albums 'Des p'tits hommes' , 'Au delà de l'arc-en-ciel', 'Après l'orage' et ' L'élégance des mots crus'.

Les deux premiers sont nés en Suisse, les suivants en France.

En ce beau mois guerrier, Nour traîne dans le 22, elle s'est arrêtée à Saint-Brieuc, Lanloup et ce samedi à Paimpol.

Les Costarmoricains, ébahis, ont pu faire la connaissance de son répertoire licencieux, de sa gouaille, de son franc parler,  de son côté dada, de son extravagance , tout en admirant sa  longue robe  bigarrée . 

Après l'introduction de l'hôtesse, Nour se pointe, un grand sourire aux lèvres, elle a un petit côté Emmanuelle Devos, entends-tu dire à voix basse.

Après nous avoir narré ses mésaventures au Cessonnais , avoir encensé le Kabellig Ruz de Lanloup et avoir énoncé ses difficultés à dénicher  un piano, car une pianiste sans ses touches, c'est nul, elle décide d'entamer son tour de chant/ stand-up comedy show.

Voilà, Paimpolais et Paimpolaides, j'ai composé une chanson pour le rasoir électrique d'un ex, je la joue sur ma 4 string cigar box guitar, il n'y a que deux accords!

Crin, crun, crin,  fait l'engin, ' Chanson pour un rasoir ( électrique) ' est sur les rails.

Le propos est loufoque, les associations d'idées sont raides.

C'est clair, la soirée ne sera pas austère, mon cher Paul.

Madame  a aimé la sentence ... toi, philosophe de basse-cour...  toi, t'as pas aimé son doigt tendu vers ton visage.

Elle passe derrière le piano et attaque 'Il pleut des hommes', plus Marie-Paule Belle que Geri ' It's raining men' Halliwell.

Nour nous la joue diva ( merci, Jean-Jacques Beineix) s'assied, sans élégance, sur son piano, du coup elle lâche c'est un piano à cul ( Raymond Devos n'aurait pas osé), pour introduire 'Le cul-de-sac',   aux sonorités jazzy et à l'atmosphère théâtre/cabaret ( burlesque et libertin).

'L' Impulsive'  ou comment corrompre les locutions verbales,  jongler avec les mots et les idées pour tracer un portrait autobiographique.

Cette fille est étonnante, mais ne va pas la comparer à d'autres chanteuses, ne cherche pas de mélodies, chez Nour, tout est décalé, voire déjanté!

Retour à la guitare pour un rock minimaliste à la senteur Jacques Dutronc, ' Du vrai!' dit la setlist.

T'as des femmes fatales, des femmes battues, des femmes d'action... Nour est plutôt une femme trombone, elle porte le bruit de ses cloches dans sa caboche.

C'est sûr, elle  n' aborde  pas la chanson par un angle  plat, son angle d'attaque fait au moins 436°( à l'ombre).

Méfie-toi d'elle , on ignore si tu connais  Luka Magnotta, dit le dépeceur de Montréal, mais cette nana est du même acabit, son amoureux, elle veut le dépecer, le démembrer, du coup, Maigret enquête.

Paimpol est mis à contribution pour fredonner le refrain tandis que Madame  produit des sons incongrus, histoire d'entuber les poulets.

Elle reprend place derrière le piano pour entamer ' Sentinelle', encore un morceau non retrouvé dans le catalogue.

A qui penses-tu, demande celle qui a les clés de la charrette!

 

Difficile de tracer des ponts: Régine, Serge Lama, Colette Renard, Agnès Bihl, Colette Magny ou Maurice Fanon, mais aucun(e) d'entre eux (elles) ne correspond tout à fait à la figure de Nour.
 
Après une intro, digne d'un nocturne ( pas indien), vient  un truc aux arpèges qui ondulent, c'est 'Poupées de plombs' qui est balancé.
 
Le jeu est acrobatique, le chant chaotique, on est plus proche de Tristan Tzara que de Nicolas Poussin. 
 
Devinette: lorsque tout aura disparu, que restera-t-il?
Quelle colle!
 
Elle a la réponse: les mecs qui draguent sur la plage, voilà le thème de 'Pédalo'.
 
Et qui vois-tu sur l'écran cérébral?
Aldo Maccione!
 
Auto-dérision et exercice de prestidigitateur, elle sort un poisson factice de son sac à malices , le hareng, inodore,  atterrit dans la foule.
 
Oui, cette fille est dingue!
 
Rock'n'roll, baby, elle a repris la guitare pour chanter la fin du monde.
On va tous crever, youpie...
Country Joe McDonald le chantait déjà en 1967 ' I feel like I'm fixin to die'.
 
Plus sérieux ( à peine), 'Bonjour mélancolie'... est suivi par ' L'amour est une chose sérieuse' car elle ne veut pas aimer comme on va chez Carrefour!
 
Kid Lucky était considéré comme un as du beatboxing, Nour, elle, est adepte du chest boxing , après avoir rythmé la mélodie en se tapotant la poitrine, elle nous narre 'La maison de carton', un titre tribal qui, lorsqu'elle reprend le piano, peut faire penser à  Camille, Regina Spektor ou Amanda Palmer.
 
'Sale temps pour les poètes' achève le récital. Du Nougaro saupoudré de tUnE-yArDs , en passant, elle décoche  d' une pique en direction de la SNCF. 
 
Le bis viendra après la pub .
 
'Après l'orage' termine un concert déconcertant, déluré et inspiré à la fois.
Nour à La Fabrique à Paroles, Paimpol, le 23 mars 2024
Nour à La Fabrique à Paroles, Paimpol, le 23 mars 2024
Nour à La Fabrique à Paroles, Paimpol, le 23 mars 2024
Partager cet article
Repost0
23 mars 2024 6 23 /03 /mars /2024 13:36
Album - Nothing Sweeter - Julie Arsenault

Album - Nothing Sweeter -  Julie Arsenault

michel 

Label: Son Canciones

singer-songwriter/indie folk 

Peu de détails concernant Julie Arsenault, a half- Filipino cat lover,  basée à  Toronto, on sait qu'elle travaillait chez un pâtissier/boulanger, qu'en 2013,  à la suite d'un accident de voiture, elle souffre d'une fracture du crâne , l'argent de l'assurance lui permet d'assouvir son rêve, écrire des chansons et les enregistrer.

Aidée par quelques amis musiciens, elle s'enferme dans un semi-remorque transformé en studio et façonne 10 chansons.

Le résultat est bluffant. 

Crée un compte bandcamp, lui souffle un gars,  'The Creature That I Call Myself' voit le jour, plus tard l'album sort officiellement sur le label de Barcelone, Son Canciones.

Ce premier jet devient un album culte, même si les ventes ne sont pas faramineuses.

En 2016,  Julie s'entend sur un album de LUKA ( Luke Kuplowsky),  ensuite deux EP's sortent, 'Softness' ( 2017) et 'Mom Rock' ( 2018), fin 2023, elle lâche un second full CD, ' Nothing Sweeter'.  

Tracklist:

 "Womanhood" ·

 Start Again · 

Homeschool · 

Where I'm Sitting · 

Nearer · 

Riverdale Bridge ·

 Tiny Beam of Light · 

Light One Up.

The band:

Julie Arsenault - vocals, guitar
Aaron Comeau  - piano
Anna Horvath - BG vocals
Charlotte Cornfield - keys, pads
Evan J. Cartwright - drums, nylon strings
Graeme Moffatt - bass guitar
Sam Gleason - guitars, organ, synths
& Sam Tudor - BG vocals 

 Cover portrait painted and photographed by Stefan Berg.

Image naïve d'une jeune personne contemplative qui, à l'instar de Bernadette Soubirous, a aperçu  la Vierge.

'My womanhood',  d'une voix douce, harmonieuse, caressante presque,  Julie nous décrit la féminité telle  qu' elle est  probablement envisagée par le patriarcat: veiller au ménage, gagner de l'argent, s'occuper de son intérieur... mais elle a des choses à prouver et il y a des trucs qui l'énervent ( sans se mettre à ruer dans les brancards): le gouvernement, les gosses des voisins qui jurent comme des charretiers, cela lui prend la tête, c'est comme si on l'avait plongée dans une piscine  dans lequel l'eau est remplace par du ciment.

La chanson est introduite à la guitare, la voix, proche du timbre d'Angel Olsen ( on conseille le titre 'Forever Means'),  murmure son texte, avant l'entrée en piste d'un piano, suivie d' une élévation légère du ton, les percussions, elles,  demeurent discrètes.  L'orchestration  gonfle en vue du terme, sans qu'il soit question d'ornementation excessive ou de prétention. 

Les  mêmes riffs de   guitare  entament le folky et mélancolique   'Start again' ,  le scénario vocal et les interventions au piano  se répètent aussi et pourtant, l'auditeur reste attentif et assiste, impuissant,  au découragement et à l'accablement qui se sont emparés de la jeune personne, ...  I find it hard to motivate myself to brush my teeth. I know I must smile despite the pain that’s hiding underneath... 

Une manière imagée de  dépeindre la dépression  et le mal de vivre, elle poursuit... If my existence is truly this pointless then why bother singing?...  

Qui va l'encourager, l'empêcher de commettre l'irréparable?

Ah, un sursaut pour terminer sur une note moins sordide: I will wake up early tomorrow and we can make a brand new start,  again!

On enchaîne sur la piano ballad 'Homeschool'  portée à bout de bras par Aaron Corneau  ( The Skydiggers, July Talk, Arkells...) , la voix frémissante, chevrotante, de Miss Arsenault  se pointe, elle se mue en maîtresse d'école donnant des cours particuliers à une personne à laquelle elle aimerait enseigner comment la chérir, comment lui faire confiance...

Cette jolie valse est ennoblie par le solo de guitare transcendant de Sam Gleason (Ptarmigan).

'Where I'm sitting'  s'avère musicalement plus percutant en jouant la carte country rock /americana. Quant au propos,  Miss Arsenault  relate quelques tracas du quotidien:  à la station de métro  .. Slot in the turnstile it ate my token It was the least of my first world problems I blew the whole thing out of proportion... quand tu ne te sens pas bien dans ta peau, le moindre désagrément peut sembler pire que la fin du monde, heureusement, comme dans pas mal de  films américains, il y aura a happy ending.

Une pointe d'optimisme  fleurit sur 'Nearer', un morceau presque apaisé, truffé d'une imagerie  allégorique ( le coquelicot perdant ses pétales, c'est digne d'une toile de  Monet)  et  interprété d'un timbre friable, le tout étant   greffé sur une orchestration minimaliste , avec  percussions feutrées, piano décontracté, accords de guitare  évoquant le spleen  de Mazzy Star et choeurs délicats.

Une balade sur le 'Riverdale Bridge',  above the Don River à Toronto?

T'as pas la trouille de chuter dans la flotte, moi, je suis guérie et puis...  There is really nothing sweeter than the sun reflected on the river... 

Mélancolie, insouciance  et une forme de sérénité, de zénitude même, transperce au travers de cette gentille mélodie  qui la voit accepter la vie.. I’m so glad I chose to live..., au placard les idées noires et les pensées suicidaires.

Et si on dansait, une valse pour oublier la tristesse, Françoise?

Ecoute,' Tiny Beam of Light',... It’s summertime,  time to look on the bright side...

Même les âmes les plus pessimistes sont sensibles aux premiers rayons du soleil et puis il y a la guitare qui t'invite aux songes les plus romanesques. 

Aussi beau que 'River Waltz' des Cowboy Junkies ou que toutes les valses imaginées par Leonard Cohen. 

Une guitare acoustique ciselée entame la dernière plage, 'Light One Up', la fin du processus d'acceptation de soi: .... You can call me an idiot,  I don’t give a shit, I am brilliant....  chanté sans élever la voix.

 

Un bel album, d'une lenteur bénéfique, on te le déconseille si t'es du genre survolté et impatient , par contre, si tu ne crains pas de t'embarquer pour un trip émotionnel  et introspectif, on te le conseille vivement.

 

 

 

Partager cet article
Repost0
20 mars 2024 3 20 /03 /mars /2024 12:41
Album - Vanessa Philippe - L’Amour C’est Chiant

 Album - Vanessa Philippe -  L’Amour C’est Chiant

michel 

Le Poisson Spatial
 
electro pop 
 
Ils sont nombreux à clamer ' L'amour c'est de la merde', même De Kreuners in Vlaanderenland ont proféré cette sentence, d'autres comme Sylvie  affirment  'L'amour c'est comme une cigarette', Pierre Perret, dans un accès de bigotisme chante ' L'amour c'est comme Jésus', des Italiens préfèrent le voir s'en aller,   Amedeo Minghi e Mietta 'Vattene Amore', et les Troggs, en 1967, affirmaient 'Love is all around'.
Vanessa Philippe a une autre opinion, d'après elle ' L'amour c'est chiant'.
 
Deux ans après ' Soudain les Oiseaux', Vanessa Philippe révèle donc  ' L'Amour c'est chiant", un sixième album, déjà!
Le ton sur  ' Soudain les Oiseaux' était désenchanté, l'album faisait suite au décès de la soeur de l'artiste et servait de catharsis pour évacuer  chagrin et tensions psychiques, le nouveau recueil aborde le thème de  l'amour. Pas  l'amour passion,  ni le platonique, mais plutôt le sentiment de lassitude, d'amertume, qui peut accompagner au bout d'un certain temps une relation amoureuse.
 
tracklist:
 
  1. La nuit repart
  2. Embrasse-moi
  3. Je cours devant
  4. La dernière fois
  5. L’amour c’est chiant
  6. Sous les violons
  7. Beauté fatale
  8. Jeanne
  9. Clair de lune
  10. Au bord du ciel

 Paroles et musique : Vanessa Philippe

Arrangements et habillage sonore: la chanteuse Alba, dont le troisième album "3" est sorti il y a quelques semaines.

Comme d'habitude, les clips hyper soignés sont signés Vanessa Philippe!

Artwork: Elisa Paci ( une habituée), Vanessa adore associer sang et marine, le rouge et le bleu cohabitent à nouveau sur la pochette du nouvel album, une photo sur laquelle le visage dédoublé  de Vanessa,  vu de profil, est  enserré par une  main aux ongles carmin.

'La nuit repart' où l'histoire d'un amant instable.. il va, il vient, il repart ... il s'évapore sur des sonorités synth pop acidulées, aux saveurs aigres-douces, comme la voix de Vanessa, bien soutenue par des choeurs câlins. 

Un titre à rapprocher de l'esprit de  ' Volage' de Requin Chagrin.

'Embrasse-moi' , ( rien à voir avec ' Embrasse-moi, idiot' de  Bill Baxter), le premier single extrait de l'album a vu son clip, clin d'oeil à Salvador Dali, primé à droite et  gauche.

La mélodie, faussement naïve, repose sur une musique foraine badine, mais attention, ne te fie pas trop  aux la la la la 's fleurissant le refrain, car s' il faut vivre intensément aujourd'hui c'est parce que   demain, on doit mourir.

Chacun a sa perception, subjective,  du temps qui passe, Vanessa aussi: ... Le temps qui passe, on n′y comprend rien. Le temps qui passe ne présage de rien... du coup, elle décide... ' Je cours devant' et je t'attends!

Il n'y a pas que les philosophes ou les psychanalystes à s'intéresser au temps qui défile, Goethe écrit dans son Faust II...   Alles Vergängliche Ist nur ein Gleichnis. Das Unzulängliche Hier wird Ereignis. Das Unbeschreibliche Hier ist getan. Das Ewig-Weibliche Zieht uns hinan... , chez Vanessa Philippe le propos est  sans doute moins  sibyllin, mais sur une petite musique électro lancinante, aargh cette boîte à rythmes obsédante et ces synthés pudiques, elle énonce un laïus teinté d'amertume larvée. 

Quand l'amour s'évapore, on se pose des questions,  comme c'est quand ' La dernière fois'.

Finies les illusions, place à des moments de désabusement, en clair-obscur, sur fond synthétique. Si Mylène Farmer  chantait le désenchantement c'est plutôt du côté de Taxi Girl, Elli &Jacno ou de Jad Wio ( si tu fais abstraction de la voix grave et énigmatique de Denis Bortek)  qu'il faut chercher les sources d'inspiration.

Il y a un petit côté ' Je t'aime..moi non plus' dans le propos de ' L'amour c'est chiant', moins explicite peut-être mais ....Tu t'en vas, tu viens
Tu t'en vas et tu reviens
Tu t'en vas, tu viens
Tu t'en vas et tu reviens..  s'il n'est pas question de va et vient entre les reins, ni de vagues, ni d'île nue, la langue utilisée  ( ne va pas confondre avec 'Toi mon toit') la rapproche du tube de Gainsbourg/Birkin (ou BB au choix). 

Tandis que Vanessa pleurniche sur les tourments amoureux, tu te mets à danser sur les subtils  arrangements  synthwave disco dance d'Alba.

'Sous les violons':  ils sont où ces violons, on a l'impression d'entendre des clochettes en contrepoint d'un drumming électronique méthodique.

Il s'agit probablement de la plage la plus audacieuse du recueil, la plus longue aussi ( quatre minutes) .

Travail astucieux d'Alba, une nouvelle fois, et chant détaché de Vanessa, alors qu'en écho Verlaine récite...Les sanglots longs des violons de l’automne blessent mon cœur d’une langueur monotone....

'Beauté fatale', un titre inspiré par' Beauté fatale : Les nouveaux visages d'une aliénation féminine' de Mona Chollet.

 Faut se méfier du miroir, il reflète une image de toi que t'as pas toujours  envie d'accepter.

Comme dans le poème ' Mirror' de Sylvia Plath, le miroir peut se montrer cruel... Each morning it is her face that replaces the darkness.
In me she has drowned a young girl, and in me an old woman
Rises toward her day after day, like a terrible fish...

Un exercice de  prosopopée pour suivre, Vanessa donne la parole à ' Jeanne', sa grand-mère , ensevelie au cimetière.

Une dame dont la vie n'a pas été toute rose.

Cette tendre chanson  aborde avec pudeur le thème de la vieillesse, Alba l'a habillée  d'un fond ritournelle, comme si Jeanne tournoyait en souriant,  assise  sur un cheval de bois au manège.

Un 'Clair de lune' sans Pierrot, et pas à Maubeuge!

Encore un morceau mélancolique, façonné comme une berceuse, ce qui est logique  vu le choix de l'intitulé.

Pas de titre en anglais sur cet album, mais quelques bribes de la langue de Shakespeare sont insérés dans la dernière plage de cet album attachant, le morceau sensible, ingénu  et imagé ' Au bord du ciel'.

 

La release party de l'album se déroulera le 27 mars à Paris au TLM (  entrée libre sur inscription).

Le lien:

https://www.facebook.com/events/2074905182894489

 

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0

Articles RÉCents